Avec leurs propos, ils font le ragale de la gauche, divisent la communauté, s’octroient une représentativité qu’ils n’ont pas et feraient mieux de se taire, au lieu de jeter sur la place publique les graves désaccords internes, notamment  la trahison démocratique de toutes les institutions à l’égard de la communauté qu’ils ont pris en otage. Ils se disent être les sages de la communauté, et sa référence intellectuelle. On pourrait leur rappeler la phrase de Pascal « L’homme n’est ni ange ni bête, et le malheur veut que qui veut faire l’ange fait la bête ».

Tout cela est inutile parce qu’ils ne modifieront rien quant au vote en faveur ou en défaveur d’Eric Zemmour, par contre, alors qu’ils bénéficient d’un crédit mérité pour certains, cette initiative sera comptée en leur défaveur. Pour le reste, ce texte est un tissu d’approximations voire de mensonges, qui nie les réalités.

Le texte, mis en ligne sur le site Change.org et signé par Serge et Beate Klarsfeld notamment, fustige «le discours de haine et d’exclusion» du candidat à la présidentielle envers les musulmans.

«Nous récusons catégoriquement toute forme d’amalgame entre tous les musulmans et l’islamisme radical qui tue», revendiquent les signataires de la pétition contre le candidat de droite Eric Zemmour. 

L’initiative a du panache aux yeux de certains. Lancée en début de semaine par une poignée de personnalités juives, comme Henri Hajdenberg, ancien président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) et du Congrès juif européen, et Pierre Saragoussi, ancien directeur de la Fondation pour la mémoire de la Shoah, une pétition condamne avec vigueur le «discours de haine et d’exclusion d’Eric Zemmour à l’encontre des musulmans français ou étrangers vivant dans notre pays».

«Nous récusons catégoriquement toute forme d’amalgame entre tous les musulmans et l’islamisme radical qui tue. Promettre de sélectionner les musulmans à “bouter hors de France” relève d’un projet raciste qui développe les peurs, attise les haines et annonce déjà des violences», poursuit le texte intitulé «Zemmour n’est pas une parole juive». – comme si la leur l’était – Parmi les signataires figurent également Serge et  Beate Klarsfeld, l’avocat Patrick Klugman, l’historien Pierre Birnbaum ou encore le journaliste Frédéric Haziza, qui a laissé Yannick Jadot dire que Zemmour était le Juif de service.

«Politique du bouc émissaire»

«Dans la plupart de ses interventions Eric Zemmour se présente comme juif berbère, nous ne pouvions laisser croire qu’il parle au nom de tous les Français juifs», explique, à Libération, Haïm Musicant, écrivain et journaliste, ancien directeur général du Crif, l’un des initiateurs de la pétition, mise en ligne sur le site. «En tant que citoyens français, nous entendons vivre en bonne intelligence avec les musulmans», ajoute-t-il. Il devrait le dire aux Juifs de Trappes, de Stains, de Garges-Les-Gonesse , de Sarcelles qui ont vécu une tentative de pogrom  le  20 juillet 2014.

Le texte, mis en ligne sur le site Change.org, dénonce «la politique du bouc émissaire» d’Eric Zemmour à l’égard des musulmans dont, dans le passé, «les juifs ont été si souvent les victimes». Cette prise de position s’est déjà attiré les foudres violentes du média communautaire Tribune juive, qui dénonce «un texte d’une malhonnêteté intellectuelle frisant l’ignominie» et l’instrumentalisation du «martyre de nos aïeux mais oubliant sciemment le sort des Juifs en terre d’islam».
Important malaise

Depuis l’automne, la candidature d’Eric Zemmour provoque un important malaise dans les milieux juifs français, notamment à la suite de ses déclarations au sujet des enfants Sandler enterrés en Israël après la tuerie commise par Mohamed Merah, le 19 mars 2012, à l’école Ozar Hatorah, dans la banlieue de Toulouse. Le polémiste a enchaîné les déclarations qui ont semé le trouble, notamment sur Pétain et les juifs ou les doutes sur l’innocence du capitaine Dreyfus.

En octobre, le président du Crif, Francis Kalifat, avait appelé à ce qu’aucune voix juive n’aille au candidat Zemmour. De son côté, le grand rabbin de France, Haïm Korsia, interrogé sur la chaîne de télévision franco-israélienne I24News, avait qualifié le polémiste d’«antisémite» et de «raciste». L’un et l’autre sont devenus des cibles récurrentes du polémiste.

Toutefois, Eric Zemmour bénéficie aussi de soutien dans les milieux juifs français, tel que celui d’Elisabeth Lévy, la patronne de Causeur et… d’électeurs. Sur le terrain, d’après ce qu’en rapportent plusieurs observateurs, les discussions sont animées. «C’est un phénomène difficile à quantifier», estime, pour sa part‚ l’historien Marc Knobel, spécialiste de l’antisémitisme, interrogé sur l’adhésion des électeurs juifs au polémiste. «Certains voteront, pour lui, c’est évident.

Les Juifs de service en mission contre Eric Zemmour.