Jusqu’à tout récemment, Mohammed Moussaoui affirmait auprès de Saphirnews que le Conseil français du culte musulman (CFCM) qu’il préside était encore « officiellement l’interlocuteur des pouvoirs publics », bien qu’il reconnaissait une « nette diminution » ces derniers mois des échanges entre son institution et le ministère de l’Intérieur du fait que des fédérations musulmanes n’ont pas signé la controversée charte des principes pour l’islam de France.
Qu’en est-il de la situation pour Place Beauvau ? Gérald Darmanin n’aura jamais été aussi clair publiquement sur les relations actuelles qu’entretient l’Etat avec le CFCM. L’instance, que le ministre de l’Intérieur qualifie comme « la représentation de l’islam consulaire », est « morte ». « Le CFCM, pour les pouvoirs publics, n’existe plus, n’est plus l’interlocuteur de la République », a-t-il affirmé au Grand Jury LCI/RTL/Le Figaro dimanche 12 décembre.
« Il ne l’a plus été parce que le président de la République Emmanuel Macron a pris une décision courageuse (…), il a voulu mettre fin à l’islam consulaire, être clair avec les islamistes et a fait signer une charte qui reconnait des valeurs fondamentales pour la République », a-t-il dit. Parce que le Comité de coordination des musulmans turcs de France (CCMTF), la Confédération islamique Milli Görüs (CIMG) et Foi & Pratique ont refusé de signer la charte, « nous ne parlons institutionnellement plus à ces trois fédérations et le CFCM (…) n’est plus notre interlocuteur ».