Vues:
489
Pour mettre au point de nouveaux modèles de respirateurs.
Au Panama, pays qui détient le record du nombre de cas de coronavirus en Amérique centrale, des cochons cobayes participent à leur corps défendant à un programme de recherche.
Des vétérinaires et des médecins testent un prototype de respirateur sur un porc souffrant de lésions pulmonaires à Panama, le 17 septembre 2020. © AFP / Luis ACOSTA
Des médecins s’affairent autour d’une table d’opération, où est étendu, intubé et anesthésié, un cochon d’une trentaine de kilos. Il sert de cobaye dans une clinique vétérinaire de l’université du Panama pour tester un nouveau modèle de respirateur, destiné aux malades du coronavirus en état critique.
L’animal est entouré de machines qui guettent ses moindres signes vitaux, tandis qu’il respire avec difficulté, au rythme monotone du respirateur qui le maintient en vie.
Quatorzième sur la liste des cochons cobayes, l’animal baptisé N-14 participe à son corps défendant à un programme de recherche pour mettre au point de nouveaux modèles de respirateurs afin de faire face à une éventuelle pénurie d’appareils.
“Les tests sur des animaux sont indispensables”
Les premiers essais ont été pratiqués sur des mannequins, mais l’expérimentation sur des animaux est indispensable avant l’utilisation du nouveau respirateur sur des patients, explique à l’AFP le Dr. José Manuel Trujillo, spécialiste en soins intensifs.
Le Panama (4 millions d’habitants), détient le record du nombre de cas de coronavirus en Amérique centrale, avec plus de 104 000 cas confirmés, dont 2 213 morts. Même si le nombre quotidien de décès et de cas positifs est à la baisse ces dernières semaines, les autorités craignent un rebond de l’épidémie à la faveur de la reprise progressive de l’activité économique et de la fin des mesures de confinement.
Le Panama veut “pouvoir développer localement” une cinquantaine de respirateurs, indique l’un des chercheurs coordinateurs du projet, Rolando Gittens. “L’un des principaux problèmes auxquels nous avons été confrontés avec cette pandémie, c’est la pénurie d’appareils et de fournitures au niveau mondial”, relève-t-il.
“Nous faisons en sorte qu’ils ne sentent aucune douleur”
Pour leurs expérimentations, les chercheurs utilisent des porcs en bonne santé de 25 à 40 kg, fournis par des éleveurs panaméens. Les animaux sont plongés dans un coma artificiel et intubés. En administrant ensuite à N-14 une solution saline, les chercheurs provoquent une lésion pulmonaire qui simule les difficultés respiratoires des malades du coronavirus en état critique.
L’animal est alors branché alternativement à un respirateur conventionnel et à un prototype local, pour pouvoir comparer les performances des deux appareils. Au terme d’environ deux heures et demi de tests, l’animal sera euthanasié.“Ce que nous essayons avant tout durant le processus c’est que (les cochons cobayes) ne sentent aucune douleur”, insiste Juan Tapia, un médecin vétérinaire.
Pour le moment, les essais sont pratiqués sur sept prototypes de respirateurs, dont deux en sont à l’étape finale d’expérimentation.