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« Cette voie-là pour financer [les mosquées] est une voie qui mérite d’être explorée »
Une idée « maintes fois évoquée » sur un sujet « extrêmement polémique », a reconnu le patron du Modem
Francois Bayrou à Paris, le 22 septembre 2020. — ROMUALD MEIGNEUX/SIPA
François Bayrou , président du MoDem, allié de la majorité présidentielle, s’est prononcé ce jeudi en faveur d’une taxe sur les produits halal qui pourrait permettre de financer le culte musulman.
Il était interrogé sur BFMTV et RMC sur cette idée maintes fois évoquée depuis les années 1990 visant les produits halal ou casher , mais jamais entrée en vigueur. Soulignant sa prudence face à « un sujet extrêmement polémique », il a estimé qu’« on peut réfléchir » à inscrire une telle mesure dans le projet de loi de lutte contre les séparatismes et pour la laïcité porté par le gouvernement.
Se doter de « ressources propres »
« Cette voie-là pour financer [les mosquées] est une voie qui mérite d’être explorée », car « quand on n’a pas de ressources » propres, cela permet à « des Etats étrangers de s’immiscer dans l’animation des communautés » avec « cette arme de faire des libéralités, de donner des moyens à des communautés qui n’en ont pas ». C’est pourquoi « on avait proposé il y a longtemps une contribution sur la certification, pas seulement halal mais casher aussi », a-t-il rappelé.
Le sujet est sensible : le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a créé un début de polémique en se disant « toujours choqué d’entrer dans un hypermarché » et de voir « de telles cuisines communautaires » , précisant ensuite que ce qui le gênait n’était pas la vente de produits halal mais le fait qu’ils soient placés dans des « rayons spécifiques ».
Des accords avec des pays étrangers
Dans la lutte contre l’islamisme radical, l’ancien ministre a par ailleurs évoqué le sujet de l’aide internationale, plaidant pour que « la France, qui aide un très grand nombre de pays, [puisse] en contrepartie demander qu’il y ait des accords réciproques qui permettent de réaliser réellement les expulsions » d’individus étrangers radicalisés , que les pays d’origine n’ont souvent « pas envie d’accueillir ».
Il ne faut pas poser ce sujet « en termes de chantage, car la surenchère perpétuelle est très mauvaise conseillère ». Mais « il est naturel que dans les relations internationales, on puisse avoir une négociation sur les conditions de l’aide quand on aide, sur les accords réciproques notamment en matière de visas pour les étudiants, et en même temps demander qu’en contrepartie un pays assume les responsabilités qui sont les siennes à l’égard de ses ressortissants », a détaillé François Bayrou.
Le projet de loi sur les séparatismes doit être présenté le 9 décembre en Conseil des ministres. Après la décapitation d’un professeur , l’exécutif a annoncé qu’il pourrait être « enrichi » de mesures supplémentaires.