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Il renferme un formidable potentiel pour former les enfants à la laïcité.
Le fait religieux doit être enseigné avec « intelligence et pragmatisme » dans le milieu scolaire dès la tranche d’âge 8-11 ans. Cette formation vise l’éducation nos enfants aux différences religieuses, tout en insistant sur les valeurs républicaines qui les unissent, afin de prévenir toutes formes de racisme et ainsi garantir la laïcité.
« Ce n’est pas parce qu’on est d’une religion qu’on n’a pas le droit d’apprendre des choses sur les autres religions ; par exemple si une personne est musulmane, elle a le droit d’apprendre des choses sur le christianisme ou les juifs, ou sur “être athée “… ».
On peut affirment que « sans être tous pareils, on a tous les mêmes droits », que la laïcité garantit la liberté de conscience, qui signifie « pouvoir choisir sa religion ou ne pas en avoir une » et que cet enseignement « sert à apprendre et à s’entendre aussi ».
Confortés par des analyses, il s’agit de déployer largement l’enseignement du : “Fait Religieux”, présent dans les programmes scolaires mais trop peu souvent investi, alors même qu’il renferme un formidable potentiel pour éduquer les enfants à la laïcité.
“Il ne s’agit ni d’une approche particulièrement favorable aux religions, ni d’un combat contre les religions. Il s’agit simplement de prendre acte que la religion peut diviser la société et la République et de penser dès lors qu’il est utile, voire indispensable, de donner aux plus jeunes un espace pour exprimer et comprendre leurs potentiels désaccords et ainsi mieux comprendre ce qui les unit.”
Les professionnels doivent saisir cette éducation concrète à la laïcité par l’abord l : « Fait religieux ». Cette pédagogie plus largement diffusée pourrait rassurer et donner envie aux autres acteurs éducatifs.
Outre leur permettre de comprendre le monde qui les entoure, cet enseignement ouvre un espace pour évoquer ces sujets sensibles ; et ce faisant, et en tant que tel, il apaise. Il les accompagne dans le développement d’un rapport réfléchi aux convictions, en leur apprenant à différencier ce qui relève du savoir et ce qui relève du croire, à identifier leurs croyances comme des croyances, très diverses, au contraire du savoir partageable par tous.
Il leur apprend à prendre conscience de la pluralité de convictions – certains croient en un seul dieu, d’autres en plusieurs, certains sont athées, d’autres agnostiques, et d’autres encore indifférents à ces questions –, mais aussi à intégrer la diversité interne à chacune d’entre elles – « le chrétien », comme « le juif », « le musulman » ou « l’athée » n’existent pas, mais ce sont bien des personnes qui ont un rapport singulier à ces convictions.
Enfin, cet enseignement permet de donner corps à une laïcité concrète incarnée dans ce qu’elle apporte tant à l’individu qu’au groupe, qu’il s’agisse de la classe ou de la société. Les enfants la perçoivent comme ce qui garantit les valeurs de notre devise républicaine, bien souvent abstraites pour eux, et en premier lieu, le respect de leur liberté de conscience et de celles de leurs camarades, si complexe à comprendre et à prendre en compte dans leurs échanges quotidiens.
Il ne s’agit ni d’une approche particulièrement favorable aux religions, ni d’un combat contre les religions. Il s’agit simplement de prendre acte que la religion peut diviser la société et la République et de penser dès lors qu’il est utile, voire indispensable, de donner aux plus jeunes un espace pour exprimer et comprendre leurs potentiels désaccords et ainsi mieux comprendre ce qui les unit.
Il faut défendre la mise en œuvre effective de cet enseignement, et ce dès le plus jeune âge.
Pierre Kahn, professeur émérite des universités, président de l’association ENQUÊTE, Leyla Arslan, sociologue, administratrice de l’association ENQUÊTE, Marine Quenin, déléguée générale de l’association ENQUÊTE.