« Apprendre à se connaître (…) permet de créer un tissu social solide qui participe à résister aux crises » qui agitent la société, affirme Nourya Dahan, trésorière nationale de Coexister, qui a fondé un groupe de rencontres entre jeunes pour parler interconvictionnalité à Alfortville, dans le Val-de-Marne. « Ensemble, construire un monde juste et fraternel, bâtir une fraternité universelle, c’est partir des personnes les plus en galères et ne laisser personne sur le bord de la route », affirme par la suite Hervé Perrot, aumônier national du Secours catholique. Si les résultats du baromètre annuel peut inquiéter, il faut « lutter à temps et à contretemps contre ces enfermements » qui posent un défi à la fraternité.
Elina Dumont sait ce qu’elle doit à la fraternité. La vice-présidente d’Entourage, le réseau social qui vient en aide aux sans-abri et aux personnes précaires, a eu un parcours cabossé la menant à la rue à ses 18 ans, et ce durant 15 ans. Une histoire bouleversante dont elle a su tirer une grande force qu’elle met aujourd’hui au service des autres. « Pour être fraternel, et plus encore en 2024, il faut oser défier toutes les lois et tous les protocoles mis en place par le gouvernement » et qui empêchent la fraternité de se réaliser pleinement, lance-t-elle.
Notons qu’une majorité de sondés (57 %) considèrent que la société civile agit suffisamment en faveur de la fraternité, ce qui n’est pas le cas du gouvernement (31 %), de l’école (31 %) ou encore des médias (24 %), des chiffres qui « mettent en lumière la marge de progression qu’il nous reste encore à franchir pour faire de la fraternité une valeur partagée par tous les acteurs de la société ».