C’est au Palais d’Iéna, siège du Conseil économique social et environnemental (CESE), que l’installation du FORIF a été actée samedi 5 février ; « le symbole de la reconnaissance de votre engagement au service de la République, comme Français, comme citoyens, comme musulmans », des mots du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Quelque 80 acteurs musulmans issus pour l’écrasante majorité des quatre groupes de travail en place – ont été conviés. Après une série de réunions en visioconférence en janvier coordonnées par le Bureau central des cultes, une session en présentiel a été organisée avant la plénière, « dans une très bonne ambiance générale », nous souffle-t-on. S’en est suivi une restitution des travauxl’après-midi devant le locataire de la Place Beauvau.
Bien qu’absent, l’ombre du chef de l’Etat Emmanuel Macron – représenté par Bariza Khiari – planait au cours de cette journée qui signe « une nouvelle ère » pour l’islam de France. Le FORIF est en effet la résultante d’une volonté élyséenne claire de débrancher non seulement un CFCM dont les querelles internes incessantes ont fatigué plus d’un au sein de l’exécutif comme parmi les musulmans, mais aussi d’en finir avec « l’islam consulaire » incarné par des fédérations liées essentiellement à l’Algérie, au Maroc et à la Turquie. En ce sens, l’exécutif reste déterminé à mettre fin au système des imams détachés d’ici à 2024.
Face au danger du terrorisme, et « dans la situation que vit notre pays confronté à la montée des périls populistes, qui prétendent exclure une partie de la communauté nationale sous prétexte de leurs aspirations religieuses, l’Etat attend plus que du symbole : il faut désormais des actes forts », martèle à la tribune Gérald Darmanin. « La représentation du culte musulman doit désormais tenir compte d’une réalité qui a changé. Bien plus que la moitié des musulmans de notre pays sont des Français nés en France », poursuit le ministre, qui présente le nouveau format de dialogue avec l’Etat comme « plus ouvert, plus divers, plus représentatif de la diversité de l’islam de France ».