Le « Grand remplacement » :
une fantasme raciste qui vient de loin
par Alain Ruscio, publié sur le Blog Histoire coloniale et postcoloniale de
Mediapart le 13 mai 2022.
Source
L’établissement de Blancs dans les colonies eut assez rapidement son pendant : des « hommes de couleur » vinrent vivre et travailler en métropole, attirés par des salaires supérieurs à ce qu’ils pouvaient percevoir sur leurs terres natales. Comme, en même temps, en métropole, certains cercles voulaient attirer une main d’œuvre mal payée, réputée malléable, la présence d’immigrés venus de l’Empire devint relativement fréquente.
Ce qui amena certains Français à des interrogations angoissées : et si ces flux ne pouvaient plus être arrêtés ? et si cette migration venait un jour submerger les « Français de souche » ? [1]
« L’immigration exagérée des étrangers » (1881)
Au XIX è siècle, le caricaturiste Amédée de Noé, qui signait Cham, fait un dessin représentant une foule d’Algériens en burnous, attendant devant une porte sur laquelle est inscrite la formule « Colonisation de la France. On s’inscrit ici ». Avec la légende suivante : « Contre-partie du départ des colons français pour l’Algérie. Les Bédouins s’inscrivent pour venir coloniser les Landes et la Sologne » (1853 ) [2].
Contre-partie du départ des colons français pour l’Algérie.
Les Bédouins s’inscrivent pour venir coloniser les Landes et la Sologne
Le Charivari (1853)
Étonnant est ce jugement d’un journaliste, en 1872. Partant d’un fait relativement anodin – l’installation à Paris d’un théâtre chinois – il estime que le pays est menacé : « On commence à s’habituer à l’invasion de la race jaune ; des Chinois sont installés en plein boulevard et y débitent les productions de leur pays ; avant dix ans, ce mystérieux empire du Milieu, ouvert de force par les Européens, se sera vengé de cette violation en lançant contre nous une armée de marchands. Nous en possédons une centaine aujourd’hui, nous en aurons alors vingt mille. Le fils du ciel aura pris sa revanche : il aura une colonie chinoise à Paris, comme nous avons une colonie française à Shanghaï. À l’encontre de son voisin le Japonais, qui s’européanise, le Chinois, nature fine, rusée, tortueuse, tend tout doucement à nous chinoiser » (Paul Valentin, Le Dix-neuvième Siècle, 29 septembre 1872).
De par sa situation géographique, Marseille fut la première à connaître des migrations importantes. D’abord par la proximité de l’Italie. Mais aussi par l’accès direct que pouvaient y avoir des hommes venus de toutes les rives de la Méditerranée (porte de l’Orient). En 1881, un conseiller général des Bouches-du-Rhône, affirme : « Il est un fait indéniable, l’immigration exagérée des étrangers en France. Marseille est la ville qui, par sa situation commerciale, industrielle et géographique, est la plus exposée à cette invasion qui a pris des proportions inouïes… » . [3]
« La colonisation de la France par les étrangers »
À la fin du XIX è siècle, la thèse de la colonisation de la France par les étrangers est omniprésente. Émile Faguet, journaliste et essayiste alors très lu, intitule un de ses articles « Le prochain Moyen-Âge ». Tout un programme : « Avec la sobriété, les races de couleur ont la puissance prolifique. Les Chinois, étouffés dans leur immense empire, sont 400 millions. On calcule que, dans soixante ans, pas plus, les collégiens qui passent leur baccalauréat en ce moment verront cela, ils seront 800 millions. Une population nègre double en quarante ans. Que dites-vous de ces formidables armes naturelles, de cette marée qui gonfle et roule sur la surface du globe ? Où iront tous ces gens-là ? Où tendent tous ces pas noirs qui marchent dans les plaines ? Où courent-ils ? Chez nous, par les chemins que nous avons battus. Pays conquis sur le désert ou le sauvage par l’Européen ne sont plus que des “îlots blancs“ au milieu de l’immense mer des hommes de couleur. La grande île blanche, l’Europe, sera bientôt battue, bientôt entamée par l’énorme mer montante. Le dernier résultat de notre pauvre civilisation, le voilà. Nous avons aplani le monde pour amener chez nous les races étrangères ; nous l’avons rétréci pour rapprocher de nous ceux qui doivent nous dévorer » (Journal des Débats, 27 juillet 1895).
Un démographe, Jacques Berthillon [4], exprime la même crainte : « La France colonisée par les étrangers : non seulement la population française, faute de s’accroître, n’a pas la force de pénétration nécessaire pour se répandre au dehors, et pour utiliser son beau domaine colonial, mais elle n’arrive même pas à défendre son territoire contre la poussée des populations voisines. Aussi le nombre des étrangers fixés en France augmente rapidement (…). Aucun pays de l’Europe ne contient un nombre aussi énorme d’étrangers ». (Le problème de la dépopulation, 1897) [5] .
Encore faut-il préciser que le danger démographique perçu, alors, est européen. Qu’importe, écrit Onésime Reclus [6]]], la prochaine vague sera celle des races inférieures : « Nous verrons, très peu d’abord, puis à rangs pressés, les gens à grosses lèvres (il en est qui les ont minces) accourir à nos rivages ; ils envahiront les monstrueuses villes de l’avenir, pour tous les emplois entre récureurs d’égouts et domestiques, pour la foule des petits métiers que le Blanc rougira d’entreprendre ; bref, pour les divers offices de la “petite vie“. Dès lors, ce qui doit arriver arrivera : le mélange ira son train. Qui pourrait d’ailleurs empêcher les humanités de se brasser, pénétrer et transfuser ? Toutes les bourgeoisies, les castes, les aristocraties y passeront. On verra parfois le Nègre athlétique, le Jaune mesquin, laid, vieillot, mais cousu d’or, l’emporter dans la lutte d’homme à femme sur l’antique marquis rabougri. Qu’y gagnera la race humaine prise dans son ensemble? C’est une toute autre affaire » (Le partage du monde, 1906) [7].
La version romancée de cette phobie est écrite par un militaire de carrière, Émile Driant, futur héros de 1914, qui signait capitaine Danrit. Le mot invasion figure dans deux de ses très nombreux ouvrages – deux succès – : L’invasion noire (1894) [8] et L’Invasion jaune(1909) [9]. Il s’agit ici d’invasion militaire de hordes sauvages. Mais nul doute que l’auteur n’ait alors flatté les goûts morbides d’un certain public.
L’un des grands théoriciens de la question des races, Georges Vacher de Lapouge, écrit en 1899 un essai au titre qui prendra par la suite une dimension tragique : L’Aryen. Il déclare y constater que l’invasion est un processus irréversible : « L’immigration a introduit depuis un demi-siècle plus d’éléments étrangers que toutes les invasions barbares. Les éléments franchement exotiques deviennent nombreux. On ne rencontre pas encore à Paris autant de jaunes et de noirs qu’à Londres, mais il ne faut se faire la moindre illusion. Avant un siècle, l’Occident sera inondé de travailleurs exotiques (…). Arrive un peu de sang jaune pour achever le travail, et la population française serait un peuple de vrais Mongols. “Quod Dii omen avertant !“ [10] . » (1899) [11].
En 1923, pour lui, le processus était presque achevé : la France était un pays envahi, la « fin du monde civilisé » se profilait à l’horizon [12]. Il vécut encore 13 années. Nul doute qu’il vît l’évolution de la société française d’un œil sombre…
L’entre-deux-guerres
Le flux s’accentue durant la guerre mondiale. Soldats et ouvriers venus des colonies commencent à faire partie du paysage. En région parisienne, dans les années 1920, il y a entre 50 et 70 000 travailleurs nord-africains. Des incidents, plus nombreux, ont lieu. La phobie de l’invasion s’empare de certains secteurs de l’opinion.
En 1919, un chansonnier montmartrois – quelques années plus tôt farouche admirateur des braves tirailleurs nègres [13] – ironise sur ces nouveaux arrivants :
« Ils arrivent en bateau
En chemin de fer, en auto
Des confins de l’Amérique
Et d’ l’Afrique !
À forc’ de nous embrasser
Ils finiront bien je pense
Par nous étouffer ! » (Le Bruyant Alexandre [14], Chanson, 1919) [15].
Le racisme n’arrive pas forcément là où on l’attendrait. La – toute jeune, il est vrai – Humanité communiste, sous couvert de dénonciation des calculs du patronat, emploie le verbe pulluler, mêlant tous les immigrés : « Tandis que le Français chôme, Italiens, Polonais, Portugais, Chinois, Kabyles, Annamites, pullulent dans les rues, au grand danger de la sécurité des habitants, et ce sont les entrepreneurs eux-mêmes qui ont exigé l’emploi de cette main-d’œuvre étrangère, main-d’œuvre docile, qui ne se syndique pas, ne fait pas grève et travaille pour un salaire dérisoire » (Antoine Ker, 20 avril 1921).
Plus logique est la réaction sans nuance aucune de l’éditorialiste de la principale revue grand public, illustrée, parue à Alger : « La France se vide. Sans l’apport du sang étranger qu’elle incorpore à sa substance, elle serait un désert. Actuellement Italiens, Polonais, Tchèques, Slaves du Sud et toute la racaille évadée des ghettos de l’Orient, nous envahissent et nous bousculent. La France sera bientôt la plus belle colonie de nos kabyles et de nos Sidis de l’Afrique du Nord (…). L’étranger qui afflue de toutes parts, qui ne peut être que médiocre s’il n’est un déchet total, achève de contaminer notre sang si appauvri ; il nous apporte son trachome et ses dermatoses, ses poux, son paludisme, sa tuberculose et ses spirilles. Nous avons le triste privilège d’être le seul pays du monde où la syphilis soit en recrudescence et progression ». Titre de cet article d’un Français d’Algérie, Charles Hagel : « Danger de mort imminente » (L’Afrique du Nord illustrée, 30 octobre 1926).
Le fantasme remplace le raisonnement rationnel
Le fantasme le plus absolu remplace alors le raisonnement rationnel. Un des personnages d’un médiocre roman dénonce les immigrés originaires d’Afrique du Nord : « On ne les refoule pas, et on en crève, car enfin, il y en a cinq millions de ces cocos-là en France, dont soixante mille sans travail » (Jean Damasse, Sidi de banlieue, 1937) [16]. Or le recensement de 1931 comptabilise 2 605 059 étrangers, dont 109 898 originaires des colonies [17] et de l’ordre de 70 000 Nord-Africains !
Ce qui n’empêche pas Georges Mauco, pourtant réputé le spécialiste de la question, d’arrondir assez allègrement : « L’immigration (…) s’est accrue depuis le milieu du XIX è siècle dans des proportions considérables. L’immigration du passé apparaît bien faible à côté de l’immigration des grandes masses prolétariennes que nous connaissons aujourd’hui. Le nombre des étrangers en France, de 370 000 en 1851, soit 1 % de la population totale, passe à 1 100 100 en 1900 et à 3 000 000 en 1931, soit 7 % de la population » (Georges Mauco, Revue de Paris, 15 février 1933).
Ce chiffre de trois millions court désormais partout.
C’est dans la capitale que les plus grandes craintes apparaissent. En 1928 paraît un ouvrage de synthèse, signé d’Octave Depont [18], ancien chef de cabinet du Gouverneur général de l’Algérie. L’auteur insiste sur les risques d’invasion des « Sidis » : « De trop nombreux contingents d’indigènes nord-africains (…) s’infiltrent à pas de loup, en France, à Paris surtout, sous les apparences de boueurs, balayeurs, laveurs, coltineurs, colporteurs, débardeurs, bricoleurs, voire flemmardeurs ». Mais aussi son préfacier, ancien président du Conseil municipal de Paris (et père du futur hôpital franco-musulman, devenu Avicenne) : « Nous savons bien, nous autres Parisiens, que nos usines et certains de nos quartiers ont été envahis, depuis la guerre et même un peu auparavant, par un ramassis de loqueteux issus des massifs de l’Atlas, fort éloignés de l’idée que notre badauderie se faisait des Arabes au burnous flottant et chevaleresque (…). Toute une organisation législative est à prévoir si l’on ne veut pas se trouver un jour devant quelques-uns des désastres qui, à l’aurore de notre histoire, surprirent les Gallo-Romains aux jours sombres des invasions barbares » (Pierre Godin, L’Algérie du Centenaire, 1928). La presse relaie la notion d’invasion : « Le quartier de Grenelle, que menace cette véritable invasion d’Algériens (…) crasseux, dépouillés, prêts à toutes les besognes » (La Presse, 8 novembre 1923)… « De siècle en siècle, les conquêtes se suivent mais ne se ressemblent guère. 1830 : conquête de l’Algérie par les Français. 1930 : conquête de Paris par les Algériens » (L’Ouest-Éclair, Rennes, 20 juillet 1930)… « Paris est envahi par les “sidis“ » : c’est le titre, par exemple, d’une enquête du Gaulois : « Il y a actuellement à Paris et dans la banlieue parisienne près de cinquante mille indigènes nord-africains qui travaillent dans les usines ou galvaudent dans les rues à la recherche d’une, situation problématique. Trop de “sidis“ réduits au chômage souvent volontaire, commettent des actes de brutalité » (Armand Villette, Le Gaulois, 9 septembre 1924). À la même époque, Le Petit Parisien lance une véritable campagne d’affolement. Sous la signature de Raymond de Nys, le quotidien populaire fait une enquête sur « Les étrangers chez nous » (« Les immigrés : Berbères et Kabyles », 5 janvier ; « Les quartiers arabes de Paris », 6 janvier ; « Restaurants et foyers kabyles », 7 janvier).
Mais la province est également menacée de submersion : « Vénissieux appartient aux Arabes ! Vénissieux appartient aux Berbères ! » (Journal Guignol, Lyon, 1923) [19] …. « Voulez-vous faire avec nous le voyage de Maubeuge ? Nous allons voir, dans le bassin de la Sambre, de véritables “colonies“ d’Arabes et de Kabyles, nous pourrons constater que l’immigration musulmane en France est plus forte, numériquement, que l’immigration française au temps de la conquête » (Pierrre Davesnes, L’Ami du Peuple, 29 avril 1931)… « Colonisation de la métropole. 20 000 musulmans d’Afrique du Nord vivent à Marseille »(René Janon, La Dépêche coloniale, 5 novembre 1937)… Ludovic Naudeau, journaliste alors très connu, véritable croisé de la natalité française, peste contre cette invasion. En reportage à Marseille, il voit « des nègres, toutes sortes de nègres, des nègres gros et des nègres maigres ; des Chinois à l’œil en coulisse dansent avec application ; des Annamites prennent des attitudes avantageuses, toutes sortes d’hommes de couleur, aux origines indéfinissables… » (« La France en péril », L’Illustration, 24 et 31 août 1929) [20].
Dans la presse conservatrice grand public, le quotidien Le Matin se fit une spécialité de la dénonciation de l’invasion des indésirables, toutes nationalités confondues : « Le dépotoir français se remplit d’étrangers indésirables » (Stéphane Lauzanne, 22 septembre 1937)… « Notre pays est le refuge de la pègre étrangère » (28 septembre 1937)… « La racaille étrangère dans la France dépotoir. On entre comme on veut. On fait ce que l’on veut. On ne sort que si l’on veut » (29 septembre 1937).
Des noms célèbres se joignent à la campagne : « Notre terre est devenue terre d’invasion. L’invasion s’y poursuit exactement de la façon dont elle s’opéra dans l’Empire romain, non point par des armées, mais par une infiltration continue des Barbares » Jean Giraudoux, Pleins pouvoirs, 1937) [21].
Évidemment, ces étrangers sont manipulés par les communistes : « Qu’il y ait seulement cinquante mille, seulement trente mille même qui appartiennent à la catégorie suspecte et pernicieuse (…), et l’on devine l’appoint formidable que représente une telle masse dans les rangs du désordre et de l’anarchie, on devine les forces policières qu’il faudrait mobiliser pour tenir tête à ce véritable corps d’armée et refouler cette tourbe qui constitue l’avant-garde du hideux bolchevisme » (Paul Mathiex, La Presse, 1 er décembre 1923)… Dans un ouvrage qui décrit ses voyages, Paul Morand consacre une incidente à dénoncer les agissements du PCF, trop lié à ses yeux aux mouvements nationalistes : « Savent-ils, nos communistes français, quels frères terribles, implacables, ils vont désormais se donner ? (…) Hordes tout en mains et en dents ; aux bras tendus, aux mâchoires ouvertes » (Hiver Caraïbe, 1929) [22].
Lors de la décolonisation tragique
À la veille de la guerre d’Algérie, les Nord-Africains font partie du paysage. Ce qui donne à un auteur célèbre de polars l’occasion de déverser mépris et inquiétude : « Ces bics [23] !… Y se croyaient tout permis. Emballaient les gonzesses sans même chercher à savoir si elles étaient maridas. Se demandaient même pas s’il y avait une amende en suspens à verser à un homme. Les crouilles [24] qui vivaient à Paris avant guerre, eux, oui, ils respectaient le code. Mais les nouveaux débarqués… Depuis la Charbonne, ils avaient fait tache d’huile. Le Barbès d’abord. Après, en loucedé, ils avaient pris du galon, Anvers, Pigalle, Blanche, Clichy. À présent, ils attriquaient la plupart des bottes, des bars, des hôtels de Montmartre. Les Corses, dans le temps les caïds du secteur, avaient presque passé la pogne. Incroyable. Maintenant, les troncs [25] se risquaient jusqu’à l’Opéra, les Champs-Élysées. Où s’arrêteraient-ils ? » (Auguste Le Breton, Du rififi chez les hommes, 1953) [26].
En 1953, deux chercheurs de l’INED font cette constatation : « Les Français n’ignorent pas l’immigration étrangère. Ils considèrent qu’il y a “beaucoup d’étrangers“ vivant dans leur pays : le sentiment collectif atteint à ce sujet la presque unanimité, 93 %, et un tel accord est assez rare en matière d’opinion publique pour qu’on puisse lui accorder une pleine signification » (Alain Girard & Jean Stoetzel, Français et immigrés, 1953) .
Cette citation, et bien d’autres, éliminent totalement la thèse qui voudrait voir dans la guerre d’Algérie la naissance du sentiment d’encerclement.
Mais on peut imaginer que le conflit de 1954-1962 accentua encore le sentiment de crainte. Non seulement les Algériens étaient nombreux sur le territoire de la métropole, mais ils étaient désormais les ennemis de l’intérieur. Avec des conséquences dramatiques : « Si vous ne faites pas l’Algérie française, vous aurez la France algérienne… » lança alors un jeune député poujadiste appelé à un certain avenir (Jean-Marie Le Pen, Assemblée nationale, 1957). Moins connu, mais tout aussi maladroit, un député CNI, président de la commission de la Défense nationale : « Monsieur Pierre Cot (…), vous êtes, comme moi, député de Lyon, et je suppose que vous devez avoir, comme moi-même, une peur noire de voir les musulmans venir jusqu’à Lyon » (Pierre Montel, Assemblée nationale, 2 juin 1956).
La peur noire de ce député de base ne put que s’accentuer après l’écroulement du système colonial…