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Par Claire Conruyt •
«Être woke»vient de l’anglais «being woke» ( «être éveillé»).
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Voici la définition des principaux mots issus de l’idéologie woke, un mouvement américain qui sème la discorde sur de nombreux campus.
De plus en plus de jeunes entendent parler de l’idéologie «woke» au lycée, à l’université mais aussi dans les médias. D’où vient ce mouvement? Qu’est-ce que le woke? Quelle est la définition de la cancel culture? Le Figaro Étudiant fait le point.
«Être woke» vient de l’anglais «being woke» («être éveillé»), une formule qui apparaît au sein de la communauté afro-américaine aux États-Unis, explique Pierre Valentin auteur de L’idéologie woke (Fondapol) consacré au phénomène. Née au XXe siècle, la formule prend de l’ampleur une fois que le mouvement contre les inégalités raciales Black Lives Matter l’emploie à partir de 2013. En fin de compte, «être woke» est le contraire d’«être endormi» ; c’est être conscient des injustices sociales, politiques, et lutter contre le racisme et l’oppression vécue par certaines minorités. Une lutte radicale portée par les militants antiracistes, féministes et LGBT. Ce qui peut provoquer des divisions violentes dans les universités, avec des étudiants qui se ne retrouvent pas dans le mouvement, mais aussi des enseignants qui souhaitent en débattre et qui finissent par être harcelés par leurs étudiants, et finissent par démissionner.
Littéralement, «culture de l’annulation». Face à une personne (ou une entreprise) jugée raciste, homophobe ou sexiste, les adeptes du mouvement woke n’hésitent pas à appeler au boycott de l’individu accusé. L’objectif est de faire disparaître ce dernier de l’espace public, de le rendre inaudible. Certaines figures emblématiques de l’histoire d’un pays peuvent être concernées: aux États-Unis, nombreuses sont les statues de généraux de l’armée ou d’anciens présidents à avoir été déboulonnées. Plus récemment en France, le maire de Rouen a évoqué l’idée de remplacer la statue de Napoléon par celle de la militante féministe Gisèle Halimi.
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Ou «white privilege», un concept selon lequel les personnes blanches bénéficieraient d’avantages que les personnes non-blanches n’ont pas. Le dictionnaire américain historique Merriam-Webster précise: «L’ensemble des avantages économiques et sociaux que les personnes blanches ont en vertu de leur race dans une culture caractérisée par les inégalités raciales.» A noter que selon les adeptes du wokisme, les personnes blanches sont privilégiées en ce qu’elles n’ont pas conscience du privilège blanc. Là encore, ces dernières sont «endormies».
Dans un entretien à L’Express, Emmanuel Macron a reconnu l’existence du privilège blanc en tant que «fait». À cela, Pascal Bruckner avait répondu dans les colonnes du Figaro que cette notion est une «ineptie dangereuse»en ce qu’«elle camoufle les rapports économiques et sociaux». Il avait ajouté: «Que Macron soit un privilégié, fils de bonne famille, élève des meilleures écoles, banquier et politicien d’élite, est exact. Qu’il soit blanc n’ajoute rien à ces atouts dans un pays démographiquement ‘‘caucasien’’ à 90 %.»
Ce concept désigne, selon l’ONU Femmes, «l’environnement social qui permet de normaliser et de justifier la violence sexuelle, alimentée par les inégalités persistantes entre les sexes et les attitudes à leur égard». Ce concept est particulièrement présent dans le vocabulaire des féministes militantes dont certaines affirment que la société irait jusqu’à faire la promotion du viol.
Présent dans le dictionnaire en ligne du Larousse, le «patriarcat» est aussi un mot qui revient régulièrement dans la bouche des féministes radicales. Il désigne une «forme d’organisation sociale dans laquelle l’homme exerce le pouvoir dans le domaine politique, économique, religieux, ou détient le rôle dominant au sein de la famille, par rapport à la femme».
Ainsi que l’a développé Pierre-André Taguieff dans une interview au Figaro , le «racisme systémique» est le «dernier avatar de la notion de ‘‘racisme institutionnel’’»: c’est une notion «destinée à mettre l’accent sur le caractère systématique ou structurel du racisme anti-Noirs dans la société nord-américaine.» Le philosophe argue que «le présupposé de ce modèle critique du racisme est que seul le racisme blanc existe et qu’il se confond avec le ‘‘pouvoir blanc’’ et la ‘‘société blanche’’ que seule une ‘‘révolution noire’’ peut transformer.» Selon lui, c’est le simplisme de cette notion qui attire les radicaux de gauche: «En répétant litaniquement que la France est une société intrinsèquement raciste, on justifie les appels à la destruction du ‘‘vieux monde’’, qu’on juge irréformable.»
Une personne «racisée» est une personne «touchée par le racisme, la discrimination», indique Le Robert . À cela, il faut préciser que selon les«woke», une personne blanche ne peut pas être désignée comme étant une«personne racisée».
«Cher.e.s étudiant.e.s», «directeur/trice», «celles et ceux»... Voici quelques exemples de ce qu’est l’écriture inclusive, de plus en plus présente à l’université, que ce soit dans les mails administratifs ou tracts syndicaux. Ses partisans considèrent en effet que la langue française est sexiste. «Ces innovations sont inspirées par la préoccupation d’un traitement plus égalitaire, dans la langue, des femmes et des hommes, traitement égalitaire qui serait mal assuré par les noms masculins», explique très bien Anne Dister qui enseigne la linguistique française à l’université Saint-Louis-Bruxelles dans son guide «Inclure sans exclure» .
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