Ce site : https://www.education-citoyenneteetderives.fr vous propose :
1 - une approche sur les fondamentaux : la « laïcité » et le « Fait Religieux », grâce à des outils proposés soit à « la carte », par « correspondance », avec des « textes spécifiques », des « panneaux », un « diaporama sur les dérives sectaires », un « DVD décrivant les articles de loi 1905 », et de « nombreux débats exhaustifs sur le sujet ».
2 – et des informations sociétales : sur le plan très général (près de trois milles textes).
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La radicalisation n’est pas seulement constituée par le passage à l’acte violent. Elle est, à la base, constituée par une violence extrême, portant atteinte aux valeurs de la République.
Lorsqu’on aborde le processus de la radicalisation, on découvre une kyrielle de méthodes, toutes aussi sardoniques les unes que les autres et aussi parfois les plus complexes.
Nous avons observé trois étapes dans ce processus de radicalisation :
– Dans cette 1ère étape, les rabatteurs se chargent d’identifier le profil des futures victimes. il s’agit au départ du processus d’emprise psychologique, qui se met en place progressivement. Chaque cas est particulier, bien sur. Pour certains qui accepte, c’est une manière de se venger d’une société qui ne veut pas les accueillir. Ces nombreux jeunes souffrent d’un déficit de reconnaissance sociale, tous les spécialistes le reconnaissent. Le sentiment d’abandon nourrit les sentiments les plus négatifs, notamment la haine.
Faute de perspective d’avenir, des couches considérables de jeunes se sont avérées particulièrement sensibles à toutes les démagogies, même fasciste. Ces candidats djihadistes – en mal de repère dans la société française – trouvent une sécurité dans leur enrôlement.
– Dans un 2e temps, une emprise experte installe des doutes pour déphaser les victimes. On identifie la théorie du complot car il y a des sociétés secrètes qui veulent contrôler le monde. Il s’agit de toutes les fables possibles et imaginations susceptibles de justifier tous les a priori idéologiques, les affabulations et surtout le maintien du monde-musulman sous les tutelles économiques, politiques et culturelles, avec la prolifération de vérités, de dévoilements et de révélations. Les mythes produisant une histoire à la fois vraie et irréelle. Ce qui va provoquer leurs isolements et une rupture avec le monde familial, scolaire, etc.
– La 3e étape concerne une certaine forme de dépendance religieuse à un islam de vengeance. Une dépendance significative, expressive, rémanente. Une dépendance qui s’impose avec force. Il faut savoir que cet engagement radical donne un semblant de structure à un certain nombre de jeunes paumés qui peuvent être aussi, au départ, pour la plupart, potentiellement, dangereux. Les croyances sont acceptées en bloc, sans discussion. Elles envahissement, progressivement, l’entendement, finissent par dominer entièrement les pensées. Les jeunes expriment leur mécontentement de différentes façons : le découragement, le dégoût, la colère. L’humiliation est vivement ressentie, ce sentiment bloque tout processus de valorisation de soi.
Nous sommes dans une situation de véritable endoctrinement. La victime perd son discernement et n’est plus en état de raisonner normalement. C’est comme un envoutement, avec une galvanisation qui fait défier la mort. Ne parle-t-on pas, du reste, de « fous de Dieu » ? On se souvient du norvégien Anders Breivik, abattant des dizaines de jeunes.
Ces jeunes partent, donc, de tous les coins du monde pour prendre le couteau et le fusil et détruire l’occident impie et les régimes musulmans traitres à leur idéologie. Pour Daesh, la chose est entendue ; le coupable c’est l’Occident. Un Occident caractérisé par des actions violentes. Il dit ne faire que se défendre. L’Europe conduirait méthodiquement une guerre spirituelle contre l’âme des orientaux et des musulmans en particulier.
Le risque est là, qu’aveuglés par notre horreur de l’horreur, et que nous soyons capables de ne voir dans l’autre, que le mal absolu, nous déchargeant, de nos responsabilités. Nos sociétés doivent, cependant, c’est même un impératif catégorique, avoir le courage de s’auto critiquer et de comprendre qu’il y a, chez les jeunes, un besoin d’espoir, d’exaltation, d’aventure qu’il faut satisfaire. Ces carences sont incontestables dans notre société.
Dans ce domaine, l’humilité doit rester de mise car il n’existe pas, en la matière, de « recette miracle ». La radicalisation se présente comme un phénomène multi facettes recouvrant de multiples schémas. C’est un processus qui continue à progresser. On n’a pas identifié complètement quelle est cette crise politique, pourquoi elle touche des milliers de jeunes de par le monde et pourquoi elle pousse à commettre les actes les plus horribles ». Il est, néanmoins, possible de suivre ces personnes, les accompagner, les aider à se réinsérer et à se resocialiser.
Il nous faut ensuite rompre avec une forme de naïveté et regarder objectivement l’ampleur, l’étendue du phénomène auquel nous sommes confrontés : les chiffres des candidats au djihad ne cessent de croître et la France demeure l’une des cibles privilégiées.
Où en est-on aujourd’hui ? Fin 2020, on estimait le nombre de convertis à l’islam radical à 1900. Selon des sources officielles du Ministère de l’Intérieur et du Ministère de la Justice, plus de 8500 personnes seraient radicalisées. 40 % serait des femmes et 38 % des convertis à l’Islam, 10 % auraient moins de 18 ans. Le retour de Syrie ou d’Irak, concerne 950 personnes dont 550 mineurs.
Comment agir sur la « radicalisation, mais aussi sur le désembrigadement ? Comment déconnecter la personne de son adhésion à la doctrine de DAESH ? Il faut savoir, le processus de radicalisation est multiple et spécifique à chaque association en France.
Lorsque nos jeunes sont dans ces trois étapes du processus, ils sont dans la prégnance religieuse. Que signifie la prégnance religieuse. ? C’est la rémanence de ce qui est durable et persistant. Lorsque vous tentez de communiquer avec ces personnes, elles ne vous écoutent pas, elles ne vous voient même pas. J’ai bien constaté cette étape en milieu carcéral. Elle est déjà la plateforme du fanatisme religieux et de l’extrémisme islamiste. Pendant qu’on lui faite la morale, lui se trouve dans sa bulle. Celui qui lui parle, est dans l’erreur, c’est aussi le mécréant.
« Je savais que mes fils allaient mourir en martyrs et j’étais heureuse ». Elle a marié ses filles à des djihadistes. Deux de ses cinq fils sont morts à Mossoul. Et quoi qu’il arrive, elle reste fidèle à l’organisation qui lui a rendu sa fierté d’être maman de djihadiste.
Avant d’en arriver là, l’enseignement du “Fait Religieux” à l’école peut réorienter le candidat djihadiste. C’est quoi le Fait Religieux ? Régis DEBRAY, professeur à l’Université Lyon III, que tout le monde connaît, nous dit : « Il ne faut privilégier aucune religion particulière, et la considérer comme plus “vraie” ou plus recommandable que les autres ». Nous sommes, en effet, tous persuadés que nous sommes dans la religion la meilleure. Quarente deux panneaux sur le Fait Religieux, validés par chacune des religions, sont exposés au fond de la salle.
Le “Fait Religieux” apporte des clés pour connaître sa propre culture et celle des autres. Les questions religieuses permettent des éclairages sur de nombreux aspects de notre société. Et c’est ainsi, que dans les collèges, le programme d’Histoire lutte contre la prégnance religieuse, la rémanence, la persistance, et l’obsession. Une meilleure connaissance de la laïcité est salutaire. Lorsque les personnes sont dans ce schéma, le respect des autres religions, peut prémunir. On se dirige alors vers « l’Humanisme », et là nous sommes loin de la prégnance religieuse.
Grâce à une trentaine de députés, équipe menée par le Maire d’Aix les Bains, Dominique Dord, une proposition de loi a été enregistrée à l’Assemblée Nationale, en janvier 2015, deux années après la création des panneaux. Cette proposition de loi est la base de la lutte contre la radicalisation.
Nous nous sommes tous posés la question : mais où se fabrique la radicalisation ? Est-ce dans la détention dans les prisons ? Ces dernières participent à la radicalisation, Tout ne se passe pas là. Est-ce les médias et Facebook qui seraient au cœur du noyautage des rabatteurs ? Ces derniers participent beaucoup à la radicalisation, mais c’est aussi ailleurs que le plus important se trame, se déroule.
Je fais référence au quartier, à la cité, ou un personnage nocif réside. Pour partir en Syrie, il faut que quelqu’un leur donne l’idée du djihad. C’est quelqu’un qui habite le quartier qui va les entretenir, les soutenir. Parfois, les prêches dans les mosquées se trouve, celui qu’on appelle « le rabatteur ». C’est par la proximité, à partir des liens de camaraderie…quelqu’un qui peut être un ami qui vous fait devenir djihadiste.
La mosquée dans le quartier est en contact avec les jeunes et les parents. Elle a un rôle important dans la restauration du lien familial, dans l’information et l’éducation qui sont des domaines sensibles et pratiquement en friche dans ce milieu. Cela, lorsqu’elle est démunie du savoir, de connaissance, de la laïcité. L’Arabie Saoudite et le Qatar ont un rôle majeur dans la radicalisation. Dans ces pays, les autres sensibilités religieuses sont rejetés et le prosélytisme se pratique ouvertement.
On ne sait pas ou conduit le salafisme. Dans ces mosquées on converti mais on ne radicalise pas. Mais parfois le converti se radicalise. Les rabatteurs de l’Arabie Saoudite, poursuivent et remplissent leur mission. Dans les pays occidentaux et en France on laisse faire par intérêt électoral et la paix sociale ! Paix sociale qui n’est qu’’un leurre ! La formation des imams et des aumôniers musulmans apparaît alors comme fondamentale.