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Qu’est-ce que la radicalisation ?
Et quelles en sont les causes ?
Les méthodes sophistiquées pour radicaliser.
Géopolitique/Genèse de la fondation de Daesh/Qui sont ces djihadistes : Le pétrole “l’or noir” du Moyen Orient devient un produit de première nécessité. Les Américains n’ont aucun intérêt à se retirer de ces vastes régions gorgées de pétrole. L’Irak, la Syrie, etc. sont des pays en ébullition.
Le président américain Georges W. Bush a dit : « Ils veulent la religion, nous nous voulons le pétrole ». L’occupation de l’Irak, dès 2003, ne s’achève qu’en décembre 2011, sur fond d’instabilité, d’insécurité et de rivalités, dans un Etat anéanti. Les Chiites sont accusés d’avoir semé le chaos en marginalisant les Sunnites, qui révèlent El Baghdadi en prenant la tète du Califat. L’état islamique de l’Irak (EI), et Daech / el Qaïda se créent et se développent en Irak et en Syrie. Le “califat” désormais réduit à néant, les djihadistes se disséminent dans le monde en cellules dormantes.
Le cas de Marie radicalisée : (expliquer succinctement).
En 2017, une adolescente de 16 ans 1/2, se radicalise. (Apporter des faits dans la conférence).
La radicalisation est anodine et insidieuse. Le désarroi des parents est total.
- Dans les ‘écoles’ il n’y a pas, facilement de prise de conscience : Le cas d’une jeune fille ‘harcelée’ par ses camarades, se pend au lycée,
- Les imams ne sont pas toujours bien formés : (pour les conversions, la pédagogie auprès des jeunes, les préjugés et la laïcité, le fait religieux, l’ humanisme),
- Comment on devient musulman, le cas des juifs, (Verbaliser l’explication !).
- Les lois de la République : (islam multiple, la démocratie, la charia),
- Aujourd’hui, la jeune fille fait des stages et se détache, peu à peu, de la radicalisation : après 1 an 1/2, elle est tirée d’affaire.
Les questions liées à la radicalisation ont plongé les professionnels socio-éducatifs dans un désarroi total.
Qu’est-ce que la radicalisation ? Et quelles en sont les causes ?
A la Maison d’Arrêt de Chambéry et au Centre de Détention d’Aïton, en tant qu’aumônier pénitentiaire, j’ai été confronté aux djihadistes dès 2013-2014. A la prison, je reconnaissais les candidats djihadistes à leurs discours lorsqu’ils abordaient le hanbalite, Ibn Taymiyya. (4 écoles se distinguent : Hanbalite, Malikite, Chafiite, Hanafite). Les maghrébins, (Maroc, Algérie, Tunisie), étant Malikites, très différents des autres écoles, n’ont rien à voir avec les Hanbalites (Arabie Saoudite). En France, les convertis nombreux, distinguent moins cet aspect ; nos jeunes du Maghreb, non avertis, imprudents, entreprennent de composer avec les différentes écoles de l’islam, dont le hanbalite. En France (et en Europe), nous devrions apprendre à distinguer ces écoles.
La version hanbalite, puritaine et littéraliste d’un certain islam wahhabite, vient d’Ibn Taymiyya.
Comment est-elle véhiculée cette radicalisation ? On accuse les prisons. Il est vrai que la prison favorise la radicalisation, mais elle n’en est pas à l’origine. On accuse aussi les médias, Facebook, etc… Comme les prisons, ils y contribuent, mais n’en sont pas à l’origine. Alors, qui est responsable de la Radicalisation en France et dans le monde ?
Dans les Mosquées, le rôle joué par les imams autoproclamés (et parfois clandestins) dans cette formation, est très grand. Il semble que des enfants soient conditionnés et que les interventions de ces imams ne soient pas neutres !
L’influence des imams auto-proclamés, est croissante. Ils donnent, parfois, leur bénédiction à la violence avec l’argumentaire suivant : « Vous êtes dans un pays qui ne respecte pas la charia, qui ne respecte pas l’islam ! » De tels discours, légitimisent les exactions de toutes sortes et donnent une espèce de justification théologique à la violence. C’est ce qui s’est réellement passé à Molenbeek en Belgique, phagocyté par l’argent de l’Arabie Saoudite. (Dans les bus, à l’entrée de Molenbeek, les hommes doivent se placer à l’avant, séparant ainsi les hommes et les femmes, etc.)
« Nos très chers émirs : peuvent-ils vraiment être considérés nos amis ? lire Qatar papers, par Christian Chesnot et Georges Malbrunot (éd. Michel Lafond, 2019).
Comment le Qatar finance l’OPA des «Frères musulmans» sur les musulmans de France et d’Europe. Comment l’émirat finance l’islam de France et d’Europe.
Les imams des 2500 Mosquées en France, évoluent par eux-mêmes. Ils s’auto-proclament faute de formation pédagogique, de soutien juridique et administratif. La volonté de l’Etat est de fermer des mosquées dont certaines nourrissent le djihadisme terroriste. Mais, il y a des imams qui dénoncent des Mosquées salafistes. (Les imams et les aumôniers musulmans, dans les prisons et dans le domaine hospitalier, ayant en charge des personnes en difficulté, doivent avoir reçu une formation et être dans l’excellence.
L’intégrisme islamique n’aurait pas pu séduire, aussi vite, tant de musulmans, s’il n’avait pas une certaine familiarité avec le fond de l’islam. Evoquer la simple connexion entre l’islam et son fondamentalisme est étiqueté, aujourd’hui, comme une agression raciste contre les musulmans.
Nombreux prennent leur foi pour un savoir et veulent l’imposer aux autres. Seule une révolution mentale pourrait faire disparaître les ingrédients du fondamentalisme islamique. Contrairement à la Bible, écrite par les hommes, le Coran “révélé» est intouchable, inabrogeable. C’est une dictée divine, qui gène énormément pour son interprétation…. à la différence du christianisme ou du judaïsme dont les livres sacrés sont « inspirés».
Voilà pourquoi la laïcité, particulièrement les notions de droit de l’homme, ont un rôle encore plus important pour les musulmans, que celui qu’ils ont pu avoir, en 1905, à l’égard des autres religions monothéistes. (Averroès).
Est-ce l’islam ou pas ? Ils ont beau crier « Allah ou Akbar » en commettant leur forfait, le phénomène de radicalisation n’a rien à voir avec la religion, diront certains. Il ne s’agit pas de conversion à l’islam, mais au radicalisme, ce que les responsables des associations musulmanes devraient dire, démontrer et prouver. Nous observons un grand déficit des représentants de l’islam en France. On leur reproche de se disputer la place, pour faire carrière. Dalil Boubakeur n’a jamais été bien soutenu sur ce point par les autorités françaises.
Mais il faut, quand même, désigner les responsables. Nous savons, tous, que les pays qui participent à la radicalisation du monde musulman, avec le Salafisme, le Wahhabisme, sont l’Arabie Saoudite et le Qatar, mais aussi, le Tabligh en Inde, au Pakistan et les Frères Musulmans en Egypte. (Liens avec le suisse Tarik Ramadan).
Des millions d’euros sont dépensés par le wahhabisme pour renforcer et développer l’islam politique dans le monde. (Les Mosquées en Savoie en sont alimentées).
Le mouvement salafiste est composé de trois courants principaux qui se dégagent : salafisme quiétiste, salafisme politique et salafisme révolutionnaire (djihadisme).
En 2016, en assassinant un couple de policiers en région parisienne, le terroriste Larossi Abballa déclamait un hadith, une des paroles prêtées au prophète Mahomet: « Le croyant est le miroir du croyant. » C’était avec un calme incroyable de ce jeune homme qui avait l’air si serein, parfaitement habité par ce qu’il disait dans sa vidéo envoyée à Daech. Il vient d’égorger deux personnes, il se trouve près de l’enfant du couple, horrifié, épouvanté et il professe tranquillement un verset: «Le croyant est le miroir du croyant». Cette formule avait, peut être, joué un rôle de déclencheur !
Que contient précisément la séparation entre eux, les jihadistes et nous aujourd’hui ? Quelle est la ligne de partage dans cet affrontement entre Eux et Nous ? Ce conflit est condensé dans un refrain par bien des aspects effrayants : « Nous aimons la mort comme vous chérissez la vie. »
On cite le cas de cette mère de famille entourée de ses 3 filles : 12, 8 et 6 ans qu’elle avait ceinturées d’explosifs sur un site visé. Seule est revenue la plus grande des filles : « Tu as raté ta place au paradis, s’est exclamé sa mère, hargneuse. Tu ne m’a pas écoutée”. « C’est elle qui a dit que l’attentat de Charlie Hebdo était le plus beau jour de sa vie », se souvient le journaliste de RFI. « Vivre, et combattre pour Daesh, c’est apprendre à mourir.».
Un enfant a été mis en scène dans de macabres simulations d’exécutions. A 12 ans, dans une insoutenable vidéo, il exécute un « espion du Mossad » d’une balle dans la tête en riant et en criant « Allah Akbar !».
On a souvent dit que pour se donner une carapace, les djihadistes s’administraient du « Captagon », une pilule connue en Europe, qui les a conquis. Cette amphétamine de la famille des psychotropes, procure une sensation de « donner du courage ». Elle est un coupe sommeil et un coupe faim.
Les méthodes utilisées pour mener à la radicalisation sont incroyablement sophistiquées. Il faut distinguer trois étapes dans le processus :
- Dans la 1ère étape, les rabatteurs se chargent d’identifier les futures victimes.
- Dans la 2ème étape, cette emprise psychologique est utilisée pour les déphaser : la théorie du complot, les sociétés secrètes qui veulent contrôler le monde, toutes ces fables, tout ce fatras a pour but de provoquer l’isolement de la personne ciblée.
- La 3e étape, nous sommes dans une situation de véritable endoctrinement. C’est comme un envoutement, avec une galvanisation qui fait défier la mort. Ne parle-t-on pas, du reste, de « fous de Dieu » ?
Selon des sources officielles du Ministère de l’Intérieur et du Ministère de la Justice, plus de 8000 personnes auraient été radicalisées. 40 % seraient des femmes et 38 % des convertis à l’Islam, 10 % auraient moins de 18 ans.
Pourquoi Daesh déteste la France ?
Savez-vous que la France est “le pays le plus menacé” par l’Etat islamique et que près de 1800 jeunes de moins de 18 ans sont signalés radicalisés en France ?
La société française a démontré une grande sagesse dans ce drame et sa résilience face au choc ! Après chaque attentat – Charlie Hebdo, Saint-Quentin-Fallavier, le Bataclan, Saint-Etienne-du-Rouvray, Nice – le pays a été fort dans l’épreuve. La France a serré les rangs derrière sa police et son armée. Le consensus forgé sur la défense nationale, sous la Ve République, a beaucoup joué dans la lutte anti-terroriste.
Mais, nos sociétés doivent avoir le courage de s’autocritiquer et de comprendre qu’il y a, chez les jeunes, un besoin d’espoir, d’exaltation, d’aventure mais aussi de morale qu’il faut reconnaitre.
Le salafisme et les Frères musulmans sont le marchepied du djihadiste. Nous demandons leur interdiction en France comme cela l’est déjà dans de nombreux pays. Les recruteurs, rabatteurs, endoctrineurs sévissent encore. Il est nécessaire de les mettre hors d’état de nuire. (surveillance, expulsion, etc.). L’islam, 2e religion de France, est méconnu et source de malentendus, d’incompréhension et de crispations. Assimilés aux islamistes, les Musulmans ont le sentiment que la société française ne veut pas leur faire de place.
Le monde musulman a besoin de se réhabiliter par la raison et d’œuvrer pour une lecture plus humaniste des textes. Il est temps de régler la question épineuse de l’interprétation de l’islam pour faire France et sceller fermement le pacte républicain qui nous unit. Ce jour viendra lorsque dans l’un et l’autre pays, le cauchemar de l’islamisme ne hantera plus personne et lorsque dans nos cités, la conscience d’être français aura supplanté la hargne vindicative de l’acculturation. Le monde musulman chantera alors, partout, les poèmes d’amour d’Ibn Arabi pour répondre à la haine de ceux qui tuent au nom du Dieu. Il répondra aux prophètes du malheur par la poésie :
« Mon cœur est devenu capable de prendre toutes les formes
Il est un pâturage pour les gazelles,
un couvent pour les moines,
un temple pour les idoles,
la Kaaba pour le pèlerin.
Il est les tables de la Torah et le Livre du Coran.
Je professe la religion de l’Amour
où que se dirigent ses caravanes.
Car l’Amour est ma religion et ma foi »