Le ministre de l’Éducation assure que dans tous les cas, il y a eu “des poursuites disciplinaires et parfois même pénales”.
Selon Jean-Michel Blanquer environ “400 violations de la minute de silence” ont été recensées. Il parle de “violations légè-res et parfois lourdes”, qui ont été suivies de “poursuites disciplinaires et parfois même pénales”. Ce dernier cas de figure représente “une dizaine de cas” selon le ministre.
“La force a été du côté de la République”, soutient Jean-Michel Blanquer, qui note “une grande différence avec ce qu’on a pu voir dans le passé”. Le ministre de l’Éducation promet par ailleurs de “renforcer l’enseignement moral et civique pour que les enjeux de la liberté d’expression soient bien explicités”.
Le ministre de l’Éducation assure que dans tous les cas, il y a eu “des poursuites disciplinaires et parfois même pénales”.
C’est en cours d’EMC que Samuel Paty a montré les caricatures de Mahomet qui lui auraient valu la haine de son assassin. Derrière cette abréviation, l’éducation morale et civique, un cours assuré par les professeurs d’histoire-géographie mis en place en 2015, après les attentats. Les objectifs selon l’Éducation nationale : “respecter autrui”, “acquérir et partager les valeurs de la République” et “construire une culture civique”.
En vérité, les cours d’éducation civique existaient déjà depuis longtemps, de la primaire au lycée. C’était l’instruction civique en primaire, l’éducation civique au collège et l’éducation civique, juridique et sociale (ECJS) au lycée. Ce nouveau nom provient d’une initiative de 2013 de l’ancien ministre de l’Éducation nationale, Vincent Peillon, qui s’est concrétisée en 2015 avec sa successeure Najat Vallaud-Belkacem.
En pratique, qu’est-ce qui a changé ? D’abord le nom, avec la dimension de “morale“. “Ce mot de ‘morale’ fait référence à la construction d’une pensée éthique. Aucun prof ne fait des cours de morale à ses élèves”, rappelle toutefois Christine Guimonnet, secrétaire générale de l’Association des professeurs d’histoire-géographie (APHG).
Un contenu qui varie peu, et une liberté de l’enseignant
Sur le fond, les cours n’ont pas tellement bougé. “En terme de contenu, très peu de choses ont changé. Dans les pratiques, ça a encore moins changé”, soutient Amélie Hart Hutasse co-responsable du groupe histoire-géographie au sein du SNES-FSU, syndicat du second degré. Sa collègue Claire Guéville, secrétaire nationale responsable du lycée au SNES-FSU, note seulement une mise de côté de “la question sociale”, comme les conflits sociaux par exemple.
En pratique, certains acquis sont attendus, comme le fait de connaître les symboles de la République ou de comprendre ce qu’est la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen. Puis le programme donne de grands axes sur lesquels travailler, comme la liberté, la société ou la démocratie. Le but, c’est de faire en sorte que les élèves travaillent ensemble, mais aussi que les enseignants gardent une certaine liberté pédagogique.
“On part souvent des questionnements des élèves, et on fait le cours selon la classe”, explique Christine Guimonnet. Les professeurs peuvent aussi choisir les documents sur lesquels ils travaillent, d’où le choix de Samuel Paty des caricatures de Mahomet. Ils peuvent organiser des débats et travailler sur les projets qu’ils souhaitent.