Peu importe le métier qu’elles exercent, toutes disent se sentir menacées. « Les femmes juges, nous sommes inquiètes, apeurées. Nous savons que les talibans visent en premier les militaires, puis le milieu judiciaire. Nous avons jugé et condamné certains d’entre eux. Ils veulent se venger », avait ainsi déclaré la juge Tayeba Parsa à Radio Canada. En janvier, deux femmes juges avaient été tuées par balles, probablement par des militants talibans.
LA RELÈVE MASSOUD
Ces manifestations ont-elles une chance de grandir et de se muer en un véritable mouvement d’opposition ? C’est en tout cas le souhait d’Ahmad Massoud, le fils du commandant Massoud, abattu par les talibans en 2001, deux jours avant les attentats du 11 septembre. Il y a quelques jours, le jeune homme a appelé tous les Afghans à les rejoindre, le vice-président Amrullah Saleh et lui, dans le Panshir, à l’est du pays. Dans ce territoire non occupé par les mollahs, la résistance est visiblement en train de s’organiser. Des photos des deux leaders réunis ont d’ailleurs été diffusées sur les réseaux sociaux le 16 août.
Le fils du commandant Massoud cherche aussi à obtenir l’aide des pays étrangers. « Je m’adresse à vous tous, en France, en Europe, en Amérique, dans le monde arabe, ailleurs, qui nous avez tant aidés dans notre combat pour la liberté, contre les Soviétiques jadis, contre les talibans il y a vingt ans : allez-vous, chers amis de la liberté, nous aider une nouvelle fois comme par le passé ? », a-t-il demandé dans une tribune publiée dans l’Express.
Dans le Washington Post, le 18 août, il enjoint par ailleurs « l’Amérique et ses alliés démocrates » à fournir des armes à son groupe de résistance. À Kaboul, d’autres Afghans espèrent une aide venue de l’extérieur, à l’instar d’un manifestant interrogé par l’AFP qui demande « à la communauté internationale » d’empêcher « la destruction de 20 années de progrès ».
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