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Pour le collectif de la Savoie.
Depuis le 22 février et pour la 7ème semaine consécutive, le peuple algérien affirme sa détermination à écrire une nouvelle page de son histoire. La mobilisation citoyenne démontre la force, la maturité, la responsabilité et l’exigence profonde de changement du peuple algérien et de sa jeunesse.
Après avoir remporté une première victoire en obtenant le départ du Président BOUTEFLIKA, la population, par millions, exige que la transition qui s’engage respecte la volonté populaire.
Un cortège monstre défile dans le centre d’Alger pour un 8e vendredi consécutif de contestation, le premier depuis l’entrée en fonction du président par intérim et l’annonce d’une présidentielle le 4 juillet pour désigner un successeur à Abdelaziz Bouteflika.
Le Conseil de la Communauté Algé-rienne – Savoie se félicite de la forte implication des Al-gériens de France, partie intégrante de notre peuple, qui depuis le début s’est mobilisée en parti-cipant pleinement à ce puissant mouve-ment citoyen.
Aujourd’hui, notre tâche prioritaire est d’empêcher la con-fiscation de la sou-veraineté populaire et de préparer la transition pour doter l’Algérie de nouvelles fondations.
C’est dans ce sens que nous appelons tous les Algériens de France à faire monter leurs revendications et leurs aspirations en participant activement aux différentes mobilisations en cours.
Le Conseil de la Communauté Algérienne – Savoie de la France appelle à la mise en place de structures de transition permettant d’associer la société civile autour d’un projet de fondation d’un Etat de droit, condition à l’ouverture d’une vraie vie démocratique.
- Pour un Etat de droit, garantissant l’égalité entre toutes les Algériennes et les Algériens, la liberté d’expression et de pensée, la séparation des pouvoirs et l’indépendance de la justice.
- Pour une Algérie libre et démocratique respectueuse des valeurs républicaines et de la justice sociale.
Genèse : L’Algérie connaît des manifestations populaires de grande ampleur contre le pouvoir. Jour après jour, les manifestants algériens rejettent l’hypothèse d’un maintien de Mr BOUTEFLIKA à la tête de l’Etat. L’entourage du Président multiplie les manœuvres pour rester au pouvoir. Le mouvement est historique : jamais, depuis l’indépendance en juillet 1962, le pays n’a été l’objet d’une telle contestation, à la fois pacifique et répartie sur l’ensemble du territoire, avec les villes du Sud comprises.
Le 4 ème mandat s’achève le 28 avril 2019. Mais les protestataires s’en prennent aussi à ses deux frères Saïd et Nacer BOUTEFLIKA. Ce régime est un pouvoir partagé en plusieurs clans.
Certains réclament une assemblée constituante et un changement de République.
Mr BOUTEFLIKA ne sait plus s’exprimer, en public, depuis 2014, ce qui valide la thèse de son incapacité à diriger. De retour de Suisse, il s’est tout de même adressé aux algériens par le biais de lettres s’engageant à ne pas briguer un cinquième mandat tout en annulant le scrutin présidentiel du 18 avril.
Connaissant la gravité de santé du Président, les algériens s’interrogent :
« Qui dans les coulisses du pouvoir décide et agit à sa place ?
Qui rédige les lettres adressées à son peuple ?
Qui nomme ou renvoie ses premiers ministres ?
Qui a eu vraiment l’idée de cette conférence nationale ? »
Ces questions renvoient à l’identité à ce qu’on appelle les « décideurs de l’ombre». Les noms des généraux sont fréquemment cités : Larbi BELKHEIR, Khaled NEZZAR, Mohamed MEDIENE-dit « Toufik » et Mohamed LAMARI.
Abdelkader BENSALAH, auparavant président du Conseil de la Nation a été nommé président par intérim mardi par les parlementaires, une semaine après la démission d’Abdelaziz BOUTEFLIKA.
Abdelkader BENSALAH, considéré comme un membre du «système»
« Les pouvoirs du prochain Président de la République sera démocratiquement élu, dans un délai qui ne saurait dépasser les 90 jours à compter de la date de mon entrée en fonction en tant que Chef de l’Etat », a-t-il dit.
Les Algériens, qui continuent de manifester en masse pour réclamer le départ des MEMBRES DU SYSTEME, avaient affiché leur refus de voir Abdelkader BENSALAH, 77 ans et pur produit du régime algérien, prendre l’intérim.
Le silence de Ahmed GAID-SALAH, chef d’Etat-major, qui s’exprime au nom de l’armée algérienne, à la nomination officielle de Abdelkader BENSALAH en tant que président de l’Etat, signifie-t-il que le clan du président Abdelaziz BOUTEFLIKA a réussi à reprendre la main sur les affaires du pays ?
Bien qu’il ait répété plusieurs fois son soutien au mouvement populaire, plusieurs manifestants réclament le départ de GAID-SALAH qu’il voit comme un oligarque qui tente de préserver sa place au pouvoir. Saïd Sadi demande à GAID-SALAH de partir.
« On veut une nouvelle Algérie, qu’on donne la chance à la nouvelle génération, aux jeunes », « Régime dégage », pouvait-on lire sur une banderole.
760.000 immigrés algériens vivent en France, selon l’Institut national français de la statistique (Insee). Ils sont 1,7 million si on y ajoute leurs enfants nés en France.
L’élection présidentielle aura lieu le 4 juillet, annonce la présidence. Le président algérien par intérim Abdelkader BENSALAH a signé un décret selon lequel l’élection présidentielle aura lieu le 4 juillet, a annoncé ce mercredi la présidence, reprise par l’agence officielle APS. « Dégage BENSALAH ! », « Une Algérie libre ! », ont scandé les participants.
Des camions dotés de canons à ondes sonores ont été mobilisé ce jeudi à Alger, autour de la Grande Poste.
D’après le processus prévu par la Constitution, les candidatures à l’élection doivent donc être déposées avant le 19 mai. Seul un candidat s’est clairement déclaré jusque là, Ali GHEDIRI, ancien général, mais d’autres devraient suivre maintenant que le corps électoral a été officiellement convoqué. Les candidatures devront ensuite être validées le 29 mai par le Conseil constitutionnel, pour une campagne officielle du 9 juin au 1er juillet, suivi par un scrutin trois jours plus tard.
Pourquoi les décideurs se cachent-ils ? Ces questions s’expriment depuis plusieurs années. Pour y répondre, il faut rappeler la manière dont Mr BOUTEFLIKA a consolidé son pouvoir personnel au sein du régime.
Houari BOUMEDIENE, chef de l’Etat de 1965 à 1978, détenait l’essentiel du pouvoir au Conseil de la Révolution qui avait destitué le président Ahmed BEN BELLA en juin 1965.
La structure de décision évolua sous BENDJEDID (1979-1992).
Après avoir écarté Bendjedid en 1992, l’armée est à l’origine de la démission du président Liamine ZEROUAL (1994-1999), qui avait refusé l’arrangement en 1997 entre les services et l’Armée Islamique du Salut (IAS), le bras armé du FIS. Elu et installé au Palais d’El Mouradia, sur les hauteurs d’Alger, Mr BOUTEFLIKA s’emploiera a redonné du poids au rôle de la présidence, qu’il ne serait jamais un ¾ de président.
On note les trois premiers mandats de Mr BOUTEFLIKA (1999-2014) et « la décennie noire » (1991-2000) avec ces disparations forcées, l’implication de l’armée dans les massacres de population civile … se prévalant d’être l’homme qui avait ramené la paix. Il pousse à la démission le général Mohamed LAMARI en 2004 et noua, en 2002, une alliance avec le général Ahmed GAÏD SALAH, 79 ans aujourd’hui, chef d’état major depuis 2004 et vice-ministre de la Défense depuis 2013. Le « plus vieux soldat d’activité dans le monde » comme le surnomme le peuple avec ironie.
Montée en puissance des hommes d’affaires proches de Mr Saïd BOUTEFLIKA. L’argent de hydrocarbures a engrangé plus de mille milliards de dollars de recette entre 2000 et 2015. La rampe a été redistribuée pour alimenter un capitalisme complice avec Mr Ali HADDAD, président du forum des chefs d’entreprises patronales.
En 2017, le premier ministre Tebboune est débarqué.
Mr Saïd BOUTEFLIKA sait qu’il n’a aucune chance de succéder à son frère sans provoquer la colère de la population quant à Mr Gaïd SALAH, son âge et sa qualité de militaire font obstacle à sa candidature. Le système BOUTEFLIKA est dans l’impasse.
« On veut une nouvelle Algérie, qu’on donne la chance à la nouvelle génération, aux jeunes »,