Respect des croyances
L’hôpital public est un espace laïc. Pour autant, la charte de la personne hospitalisée de 1995 le dit bien: «La personne hospitalisée est traitée avec égards. Ses croyances sont respectées». La laïcité à la française ne conduit pas au déni de toute croyance religieuse: «Tout établissement de santé doit respecter les croyances et les convictions des personnes accueillies». Un patient doit pouvoir, «dans la mesure du possible», suivre les préceptes de sa religion.
D’ailleurs, pour le professeur Paul Atlan, gynécologue et psychiatre en charge, depuis 1996, de la consultation (unique en France) «Ethique et religion» à l’hôpital Antoine-Béclère de Clamart ; la religion a bien une place à l’hôpital car on ne saurait demander aux patients de laisser leurs croyances à l’extérieur. Quand il lui arrive de rencontrer des difficultés, il n’hésite pas à rencontrer des référents religieux à l’extérieur de l’établissement pour échanger des points de vue.
Le culte
Tous les hôpitaux doivent disposer d’une équipe d’aumôniers pluri-confessionnelle avec des représentants du culte rémunérés selon la circulaire de 2006 relative aux aumôniers des établissements relevant du livre IX du code de la santé publique : «Ce sont les aumôniers qui ont la charge d’assurer, dans ces établissements, le service du culte auquel ils appartiennent et d’assister les patients qui en font la demande par eux-mêmes ou par l’intermédiaire de leur famille, ou ceux qui, lors de leur admission, ont souhaité déclarer appartenir à tel ou tel culte».
«Cette fonction peut être assurée, de façon permanente ou temporaire, soit par des aumôniers rémunérés recrutés en qualité de contractuels, soit par des aumôniers bénévoles».
La circulaire affirme aussi que, dans les établissements de santé, “il est possible de prévoir une salle polyvalente, partagée entre les différentes aumôneries, dès lors qu’il y a un accord entre les aumôniers de différentes cultes».
Et dans la pratique ? Si les équipes d’aumôniers doivent normalement être pluri-confessionnelle ou s’adapter ;la population reçue, il peut arriver qu’il y ait une prédominance de la religion catholique pour des raisons d’héritage culturel. Parfois, seuls les pratiquants catholiques ont une salle de culte (chapelle, oratoire); parfois, seuls les aumôniers catholiques sont rémunérés.
En tout cas, la présence des aumôneries doit être clairement signalée dans le livret d’accueil de l’hôpital. Dans certains établissements, on retrouve même ces informations sur les panneaux d’affichage des différents services.
Le repas ;
Comment assurer le repas de ceux qui ne mangent pas de porc? L’hôpital s’efforce de répondre à cette demande en proposant des solutions alternatives. Pour autant, cela n’a rien d’obligatoire et le patient n’a pas toujours le choix de son repas. Pour les patients qui mangent du poisson le vendredi, la question est la même, même si, pour des raisons culturelles, cette pratique est plus entrée dans les mœurs et si les hôpitaux l’ont plus souvent intégrée.
Comment font les pratiquants musulmans ou juifs qui mangent casher ou halal ?; C’est assez difficile car le casher ou le halal exige qu’on ne mange ni certaines nourritures, ni mêmes celles qui ont été touchées; par des nourritures illicites (par exemple, la purée présentée du porc).