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Il faudrait humblement admettre que parmi les critiques adressées aux musulmans, celles concernant le statut de la femme reste des plus vraies, malgré son instrumentalisation politique, outrageuse et la vision réductrice qu’en fait l’occident.
La place de la femme musulmane, son statut juridique reste de loin le plus rétrograde au monde. Selon le dernier rapport des Nations Unies (juillet 2006) « les schémas éducatifs traditionnels, les discriminations du droit de la famille, perpétuent de façon flagrante les inégalités et les subordinations des femmes !».
Les taux d’”analphabétisation” dans les pays arabes sont les plus élevés du monde (70 millions d’analphabètes, dont 45°/ de femmes). Les statuts de mineures à vie, ou l’absence d’autonomie, leur absence dans la participation à la vie politique, les mariages forcés, ces abus demeurent l’apanage quotidien de nombreuses femmes musulmanes et malheureusement cautionnés par une certaine par une certaine lecture religieuse.
– Ceci étant, il convient de faire la part des choses et refuser l’assertion que le message spirituel du Coran serait la source principale de la discrimination et de la dévalorisation des femmes. Le constat de la situation de la femme en terre d’Islam est réellement accablant, mais il est important de différencier entre l’essence de la religion musulmane et le fait culturel , entre le message spirituel et ses diverses interprétations.
Une règle commune consiste à incriminer fatalement le Coran. Il y a un responsable : Il s’agit de l’interprétation rigoriste et complètement fermée du religieux qui a légitimé toute l’histoire musulmane, avec une véritable « culture de discrimination » à l’encontre des femmes.
Il est évident et facile de retrouver des arguments coraniques qui infériorisent la femme – Comme d’ailleurs dans tout textes religieux que cela soit la Bible ou la Torah – Quand on pratique une lecture littérale, statistique qui ne prend pas en compte ni la dynamique historique des époques de la révélation, ni celle de la conjonction actuelle.
Cela dit, le constat d’une culture de discrimination envers les femmes est rarement admis en terre d’Islam, ou l’on retrouve un discours interne qui répond à ses allégations par la justification et la réaction passionnelle, affirmant que « l’Islam protège la femme, qu’il l’honore et qu’il lui donne tous ses droits !! ». Ce discours ressassé toujours dans la défensive, reste théorique, superficiel et en contradiction flagrante avec la réalité de la majorité des sociétés musulmanes.
Le véritable problème dans les pays musulmans est que les femmes ont été marginalisées pendant des siècles par les hommes, au nom du sacré. Le message spirituel sera détourné par les coutumes tribales, le statut de la femme va s’estomper en faveur d’une lecture complètement vidée de son statut ethnique spirituelle ! Même s’il n’existe pas de clergé en Islam, l’instauration tacite de l’instauration masculine s’est approprié le droit de légiférer au nom de Dieu. La femme musulmane est victime du despotisme des hommes.
Il faut rajouter à cela le choc de la rencontre avec la colonisation. Son importance explique en partie le rejet du monde musulman et certaines valeurs de la modernité et celles notamment relatives a l’émancipation de la femme.
Cela explique en partie le refus du monde musulman de débattre sur ce sujet de la femme en islam. Les critiques même si elles sont parfois fondées, sont perçues comme une ingérence intolérables dans le vécu des musulmans. Extrêmement maladroit dans la forme, elles sont perçues comme irrespectueuses vis-à-vis des valeurs islamiques et touchent un vraie problème de société. Ce type de réquisitoire exacerbe des tentions au sein des populations déjà minées par une double fracture = celle du sous-développement économique et celui intellectuel.
Cette « hostilité » déclarée contre l’Islam, intensifie l’attachement des musulmans à la religion, elle devient une forteresse identitaire. Cela peut mener à la radicalisation du discours religieux islamique qui devient une réponse réactionnelle à cette dialectique « dominants – dominés ». Ce qui explique l’immobilisme pour certains et le refus de toutes politique de réforme religieuse considérée comme un déracinement.
Dans ce cadre la logique d’opposition alimente les ressentiments des musulmans envers ce qui peut venir de l’occident.
De nombreuses femmes musulmane, intellectuelles, universitaires, jeunes de terrain, tentent aujourd’hui de prendre la parole et de se réapproprier ce qui a toujours était entre les mains des hommes musulmans.
La fracture Occident – Islam qui semble se matérialiser un peu plus peut-être réhabilitée, si de part et d’autre l’on fait un effort de se « décentrer » en d’autres termes de se reconnaître en l’autre dans son humanité. Les musulmans doivent revoir leur approche du monde occidental et reconnaître sa diversité, sa dimension humaniste et universaliste.
Malgré une certaine politique hégémonique occidentale, malgré des politiques injustes contre l’Irak, la Palestine, Guantanamo, malgré une Afrique dépouillée de toutes ses richesses, malgré les effets néfastes des désastres écologiques subis par les plus pauvres. Malgré tout cela, l’Occident n’est heureusement pas que cela. Il faudrait que les musulmans reconnaissent qu’en grande partie, ils sont responsables de ce qui leur « arrive ».
Il ne s’agit pas de se complaire dans la victimisation, pour justifier ces défaillances. Si les pays musulmans vivent dans le sous développement économique et culturel sous des régimes dictatoriaux, si l’image de l’islam et des musulmans est aujourd’hui négative et suscite la peur, c’est en grande partie à cause des musulmans eux-mêmes.
Il est impératif pour les musulmans d’entreprendre des réformes radicale aussi bien en ce qui concerne la pensée islamique qu’au niveau de la vision du monde. Dans cette confrontation Occident-Islam, le dialogue ne pourra être efficace s’il y a méconnaissance des histoires respectives de l’un et de l’autre et s’il n’y a pas autocritique des uns et des autres.
Pour la question de la femme musulmane être moderne et libre ne veut pas dire « être déracinée » mais plus tôt s’élever dans son humanité à partir de ses propres racines. Et dialoguer ne veut pas dire gommer ses propres différences et renier ses propres convictions mais plus tôt les enrichir pour l’apport de l’autre.
C’est dans l’humilité que nous devons dialoguer afin de déconstruire cette idéologie de la peur qui nous domine. Le choc des injustices, des amalgames, des discriminations et des violences peut-être évité si la rencontre se fait dans la dignité et la reconnaissance.