Paul Melun est conseiller en stratégie et essayiste. Il vient de publier, avec Jérémie Cornet, Les enfants de la déconstruction. Portrait d’une jeunesse en rupture (éd. Marie B., 2019).
Si Joe Biden et Kamala Harris sont consacrés personnalités de l’année en Une du Time Magazine cette semaine, une autre figure, Française cette fois, est mise à l’honneur du célèbre hebdomadaire américain. Il ne s’agit ni de Samuel Paty ni des deux militaires français tués au Mali en septembre dernier, mais d’Assa Traoré, la sœur d’Adama Traoré, auréolée du titre de «gardienne de l’année ». À travers les pages, le magazine brosse un petit portrait élogieux, dans lequel l’égérie de l’antiracisme défend sa cause et dénonce les violences policières et le racisme qui régnerait en France.
Dans les colonnes de l’hebdomadaire, la porte-parole de «Justice pour Adama » (le collectif mis en place à la suite de la mort de son frère) met sur le même plan la mort de George Floyd aux États-Unis et celle de son frère en France. «Mon frère est mort exactement de la même façon que George Floyd sauf que les caméras n’étaient pas là ce jour-là », dénonce-t-elle. Puis elle ajoute: «La mort de George Floyd va venir imager la mort d’Adama Traoré. La violence policière est une suite de ce qu’il y a déjà, la France n’assume pas son histoire colonialiste, son histoire de l’esclavage et ça, on le prend de plein fouet ».
Si les médias américains donnent aujourd’hui de l’écho et héroïsent Assa Traoré aux yeux du monde, ce n’est pas un hasard. La puissance américaine, guidée par son élite mondialisée et progressiste, veut affaiblir la France. La stigmatisation de la vieille patrie tricolore n’est qu’une étape, dans un projet global qui va bien au-delà de la présumée «islamophobie » française ou de son racisme d’État. Mettre en lumière Assa Traoré en martyr du racisme, héroïne d’une nation xénophobe, résulte d’une stratégie visant à servir les intérêts nord-américains.
Pendant qu’ils font des quotas raciaux ou de sexe, ils peuvent opprimer la moitié de la planète dans leurs usines et continuer de détruire la planète sans oppositions
Outre-Atlantique, ce sont toujours trois intérêts convergents qui guident les élites progressistes, et qui engendrent le choix du Time cette semaine. Le premier, est celui du monde économique, dont les dirigeants ont intérêt à se ranger derrière des symboles de l’antiracisme. Les élites capitalistes ont embrassé la cause des «minorités raciales » en Occident, pour mieux faire diversion.
Les seconds sont les dirigeants politiques, principalement démocrates. Ceux-ci espèrent faire oublier leur incapacité à aider les classes populaires ou à répondre aux grands défis du XXIe siècle (écologie, économie, migrations…). Les troisièmes sont les stars du showbiz, qui, par l’antiracisme flattent une part croissante de leur public et s’offrent un brevet de respectabilité toujours utile pour faire leur promotion.
L’union sacrée de ces trois bourgeoisies au service de leurs intérêts s’exprime par les canaux les plus puissants de la planète. Les médias nord-américains, débarrassés de Donald Trump, ont désormais le champ libre pour faire le service après-vente de l’idéologie antiraciste dans le monde entier. Aux ordres de ces trois élites, les médias américains inondent l’Occident, de la nouvelle pensée unique. Ceux qui résistent sont châtiés, ceux qui collaborent sont en Une du Time.
Assa Traoré n’est en fait qu’un prétexte, un instrument, au service de l’hégémonie de l’idéologie progressiste.
Assa Traoré est utilisée par les médias américains comme un cheval de Troie parmi d’autres, construit pour semer le désordre sur le sol national
Les élites mondialisées considèrent les êtres humains comme interchangeables et souhaitent que les peuples et les nations s’uniformisent. Dans ce paradigme mortifère, Assa Traoré est utilisée par les médias américains comme un cheval de Troie parmi d’autres, construit pour semer le désordre sur le sol national.
Ce funeste dessein résulte d’un rejet violent, à l’égard de ce que la France incarne dans ses racines et qui en fait une nation unique au monde. Ceux qui lui veulent du mal, sur son sol comme à l’étranger, sont indisposés par son art de vivre, son goût pour la satire, sa tradition galante ou sa laïcité. Dans les années à venir, tous les prétextes, tous les stratagèmes imaginables, seront mis sur pied pour détruire la culture française universaliste.
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