L’alignement de l’Arabie saoudite avec la Russie est un désastre total

Pour la Maison-Blanche, pour l’Ukraine et pour votre plein d’essence.

Fin septembre et à la suite du G7, l’Union européenne annonçait ce qu’elle pensait être l’une des armes les plus efficaces pour assécher les finances guerrières de Moscou tout en luttant contre sa propre crise énergétique : un plafonnement du prix du pétrole.

Quelques semaines plus tard, et alors que le continent n’a pas encore réussi à cesser de s’abreuver à la source russe pour étancher sa soif d’énergie, patatras pour l’Occident, qui voit son plan fortement mis à mal.

Menés par l’Arabie saoudite et complétés par la Russie, faisant face à une baisse sévère du prix du brut, les pays de l’OPEP annonçaient leur décision de réduire leur production de pétrole de deux millions de barils par jour pour le mois de novembre, l’équivalent de 2% de la fourniture mondiale.

Alignement

Elle accuse ainsi Mohammed ben Salmane, prince héritier de la couronne saoudienne, désormais Premier ministre en exercice et admirateur patenté de Vladimir Poutine, de s’aligner sur la Russie. Mais elle oublie un peu vite que les droit-de-l’hommistes démocrates avaient craché sur MBS, suite à l’affaire  Jamal Khashoggi. Aujourd’hui l’Occident est obligé aujourd’hui de le supplier pour sortir du piège énergétique. Ensemble, les droit-de-l’hommistes et les Verts, en s’attaquant à l’énergie nucléaire, et en se mettant à dos les fournisseurs de pétrole, ont tout fait pour ruiner l’Occident. Ce sont les idiots utiles de la politique, dont l’objectif est, avec les wokistes et les mouvements LGBT+, la destruction de la société occidentale, de ses valeurs, de son modèle sociale et économique.

Alors que Riyad avait joué les intermédiaires dans un échange de prisonniers entre Kiev et Moscou cet été, c’est toute la politique de l’administration Biden dans le Golfe qui est remise en cause, après une visite estivale aux maigres résultats que d’aucuns avaient décrits comme «humiliante» pour les États-Unis.

L’Union européenne peut partager son ire. En renchérissant ainsi le prix du brut, la décision du cartel pétrolier écarte à nouveau l’Inde et la Chine de sa stratégie face à la Russie. Les deux pays, qui semblaient quelque peu s’éloigner ces dernières semaines des livraisons de pétrole russe à prix discount, risquent d’autant plus de retomber dans les bras de Moscou que le cours mondial du brut remonte fortement.

En Europe comme aux États-Unis, cette coupe de la production mondiale risque en outre d’annihiler une partie des coûteuses politiques mises en place pour juguler les prix de l’énergie et l’inflation. Et de contribuer à remplir les caisses du Kremlin, sans doute ravi de pouvoir financer plus aisément dans les mois qui viennent une guerre en Ukraine qu’elle est en train de perdre sur le terrain, comme sur le long terme économique.

La réalité est plus cruelle. En fait, l’Europe achète le gaz russe à des intermédiaires qui lui revendent plus cher, un produit que la Russie finit à écouler avec un gain complémentaire. Cela montre que les bons sentiments sont contre-productifs, dans bien des domaines. Oui, il y a une morale, en toute chose, mais avant, il doit y avoir du réalisme.

JForum.fr & Korii