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1 - une approche sur les fondamentaux : la « laïcité » et le « Fait Religieux », grâce à des outils proposés soit à « la carte », par « correspondance », avec des « textes spécifiques », des « panneaux », un « diaporama sur les dérives sectaires », un « DVD décrivant les articles de loi 1905 », et de « nombreux débats exhaustifs sur le sujet ».
2 – et des informations sociétales : sur le plan très général (près de trois milles textes).
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Dimanche 12 juin, La Fraternité d’Abraham organisait, à la Mosquée de Paris, un débat sur le thème « Le fait religieux dans l’enseignement public » .
La Fraternité d’Abraham est une association destinée à promouvoir le dialogue inter-religieux.
« Apportant le témoignage que le monde attend d’eux, des juifs, des chrétiens et des musulmans -dans le respect absolu de leurs religions et confessions- ont décidé de s’unir pour prendre conscience de tout ce qui, depuis Abraham, constitue leur commun patrimoine spirituel et culturel, mais aussi pour travailler ensemble à la réconciliation effective de tous ceux qui, de quelque manière, constituent, aujourd’hui, la descendance d’Abraham et pour libérer le monde des méfaits de la haine, des violences fanatiques, des orgueils de la race et du sang, en lui révélant les sources authentiques et divines d’un humanisme fraternel » indique son manifeste. Fondée en 1967 la Fraternité d’Abraham, qui est une association laïque, poursuit ses objectifs par l’organisation de rencontres, de cercles d’études, de congrès et de publications.
Ont participé à cette table ronde, animée par notre directeur de la rédaction, Jean-Michel Brun :
Mgr Michel Dubost , évêque émérite d’Evry Corbeil Essonnes, membre du conseil pontifical pour le dialogue interreligieux
Antoine Arjakovsky, co-directeur du département de recherche politique et religions au Collège des Bernardins , représentant ici la foi chrétienne orthodoxe
Dr Khaled Larbi , professeur, membre du conseil théologique de la Grande mosquée de Paris
Ainsi que l’a souligné, en introduction, Michel Rostagnat , président de la Fraternité d’Abraham, Le fait d’écarter le fait religieux de l’enseignement public peut entraîner des conséquences délétères. En effet, en l’absence d’une instruction religieuse, la jeunesse en quête de réponses existentielles est vulnérable aux porteurs de messages sectaires et au repli identitaire.
Alors qu’avant que le concept de laïcité, hérité de la tolérance inclusive d’Aristide Briand, n’ait dévié vers ce que Christine Taïeb appelle le « laïcisme des laïcards » , les aumôneries étaient présentes dans les lycées et collèges. Les élèves pouvaient s’informer sur les pratiques des uns et des autres, et mieux les comprendre. Les carnets de correspondances, a rappelé Jean-Michel Brun, s’ouvraient sur des pages incitant au respect d’autrui, à l’acceptation des différentes approches philosophiques ou spirituelles. Aujourd’hui les aumôneries ont disparu et les carnets de correspondances sont introduits par un discours – illustré – sur la laïcité.
Les principes de la loi de 1905, les recommandations du Conseil de l’Europe de 2008, invitant à la reconnaissance du fait religieux dans l’enseignement, sont ainsi restés lettre morte. Les élèves, en manque et en recherche de valeurs, ont alors pris l’habitude de se tourner vers des sources d’information faciles et accessibles, comme internet, « Cheikh Google » , ainsi que l’appelle le Dr Larbi, faisant d’elles des proies faciles aux faux prêcheurs, ces « mal-croyants » selon la pertinente expression de Mgr Dubost, qui professent une vision étriquée et manipulatrice de la religion.
Sans possibilité de se référer à des sources authentiques, nos jeunes adoptent des positions intégristes, les amenant parfois à refuser certains discours sur la religion, les estimant non-conformes à leurs convictions. Tant il est vrai qu’un discours radical et sans nuance est plus aisé à accepter qu’un enseignement qui fait appel à la raison, à l’intelligence et au savoir. On sait où cela peut mener, a souligné Khaled Larbi.
C’est la raison pour laquelle Christine Taïeb, faisant écho à des auditeurs de la conférence, rappelait que nombre de parents juifs ou musulmans préfèrent inscrire leurs enfants dans des écoles catholiques, car l’enseignement religieux y est à la fois plus toléré et plus tolérant.
Le problème, a souligné Antoine Arjakovsky, est que l’État, plutôt que demander à ses fonctionnaires d’adopter une attitude respectueuse de la vision d’autrui, exige d’eux une « neutralité » . Un concept dangereux, dans la mesure où il est précisément l’antithèse du respect mutuel et de la tolérance, qui peut entraîner certaines formes de lâcheté face aux discriminations. C’est ainsi, par exemple, qu’au procès Eichmann, le criminel nazi justifiait son action, non par la haine, mais par une « neutralité » qui le conduisait à obéir simplement aux ordres qui lui avaient été donnés.
Ce sont à ces extrémités que risquent de conduire l’effacement de toute référence à la transcendance et à la métaphysique, avertit Antoine Arjakovsky. Et notamment à cette « transcendance horizontale » , dont parle Mgr Dubost, qui irrigue chacun, l’invitant à considérer la différence des autres comme nourrissant sa propre richesse.
« Les professeurs sont là pour enseigner et non pour éduquer » entend-on parfois de la part de certains maîtres, abreuvés à l’idéologie laïciste. Les valeurs, la foi, « l’art de la vie », c’est la travail des parents, non du collège. Or précisément, tous les parents n’ont pas la même capacité, notamment en raison de leur maîtrise de la langue, de pratiquer cette éducation. Ainsi, certains élèves sont moins favorisés que d’autres. L’une des missions de l’éducation nationale est justement de pallier ces inégalités. L’orientation actuelle ne lui permet pas de la mener à bien.
Les échauffourées permanentes dont les cours de récréation sont aujourd’hui le théâtre montrent que l’exclusion du fait religieux n’est pas un facteur de cohésion sociale. Au contraire.
Faut-il alors rétablir les aumôneries dans les établissements, ou créer, comme le suggère Christine Taïeb, une matière d’enseignement obligatoire du fait religieux ou simplement convictionnel, dépassant largement le cadre des trois religions monothéistes ? Ou bien encore les deux à la fois ?
La priorité serait peut-être de commencer à sensibiliser le corps enseignant à une « culture éthique et religieuse », formulation qui permettrait de rendre sa place aux valeurs sans pour autant transformer l’enseignement en catéchisme. Cela mérite d’y réfléchir, et d’y répondre urgemment.
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