Ce site : https://www.education-citoyenneteetderives.fr vous propose :
1 - une approche sur les fondamentaux : la « laïcité » et le « Fait Religieux », grâce à des outils proposés soit à « la carte », par « correspondance », avec des « textes spécifiques », des « panneaux », un « diaporama sur les dérives sectaires », un « DVD décrivant les articles de loi 1905 », et de « nombreux débats exhaustifs sur le sujet ».
2 – et des informations sociétales : sur le plan très général (près de trois milles textes).
©Le contenu de ce site est protégé par les droits d’auteurs. Merci de citer la source et l'auteur en cas de partage.
Vues:
383
« Qui est-ce qui va me labelliser ? Des guignols ? C’est non ! »
Mohamed Bajrafil renonce à la charge d’imam qu’il exerce depuis plus de 20 ans en France. Le théologien, qui exerçait principalement à la mosquée d’Ivry-sur-Seine, en région parisienne, s’en explique auprès de Saphirnews. Rédigé par Hanan Ben Rhouma
« Ce sera sans moi ! » La récente annonce de la création d’un Conseil national des imams (CNI) par le Conseil français du culte musulman (CFCM) a achevé de convaincre Mohamed Bajrafil de ne plus exercer en tant qu’imam dans les mosquées, en particulier à celle d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) où il exerçait en continu depuis près de 14 ans pour les prières du vendredi, jusqu’à ce que la crise sanitaire du Covid-19 vienne donner un coup d’arrêt aux activités cultuelles. Sa décision a été prise vendredi 20 novembre. Le théologien musulman en a fait état mercredi 25 novembre auprès de Saphirnews, confirmant l’information du Monde. Lire aussi : Face à Macron, le CFCM acte la création d’un Conseil national des imams, ce qu’on sait de cette structure Son ras-le-bol de la teneur des débats autour de l’islam de France, cela fait plusieurs mois que ce cadre religieux l’exprime. Cette fois, il a atteint son paroxysme. Le CFCM comme l’Etat « se moquent du monde » avec le CNI, organe dans lequel il ne voit que le signe d’un grand « mépris » à l’égard de tous les imams évoluant en dehors des fédérations membres de l’instance représentative du culte musulman, lâche-t-il avec l’énergie de l’amertume mêlée de colère. « Qui est-ce qui va me labelliser ? Des guignols ? C’est non ! », exprime sans détour le quadragénaire d’origine comorienne, formé depuis ses six ans aux sciences islamiques. Quant au gouvernement, « on nous dit qu’il veut en finir avec l’islam consulaire mais à qui confie-t-on les rênes d’un conseil des imams ? A des représentants de l’islam consulaire ! »
Lassé d’être pris pour cible de toutes parts
Face à ce constat amer, Mohamed Bajrafil, engagé à ce jour dans l’Association musulmane pour l’islam de France (AMIF) dont il est membre depuis ses débuts , estime ne pas être écouté. « Je ne veux plus perdre de temps », déclare-t-il, voulant se concentrer sur des activités autres que l’imamat dont il ne tirait, par ailleurs, aucun salaire. Son ras-le-bol se couple aussi à la fatigue d’être « insulté, moqué » tant par « les salafistes » que par « les islamophobes » et les identitaires. Après Daesh, « l’extrême droite a mis une cible sur mon dos ». « J’ai appris il y a un mois par ma sœur que chaque vendredi, ma famille (aux Comores) pleure et prie pour moi de peur qu’il ne m’arrive quelque chose. On en est là ! », soupire-t-il avec lassitude. Mohamed Bajrafil, auteur de l’ouvrage « Islam de France, l’an I » exerçait jusqu’ici en tant qu’imam dans diverses mosquées depuis son arrivée en France en 1999. Vingt-et-un ans sont depuis passés, « sans regrets », mais sa décision d’arrêter l’imamat – et non le travail théologique à ce stade – est, dit-il, certaine. « Certains pensent encore que c’est une blague. Je dis ici que non. »