« Les discriminations liées à l’origine constituent souvent pour les individus concernés une expérience quotidienne, durable et généralisée, dans l’emploi mais également le logement ou l’accès aux biens et services. La part des institutions dans la production de ces discriminations est loin d’être négligeable. La recherche met en évidence de manière indéniable qu’elles sont vécues à l’échelle individuelle comme une expérience continûment répétée », est-il expliqué dans le rapport.
« Or, les discriminations fondées sur l’origine se combinent aussi à d’autres formes de discriminations et d’inégalités, liées à la condition sociale, aux ressources économiques, au statut dans l’emploi, au genre, à la religion, et produisent ainsi des inégalités collectives durables qui donnent lieu à des phénomènes de ségrégation. »
C’est pourquoi il est « nécessaire de considérer les discriminations fondées sur l’origine dans une perspective systémique, autrement dit dans le cadre plus large de l’interaction entre les représentations collectives qui les stigmatisent, le cumul des discriminations avérées qu’elles subissent et les inégalités socio-économiques qui structurent la société afin de comprendre l’impact et les barrières systémiques à l’œuvre ».
« L’approche systémique permet donc d’appréhender les discriminations, non plus seulement comme des actes individuels, mais comme le produit d’inégalités durables, collectives, intervenant dans les différentes sphères de la vie sociale », ce qui implique, pour agir efficacement contre le problème, la nécessité de « reconnaître pleinement la nature systémique de ces discriminations en France et d’intégrer cette notion au cadre d’analyse des politiques publiques, les pratiques discriminatoires inhérentes aux organisations, à un ordre social donné, étant souvent intériorisées, peu identifiées et rarement dénoncées par les victimes », est-il aussi signifié dans le rapport.