Plutôt que de demander au CFCM de constituer un CNI, « l’Etat aurait dû exiger du CFCM qu’il se réforme, réforme qui se fait attendre depuis des années ! » « L’intention de l’Etat est compréhensible, elle est même louable. Mais la démarche n’est pas bonne », déclare le théologien bordelais, qui dénonce « un mode de désignation dont la seule règle est le copinage ; et la seule déontologie, l’absence de déontologie ». « Une sorte d’auto-labellisation clientéliste est à l’œuvre, clientélisme auquel le conseil des imams, lié au CFCM, n’échappera pas. L’Etat connaît cette situation et s’en plaint. Pourquoi crée-t-il les conditions de sa reproduction avec les imams ? »
« Il ne suffit pas de déclarer la guerre au conservatisme traditionaliste ou au salafisme wahhabite, il faut lui proposer une alternative éclairée, puisée dans l’interprétation des textes canoniques musulmans analysés dans le contexte de notre modernité occidentale », écrit Tareq Oubrou, qui doute fortement qu’un CNI sous l’égide du CFCM puisse participer à un véritable changement de paradigme sur le plan théologico-religieux, dans la mesure où « certaines fédérations qui composent le CFCM ont des instituts qui enseignent des doctrines canoniques médiévales dont l’importation non critique engendre des comportements problématiques, voire dangereux ».
Un soutien appuyé à l’AMIF