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On obligerait nos ressortissantes musulmanes à migrer outre-Manche!
Nouvel exercice de victimisation de femmes françaises qui portent le voile. Elles seraient contraintes de quitter la France pour aller travailler en Grande Bretagne. Par Jean-Pascal Caravano
Femmes en hijabs à Londres, devant le palais de Westminster.© Goodman/LNP/Shutterstoc/SIPA Numéro de reportage :REX40498042_000003
C’est à qui criera le plus fort à l’islamophobie. Dans un article paru chez Slate , des Françaises qui portent le voile nous font part de leur désespoir: stigmatisées pour leur religion, elles se disent contraintes de rejoindre l’Angleterre pour trouver du boulot !
En France, je me sens observée comme dans un zoo
Une franco-algérienne qui se plaint de ne pas trouver un emploi à la hauteur de ses compétences, une militante d’un « féminisme musulman », ou encore une docteure en sociologie qui parle de « fuite des cerveaux » : voici un échantillon des femmes qui témoignent. Rapidement, le ton est donné par Lydia, étudiante bien décidée à rejoindre Londres: « En France, je me sens observée comme dans un zoo. Qui aimerait vivre ainsi ? »
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Aziza, elle, s’inquiète des récentes polémiques – citant l’inévitable Éric Zemmour – avant de confier être mentalement et physiquement éreintée: « Il y a une dynamique depuis plusieurs années qui fait basculer la société française dans quelque chose de plus sombre. Plus la situation économique s’aggrave, plus ils tapent sur les musulmans. »
Quant à Hanane Karimi, elle nous explique que pour ces femmes acculées, il ne reste qu’une issue: « Partir dans un pays où elles n’ont plus à penser à leur apparence, où elles n’ont plus à se camoufler ». « Ne plus se camoufler » signifie donc vivre là où se couvrir corps et tête est un code répandu – étrange dialectique !
Paradis multiculturel ou contrée halal ?
Après avoir pris l’exemple d’une pâtissière voilée dont le gâteau fut servi à Queen Elizabeth, Slate reprend un tweet d’un habitant de Birmingham, afin d’illustrer le contraste entre un Royaume-Uni chaleureux, tolérant, et une France coercitive.
J’habite à Birmingham en Angleterre et je peux te dire que les femmes voilées ont autant de chance d’être prise dans un job que une femme pas voilée, et c’est vrai que partout où tu vas y’a des femmes qui pratiquent leurs religions sans que personne dise quoi que ce soit
Birmingham serait donc l’Eden des musulmans persécutés sur le Vieux Continent. Il est vrai que dans cette ville – deuxième plus peuplée du pays –, on est en avance par rapport à la France. Comme nous l’explique L’Obs , elle est devenue la« Mecque » des Français salafistes qui veulent pratiquer un islam rigoriste, à portée d’Eurostar. Là-bas, certains quartiers sont à 95% musulmans, le port du niqab – tout comme celui du kamis pour les hommes – est courant, l’appel à la prière résonne depuis le minaret de la mosquée principale avec son impressionnante capacité de 6000 places, et les programmes de l’éducation nationale sont expurgés de cours jugés pro-LGBT . Sur le site de la municipalité, son maire Mohammed Azim nous explique son parcours, depuis le Pakistan, et se fond avec bonhomie dans la tenue de Lord Mayor tout en indiquant son régime, halal ou végétarien.
Revenons sur les propos de Fatiha Ajbli, qui évoque une véritable « fuite des cerveaux ». Les employeurs français se priveraient donc de richesses intellectuelles au prétexte qu’elles auraient embrassé la mauvaise religion. Mais paradoxalement, l’article relate qu’en Angleterre « les femmes musulmanes sont trois fois plus au chômage ou en recherche d’emploi que les femmes en général ». Or, les études – Insee en tête – nous montrent que l’exposition au chômage est calquée sur le niveau d’études et la valeur des diplômes, que l’on soit Français ou non. Ce constat fragilise considérablement la théorie d’une discrimination à l’embauche.
Touche pas à mon voile
Enfin, Miriem, 21 ans, se refuse à quitter son foulard : « La France veut couper les ponts avec moi, mais moi je refuse ! ». Après la récente vague d’attentats, elle dit avoir été prise de dégoût, dénonçant des « actes monstrueux ». Pourtant, son anxiété a pris un visage inattendu : «Je me suis dit “ça va encore nous tomber dessus”. »
Mais de quoi parlez-vous Meriem ? Des balles de fusils mitrailleurs ? Des lames assassines ? Je vous rassure, elles ont pour habitude de s’abattre sur des catholiques en pleine messe, des policiers – en service ou non –, des patrouilles de militaires, des jeunes « décadents » qui s’abreuvent de bière et de musique profane, des familles aux jambes et bras dévêtus un soir de 14 juillet, ou encore d’innocents enfants juifs.
Vous témoignez d’une France prétendument islamophobe, qui interdirait à certaines femmes de travailler, de s’émanciper et de vivre en paix ? Mais ce tableau liberticide que vous dressez, on le retrouve plutôt… dans les territoires régis par l’islam ! Car seules les nations islamiques instaurent une inégalité de traitement entre femmes et hommes pour l’accès aux responsabilités, au travail, à la justice, au divorce, au mariage mixte, à l’héritage. Notre pays au contraire, par sa politique migratoire et la diversité qu’il affiche, n’a pas à prouver son ouverture à l’autre. Alors, permettez- moi une double recommandation : chassez de votre esprit ce fantasme d’une haine systémique envers vos coreligionnaires, et songez peut-être tout simplement à réécrire votre CV