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Depuis avril 2017, Hami Ramadan, directeur du Centre islamique de Genève, est interdit de séjour en France
Le frère de Tariq Ramadan remet en cause les attentats du 11 Septembre
De Genève, Ian Hamel
Depuis avril 2017, Hani Ramadan, directeur du Centre islamique de Genève, est interdit de séjour en France. Les autorités lui reprochent d’avoir adopté un comportement et tenu des propos « faisant peser une menace grave sur l’ordre public sur le sol français ».
Alors que son frère est convoqué mercredi devant le tribunal correctionnel, Hani Ramadan déclare contester la version officielle du 11 Septembre. © JEAN AYISSI / AFP
Le 5 août dernier, le ministère de l’Intérieur a renouvelé son interdiction de séjour. Il a également renouvelé le gel des fonds et des ressources que Hani Ramadan posséderait dans l’Hexagone. Sur son blog « Islam et engagement », publié le 31 août par La Tribune de Genève, le frère de Tariq Ramadan conteste cette décision et annonce qu’il ne « croit pas en la version du 11 septembre 2001. Et c’est un droit qui me revient. »
Il cite notamment un conférencier qui aurait déclaré à Genève que « les 520 architectes et ingénieurs que je représente veulent savoir pourquoi les rapports officiels ont omis tous les indices légaux et scientifiques d’importance cruciale liés à la démolition explosive contrôlée de chacun des 3 gratte-ciel du WTC le 11 Septembre) ». Quel rapport entre une interdiction de séjour en France et une version complotiste des attentats ? Apparemment aucune. Si ce n’est que l’anniversaire du 11 septembre 2001 est célébré ce vendredi. Autre date importante pour la famille Ramadan : son frère Tariq est convoqué le mercredi 9 septembre devant le tribunal correctionnel de Paris pour avoir révélé à 84 reprises le nom de l’une des femmes qui l’accusent de viol dans son livre Devoir de vérité, paru… le 11 septembre 2019, sans l’accord écrit de la plaignante.
Hani Ramadan défend la lapidation
De plus, le 16 septembre, Tariq Ramadan, déjà mis en examen en France pour quatre viols (qu’il conteste), sera confronté à Paris à une plaignante suisse qui l’accuse également de viol. Visé par un contrôle judiciaire, le prédicateur ne peut pas quitter le territoire français. Pourquoi, par cette nouvelle provocation, Hani Ramadan cherche-t-il à attirer l’attention ? Car l’homme, âgé de 61 ans, est loin d’être un imbécile.
Docteur ès lettres et philosophie à l’université de Genève, il a longtemps été professeur de français, avant d’être licencié pour avoir écrit dans Le Monde, un an après le 11 septembre 2001, que la lapidation « constitue une forme de purification ». Dans un texte intitulé « La charia incomprise », Hani Ramadan déclarait que, en ce qui concerne le sida, « seuls s’exposent à la contamination ceux qui ont un comportement déviant ».
La fornication à l’origine du coronavirus
Directeur du Centre islamique de Genève depuis la mort de son père, Saïd Ramadan, en 1995, Hani Ramadan se livre ainsi assez régulièrement à des dérapages, provoquant chaque fois des tollés, y compris chez les musulmans. Dans son livre La Femme en islam, ce citoyen suisse a ainsi défendu la polygamie. En juin 2016, invité par une école dans le canton de Genève pour parler de l’islamophobie, il lâche que « la femme sans voile est comme une pièce de deux euros. Visible par tous, elle passe d’une main à l’autre. » Plus récemment, au début de la pandémie, dans un sermon audio, le directeur du Centre islamique a prétendu que « la fornication et l’adultère seraient à l’origine du coronavirus ». Des propos pour le moins malheureux alors que son frère Tariq, accusé de plusieurs viols, a été contraint de reconnaître de multiples relations extraconjugales.
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S’agit-il de la part de Hani Ramadan de pures provocations ou d’une stratégie délibérée à long terme ? Certains musulmans, qui ont fréquenté le Centre islamique de Genève, avancent une autre explication. La mère de Tariq et de Hani, Wafa (toujours en vie) est la fille aînée de Hassan al-Banna, le fondateur égyptien des Frères musulmans. Elle leur aurait inculqué le sentiment d’appartenance à une lignée quasiment royale, sinon divine. Ce qui les aurait convaincus d’échapper aux lois qui ne concerneraient que le commun des mortels.