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Création de l’ASPRA : « Association de Recherche sur le Processus de Radicalisation – Contre les dérives sectaires, liées à la religion ».
Un projet de regrouper huit établissements de soins, en Savoie, est annoncé. Cela fait naître une idée, une formidable opportunité ; celle de rassembler et de mener une formation à la Laïcité, Civique et Civile, de l’ensemble des imams et aumôniers de la Savoie. Nous sommes aujourd’hui face à des terroristes qui sont prêts à dépasser toutes les limites de l’horreur pour déstabiliser nos sociétés.
Parmi ceux qui ont assassiné le père Hamel, à l’église de Saint-Étienne-du-Rouvray, les terroristes Adel Kermiche et Abdel Malik Petit jean, le second assaillant djihadiste, âgé de 19 ans, était savoyard d’Aix les Bains. Originaire toutefois des Vosges, il avait échappé aux radars avant de passer à l’action. Après ces attentats, (Charly Hebdo, le 13 novembre, Nice en 2016, etc.) un groupe de professionnels, avec des personnes de la société civile : éducateurs, assistantes sociales, aumôniers, imams, professeurs, anthropologues, sociologue, etc., alarmés, effrayés par la violence, la férocité des attentats, mais aussi le mécanisme de cette nouvelle dérive, créent en Savoie : « L’Association de Recherche sur le Processus de Radicalisation – Contre les dérives sectaires, liées à la religion. ASPRA » . L’objectif est double :
- Il faut ‘Comprendre’pour ensuite Agir. Il s’agit de prendre conscience de l’extrême dangerosité de cet endoctrinement qui est la conséquence d’un processus de radicalisation immonde. Nous avons des témoignages de fanatiques : « Je suis musulman et je déteste les chrétiens. Comment j’ai été éduqué à détester les chrétiens ». (Le Monde du 9.05.2017 de Saïd Shuayb. Et aussi : « Il est demandé au musulman, pour complaire à Dieu le Très-Haut et pour entrer au paradis, de devenir terroriste et de haïr tout ce qui est humain ». La violence djihadiste s’est installée en France et en Occident de façon réelle et indubitable depuis 2011. Comment en est-on arrivé à cette décrépitude des valeurs qui fondent notre république ? Ce délitement du pays que nous avons appris à aimer !
Le rôle joué par les imams autoproclamés dans cette évolution, est grand. On notera celui de l’islamisme militant dans la formation et à la résistance à l’intégration. Il semble que des enfants soient conditionnés, que les interventions de ces imams ne soient pas neutres.
- Il faut ‘Agir’. Il faut rassembler toutes nos forces pour dénouer et réfuter les contenus rhétoriques des groupes terroristes, cela doit se faire par l’éducation et la formation des imams et des aumôniers. Cette formation, conjuguée avec l’apport des spécialistes ASPRA dans le département savoyard, serait une première. Elle aurait pour tâche, de déconstruire l’univers de l’Etat Islamique, (E.I.), d’assurer le développement d’un contre discours pour le rehaussement des politiques publiques en matière de prévention, de contribuer et d’amplifier le débat sur cet enjeu contre ce terrorisme qui est, aujourd’hui, un tourment pour notre société.
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Développement
Certains jeunes français, d’origine maghrébine, en situation d’échec scolaire et social, manifestent leur refus d’être considérés comme français. L’influence des imams auto proclamés et clandestins est croissante. Ils donnent leur bénédiction à la violence avec l’argumentaire : « Vous êtes dans un pays qui ne respecte pas la charia et l’islam. » De tels discours, légitiment les exactions de toutes sortes et donnent une espèce de justification théologique à la violence. Conscients de faire face à l’émergence d’un « nouveau totalitarisme, nous pointons du doigt ce péril. Nous accusons l’Arabie Saoudite de financer ces mouvements de régression et d’imposer, à leur propre peuple, un islam moyenâgeux avec les normes les plus féroces de la planète. Une partie de la communauté d’origine maghrébine de notre pays s’est laissée séduire par des sirènes islamistes venues du Proche Orient arabe et du Pakistan.
Comment mettre en perspective l’intolérance et l’insensibilité absolues des djihadistes ? Dans l’esprit de l’E.I., le « califat » s’est imposé à tous les sunnites lors de la proclamation à Mossoul en juin 2014. Y prêter allégeance et se conformer à la loi islamique (charia) ne représentent pas un choix mais une obligation religieuse. La neutralité n’est pas reconnue et l’E.I. promet de tout faire pour rendre la vie infernale à ceux qui ont refusé de se soumettre. Prédicateurs, savants musulmans, imams, aumôniers sont régulièrement pris à partie et sont menacés. Le musulman lambda, considérant l’institutionnalisation du soupçon porté sur lui et l’ensemble de ses compatriotes, se trouve ainsi obligé de faire face à un choix dramatique : s’apostasier, abandonner sa religion et être traité de manière suspicieuse, méfiante et hostile en Occident ou bien rejoindre l’E.I. pour se réaliser pleinement dans son engagement. Le musulman, ici, est supposé être dans la duplicité car il est courtisé, d’abord, à partir des lieux de culte. Le programme de l’E.I. est destiné à le séduire et à lui proposer une utopie révolutionnaire.
Exposé à cette idée, il pourrait, dans une imposture, adopter un comportement jésuite, très différent selon ses interlocuteurs. Il se sent obligé de choisir un camp. Voici pourquoi, par exemple, tant de jeunes occidentaux ont rejoint les rangs du groupe terroriste pour une renaissance personnelle, à travers le djihad, haut en spectacles immondes, inhumains, méprisables, qu’il ne pouvait pas acquérir dans la froideur de son quotidien.
Aux autres musulmans, qui ont souhaité rester dans la zone de la dépossession et du compromis, l’E.I. annonce l’enfer. Nous avons en mémoire les scènes d’égorgement de « renégats » insoumis. Force est de reconnaître que les djihadistes ont tenu leur funeste engagement, au-delà de l’Irak et de la Syrie, les attentats et assassinats se sont multipliés partout dans le monde. L’état islamique s’est imposé dans l’imaginaire collectif comme le principal ennemi en France et en Occident.
En dépit d’une profusion impressionnante de commentaires, d’analyses et d’études, peu de travaux universitaires efficaces ont abordé la problématique du discours de l’organisation djihadiste, de la radicalisation violente et de la déradicalisation.
Dans la formation souhaitée, celle envisagée, celle-ci doit acquérir une place importante dans le débat stratégique actuel, et faire émerger un vrai contre discours. Car, c’est en effet, par son prêche que l’E.I. a marqué les cœurs et l’esprit de nos jeunes, sermons nécessairement relayés dans nos quartiers et nos cités. C’est par ses déclamations et ses retransmetteurs, ceux des lieux de culte, aujourd’hui fermés par la justice française, la centaine de milliers de fichiers ‘S’ que l’E.I. a recruté auprès d’un public, notamment plusieurs centaines de jeunes français. Par ses relais, l’E.I. conserve une immense capacité d’attraction et de conviction susceptible de justifier les pires abominations, horreurs et atrocités. Ses discours ont fait leur chemin même parmi leurs adversaires déclarés, dont certains devenus auxiliaires, même inconscients de la volonté de nuire. Nous observons, malheureusement, que les attaques islamophobes en France et en Europe renforcent les discours djihadistes.
A la prise en compte de la situation actuelle, l’espérance d’une mondialisation heureuse n’est plus crédible. Dans de nombreux pays, l’influence du religieux, sur les programmes scolaires augmentent, réduisant la place de la raison et de la science. Le régime démocratique n’est pas majoritaire dans le monde. On assiste à la recrudescence des crispations identitaires, véhiculées par des mouvements nationalistes.
Un rapport de la MEVILUDES, en 2013, faisait état d’une progression de l’enrôlement sectaire due à l’immixtion de plus en plus sensible des sectes dans le monde de l’entreprise. Selon ce même rapport, les personnes vulnérables seraient nombreuses victimes de l’enrôlement sectaire. Le rattachement à des instances fondamentalistes est, aussi, en plein développement. On arrive à bien cultiver la haine dans la société. Les comportements se déclinent ainsi : « Puisque je suis déçu de la société,… le hasard c’est de croiser les personnes qui vont vous aider. Pour exister, être apprécié, on s’affranchit dans une escalade de violence, on se déconnecte de la sensibilité. On n’a pas le droit d’avoir peur. On perd les émotions dans les actes, il n’y a pas de règles. Il faut détruire le plus possible. Je suis en danger si je suis faible. On ne fait pas les choses à moitié ».
Foudil Benabadji
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Diplômé de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ), et de l’Ecole de la Santé Publique, (ENSP), Licencié en Sciences de l’Education, Formation en criminologie et droit/sécurité sociale, Diplômé des Hautes Etudes des Pratiques Sociales, (DHEPS), 1er prix ex-aequo “André Chouraqui” (2015) avec les Palmes d’or du Bénévolat et Chevalier dans l’ordre de la Légion d’Honneur (2015). Est à l’origine d’un dépôt d’une loi sur l’Enseignement du Fait Religieux dans les Ecoles, (janvier 20I5) et du Décret loi du 30 juillet 2017 sur l’obligation de la formation laïque, civile et civique, des imams et aumôniers, pour l’obtention du Diplôme Universitaire (DU), écrivain, intervenant dans le processus de la radicalisation et en milieu hospitalier en tant que Référent aumônier de 3 hôpitaux savoyards. Très engagé dans la vie associative, co-fondateur en Savoie d’une structure d’hébergement pour adultes (la Galopaz), se consacre au rapprochement des religions et aspire, comme tant d’autres, à l’émergence d’un nouvel humanisme universel respectueux des racines de chacun.