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On a beaucoup écrit sur l’islam, mais rares sont les livres qui ont posé la vraie problématique, c’est à dire sa relation avec son extrémisme.
Cette relation « intrinsèque » est le grand impensé devant lequel l’élite musulmane se voile la face et qu’à force de commentaires, elle complique davantage les choses.
Le fanatisme lié à la religion est un sujet brûlant, explosif. L’islamisme remplace petit à petit le colonialisme européen dans les pays arabes qui pourrait, celui là, menacer la sécurité du monde et la civilisation. Les méfaits de l’islamisme seraient pires.
Elles seraient de deux ordres. Elles concernent les musulmans et les occidentaux :
- Les musulmans croyants ou non, n’osent pas affronter la société musulmane, car celle-ci est très attachée, dans son ensemble, à la religion et ils ont peur de trahir quelques liens profondément enracinés.
- Les Occidentaux, par prudence et par peur d’être accusés de racisme, de néo-colonialisme et d’islamophobie, se taisent. Universitaires, « écrivains, journalistes essayistes, musulmans ou pas, préfèrent leurs plans de carrière à la vérité et à ses conséquences. Ils redoutent les procès et toutes sortes de problèmes, car il est facile de travestir juridiquement la critique de l’islam en haine contre les musulmans.
DES COMMENTAIRES NECESSAIRES
- Il faut commencer par signaler une grave erreur, qui n’est pas vécue, ainsi par tous, et qui est devenue une thèse dominante défendue par une armada d’islamologues. La bonne compréhension de l’islam conduirait à la modernité, à la réforme globale de la société arabe, au progrès… Que font-il les pays arabes pour entrer dans cette voie de réforme et de progrès ? Qu’attend, ce monde arabe pour contre carrer cet islamisme et voguer sur la modernité ? L‘histoire nous a enseignée qu’en période postislamique, Averroès lui aussi avait été malmené à Marrakech, déjà, par des fondamentalistes…les Almohades venues des montagnes du Daren.
- Les « Frères musulmans », le fondamentalisme historique, première association islamiste, mère légitime de tous les groupuscules islamistes d’aujourd’hui, n’est pas une simple déviation de la religion comme aiment à le répéter la majorité des commentateurs. Il n’est pas non plus généré par un quelconque désespoir, mais certainement par la prégnance d’une foi exacerbée, qui vous détache de la réalité de notre monde. L’islamisme n’est que l’islam poussé à son terme. Etre intégriste, c’est aller au bout de sa foi.
- Les sources du fondamentalisme sont ancrées dans la religion. Avant d’être un programme politique, l’intégrisme est un état d’esprit dont l’effet se ressent dans la vie de tous les jours, dans les pays à majorité musulmane. La charia reste valable ad vitam aeternam, tout le temps et partout, quelles que soient les époques et les circonstances.
- Dès leurs indépendances, les pays musulmans ont ouvert les portes de l’extrémisme qui s’est faufilé, sans aucune peine, dans des esprits déjà formatés par un enseignement religieux d’un autre âge, des êtres qui crient au destin, le mektoub, et non des citoyens responsables.
- C’est dire que la seule question, légitime, que doivent poser aujourd’hui les penseurs arabes dits modernes, est celles-ci : « Que devons-nous faire pour rendre nos sociétés musulmanes plus séculières ? Comment sortir du sortilège islamique ? »
- Ce sortilège islamique n’aurait pas du séduire aussi vite tant de musulmans s’il n’avait pas une certaine familiarité avec le fond de l’islam. Pourtant nombreux sont ceux, manipulateurs ou naïfs, surtout les ignorants, qui ne cessent de répéter que cela n’a rien à voir avec l’islam.
- Evoquer la connexion entre l’islam et le fondamentalisme religieux est étiqueté, aujourd’hui, comme une agression raciste contre les musulmans. La connotation d’islamophobie est là.
L’islam est pluriel, le coran est sibyllin, les chiites sont différents des sunnites. Ils n’ont pas la même histoire. Les quatre écoles sunnites, apportent des éclairages particuliers et parfois très différents, sur chacune d’elles. A l’intérieur des chiites, les soixante quinze ethnies développent des sensibilités spécifiques.
Il y a des degrés quand on parle de fanatisme. Nous voilà dans le salafisme et ses émules, ses courants qui ont suscités des milliers d’articles, des dizaines d’émissions de radio et de télévision. Mais le sujet est une fontaine de mensonges en tous genres, même si des spécialistes, des islamologues se liguent pour nous dire que l’islam et la modernité de notre monde ne se contredisent pas et pourraient vivre en parfaite harmonie. De qui se moque-t-on ? la vie de tous les jours dément toutes ces approches complaisantes, hypocrites et politiquement correctes.
Je suis né musulman, dans la même marmite et j’ai aussi crié « haro au baudet ». On ne me fera plus le coup des vertus populaires dont les musulmans seraient porteurs. L’islam est une culture globalisante, en revanche, il y a une culture algérienne, turque, sénégalaise, marocaine, etc. même si ces pays ont une religion commune dite musulmane.
Il faut citer Ali Abderazik, professeur de l’université d’al-Azhar en Egypte, auteur du célèbre livre polémiste « Les fondements du pouvoir en islam » qui a prôné un début de laïcité. Il a été simplement condamné au silence en 1925. Ces modernistes précurseurs sont, aujourd’hui, oubliés et on revient encore une fois à l’éternelle et mauvaise question de la conciliation entre l’islam et la modernité. Tel est le slogan, en vogue, qui résume parfaitement cette fausse problématique.
La majorité des intellectuels musulmans refusent d’admettre que l’islam serait incompatible avec l’esprit de la modernité et ne cessent de convoquer le passé pour faire accepter leurs points de vue conciliateurs. Malheureusement, le public musulman et même occidental se précipite sur ces auteurs, dits réformistes, alors qu’ils n’inventent qu’une fausse vision de la religion. Les masses préfèrent, généralement, le « politiquement correct », les mensonges réconfortants aux réalités dérangeantes. La doxa islamique se demande toujours : comment concilier islam et modernité ? Sans se poser, jamais, la bonne question, en l’occurrence : l’islam est-il conciliable avec le monde actuel ? Est-il vraiment soluble dans la modernité ? Le problème, avec l’islam, est qu’on ne peut vivre sa foi dans la discrétion. L’islam est une religion prosélyte. Cette dimension fait partie de la foi islamique. Les musulmans étudient la charia, l’islam est la technique de la D’Awa : action prosélyte ou même harcèlement religieux islamique. Certaines universités, en Arabie Saoudite, sont baptisées Kouliet el d’Awa (facultés de prosélytisme). Encore aujourd’hui, les programmes scolaires saoudiens incitent explicitement à la violence et à la haine des non musulmans, en général, et des juifs en particulier. Certains disent que l’intégrisme serait en quelque sorte un protège-islam, voulu et encouragé par les musulmans pour dissimuler le vrai visage de l’islam. L’intégrisme serait l’islam plus la takîya qui est la dissimulation dans l’intérêt de la religion, explicitement encouragé par la doctrine. Les érudits musulmans enseignent que les musulmans doivent dire, de façon générale, la vérité ; à moins que le but du mensonge soit d’apaiser les différends. Dans ce sens, les musulmans installent la charia par le prêche, l’école, les pressions psychologiques, le voilement, le démocratisme …
La liberté de conscience, le droit de penser, l’autonomie de l’individu, le libre usage de soi, l’égalité des sexes … ces questions et tant d’autres, ne peuvent se résoudre dans le cadre de la religion islamiste sans heurter ni le coran, ni la Sunna (qui est la tradition prophétique).
Les musulmans n’ont pas pu dépasser leurs dogmes religieux parce qu’ils restent attachés à la religion en général. La vraie question est : « l’islam est-il responsable de leur retard ? ». Les penseurs interrogés ont tous répondu par la négative. Depuis, les réformistes de la Nahda (renaissance au XIXe siècle) jusqu’à ceux qui sont appelés, aujourd’hui, « les nouveaux penseurs de l’islam », on a essayé de trouver une concordance entre les données du coran et le acquis de la modernité. Les autres penseurs ayant une approche rationaliste, proposent une solution. Ils sont une exception qui confirme la règle. Tel, Mahmoud Mohamed Taha qui appelait à abroger la seconde moitié du coran, les sourates, dites de Médine, édictées après l’exil forcé du prophète dans cette ville. Ce penseur soudanais a fondé « les Frères républicains », une forme de riposte à la confrérie des Frères musulmans. Il a été exécuté par les idylles des Frères musulmans du régime islamique du Soudan.
Ils sont nombreux, ces Frères, dans le slogan lancé dans les années 1920 : « le coran est notre constitution », répété partout dans le monde arabe et même dans le monde. Ali Abderazik, ce professeur de la mosquée-université Al-Azhar, en Egypte, l’auteur du célèbre livre polémique « les fondements du pouvoir en islam » qui apprenait une timide laïcité. Il a été condamné au silence en 1925. Ces modernistes précurseurs sont, aujourd’hui, oubliés.
En islam, la foi sans action militante n’a aucun sens. Elle n’est pas valable. L’intégrisme n’est rien d’autre que la certitude de posséder la vérité et de pouvoir corriger ceux qui ne l’ont pas.
Les premiers versets du coran qui invitent à la tolérance, envers les autres religions, les gens du Livre, chrétiens et Juifs, ont été abrogés par d’autres versets. On ne doit jamais oublier que dans le coran, ce sont les dernières sourates, dites abrogeantes, qui font foi ; la difficulté étant de savoir quel est le véritable ordre chronologique, point sur lequel les exégètes ont, en général, (asshab attenzil). Quand aux païens et mécréants, l’islam est intransigeante : ils n’ont d’autre choix que l’exil ou la mort. Et la dhimmitude est une résultante logique du djihad. L’islam considère comme dhimmis tous les non musulmans dans une société soumise à sa loi. Le but ultime de la guerre sainte est de conquérir le monde entier et le soumettre à la loi unique, la seule loi valable : la charia islamique.
Même si on a voulu, par un subtil habillage sémantique maintenir ce mot islamique-clé dans un état confus, pour ne pas dire une imposture linguistique, cette guerre sainte est au cœur de l’islam.
Le voile n’est qu’un détail supplémentaire, un vêtement-cage imposé aux femmes pour imposer Satan et ses tentations même s’il se présente, parfois, comme valorisant. Ainsi, en Syrie, on voit partout des panneaux publicitaires affichant des slogans enjôleurs : « l’élégance de la dame voilée » « ton élégance est dans ton hidjab » « madame, ton hidjab protège ta beauté ».
En vérité, il s’agit d’un bloc religieux, juridique et social, absolument opposé aux Droits de l’Homme dans leur définition contemporaine.
On devrait remarquer ce qui était précurseur au VIIe siècle, est aujourd’hui archaïque en Occident et problématique pour les sociétés musulmanes elles-mêmes. Sous la poussée des besoins économiques et sociaux et la pression internationale, la plupart des pays islamiques contournent les dogmes archaïques islamistes comme la polygamie, la répudiation ou le mariage dès l’enfance. On ne lapide plus les femmes adultères, on ne coupe plus la main du voleur ni en Algérie, ni au Maroc, ni en Tunisie comme on le fait en Arabie Saoudite ou au Soudan, où l’on a encore recours au fouet imposé par la charia. Le nombre d’agressions sexuelles ne cesse d’augmenter d’une année à l’autre. En 2007, on a enregistré 20 000 cas de viol en Egypte et autant dans les pays arabes.
Le titre d’un discours d’un missionnaire et ami des trotskistes français, Tarik Ramadan est révélateur : « la femme musulmane face à son devoir d’engagement ». Les autres sont des moutabaridjiates, des dépravées. En arabe parlé, dans les territoires perdus de la république, la non voilée est nommée : « Arianna » ce qui veut dire à poil, salope.
Cela fait partie de l’action psychologique islamique qui consiste à faire pression sur la non voilée pour qu’elle se voile, sur la voilée pour qu’elle se “niqabise”, et ainsi de suite.
Le voile agresse les non voilées. Et dans quelques années, si rien n’est fait, toutes les Burka en puissance deviendront effectives.