covit-19
La campagne de vaccination contre le Covid-19…
…débute dimanche 27 décembre 2020
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Covid-19 : le dispositif d’aide à l’isolement se précise
Des médiateurs vont être recrutés pour accompagner le rendu des examens.

Ces nouveaux intervenants seront recrutés parmi les professionnels et étudiants en santé, les secouristes ou des jeunes, en service civique ou orientés par Pôle emploi.
Droits et devoirs
Une fois le test effectué, ces derniers, en plus d’amorcer le traçage des cas contact, devront remplir des missions de conseil et d’information sur l’isolement. Ils seront chargés de faire signer à toute personne positive ce qu’Olivier Véran a appelé une « charte », soit une sorte de déclaration sur l’honneur matérialisant son engagement à observer la période d’isolement. D’après la note que le JDD a pu consulter, ce « formulaire », encore à l’étude, comportera les « droits et [les] devoirs ».
Les personnes infectées se verront alors proposer un dispositif d’aide à l’isolement qui prendrait la forme d’un suivi à distance par les brigades de l’Assurance maladie, mais surtout de visites à domicile effectuées par des équipes pluridisciplinaires. Celles-ci seront composées d’infirmiers libéraux et d’intervenants sociaux provenant des caisses centrales d’activités sociales ou d’associations. Leur mission : tester les membres d’un même foyer, dispenser des conseils et proposer un « accompagnement matériel » pour les courses ou la garde d’enfant ainsi que des possibilités de relogement.
D’après la note, afin de pouvoir faire transiter les « données personnelles » des personnes dépistées aux différents acteurs, « une plateforme de régulation du dispositif d’accompagnement » sera mise en place.
Covid-19 : pourquoi nous allons nous en sortir
…un éclairage nouveau sur la façon dont nous nous adaptons aux pathogènes.
Un ouvrage du médecin et sociologue Nicholas Christakis. Par Peggy Sastre*

Médecin et sociologue, spécialiste des manifestations contemporaines des archaïsmes de la nature humaine, directeur de l’Human Nature Lab et codirecteur de l’Institute for Network Science à l’université Yale, Christakis a tiré profit de la fermeture de son université, en mars, et de six mois de confinement dans le Vermont pour écrire ce qui tient à la fois de la chronique, quasiment au jour le jour, de la progression de la pandémie dans le monde, mais aussi de l’analyse – frôlant parfois la méditation – inscrivant le Covid-19 dans le temps long de l’histoire évolutive humaine. Une histoire accompagnée depuis ses origines par des fléaux sanitaires qui, comme de juste, exacerbent le meilleur comme le pire de notre espèce. En un mot, l’ouvrage de Christakis nous aide non seulement à comprendre ce à quoi nous sommes aujourd’hui confrontés, autant biologiquement que socialement, mais parce qu’il décrit également comment les humains ont fait face à des menaces similaires dans le passé, il nous envoie un message d’espoir : nous allons nous en sortir.
Similitudes avec la grippe russe de 1889-1890
Mais qu’on ne s’y trompe pas, Apollo’s Arrow n’est en rien un manuel de relativisme. Avant de vaincre le virus et de revenir à une vie normale – que Christakis envisage pour 2024, si un vaccin efficace voit le jour au premier semestre 2021 –, nous souffrons et nous allons encore beaucoup souffrir. De fait, ce qui frappe en premier lieu à sa lecture, ce sont les similitudes entre la pandémie de Covid-19 et les « pestes » du passé. Malgré les progrès indéniables réalisés depuis un siècle en matière de médecine, d’assainissement, de communication, de technologie et, globalement, de science, cette pandémie apparaît comme aussi funeste que ses prédécesseurs. Christakis note : « Des morts solitaires. Des familles incapables de dire adieu à leurs proches ou d’organiser des funérailles et de faire convenablement leur deuil. Des moyens de subsistance détruits et des scolarités qui s’engluent dans un retard possiblement irrattrapable. Des queues pour la soupe populaire. Du déni, de la peur, de la tristesse et la douleur. »
L’un des parallèles les plus saisissants est sans doute celui que Christakis tire avec la grippe dite « russe » de 1889-1890. Outre la proximité de la manifestation physique de la maladie – un tableau très variable et hétérogène fait de symptômes pulmonaires, de troubles gastro-intestinaux ou encore de douleurs musculaires et articulaires – les points communs socioculturels sautent aux yeux. À Londres, la rumeur se répand quant à la responsabilité du télégraphe – qui vient à l’époque tout juste d’apparaître, comme les antennes 5G aujourd’hui – dans la propagation de l’épidémie. Et alors que les hôpitaux et les morgues débordent, un article anonyme du Lancet consigne en 1890 « une tendance croissante parmi les personnes les plus instruites à considérer l’épidémie comme quelque chose de presque trop vulgaire pour être pris au sérieux, une idée qui est souvent poussée à l’extrême en croyant le mal susceptible d’être traité avec dédain par des remèdes maison et par un déploiement suffisant de maîtrise de soi ».
« Cible mouvante »
Fort de son expérience de spécialiste de la santé publique, ayant œuvré à plusieurs interventions sanitaires dans le monde informées par l’analyse des réseaux et la sociologie des phénomènes sociaux, mais aussi d’ancien médecin hospitalier en poste dans un service de soins palliatifs, Christakis est l’un des premiers aux États-Unis à prendre conscience de la gravité de la pandémie en janvier 2020. À la fin du mois, il aura réorienté toutes ses équipes à Yale pour suivre la « cible mouvante » qu’est le Sars-CoV-2, l’agent pathogène du Covid-19. En collaboration avec des collègues chinois, son laboratoire publie une première étude exploitant les données des téléphones portables de millions d’individus en Chine pour suivre la propagation du virus en janvier et février 2020. C’est à ce moment-là qu’il réalise que tout ce qu’il observe en Chine – les hôpitaux dépassés, les gens assignés de force à résidence, les écoles qui ferment, les parois en plexiglas qui fleurissent partout et les moyens du bord pour freiner la maladie, comme des accessoires pour ne pas toucher les poignées de porte ou les boutons d’ascenseur – déferlera dans le reste du monde.
Il faudra cependant attendre le 11 mars, soit environ quatre mois après le surgissement estimé du virus dans notre espèce, pour que l’OMS l’annonce officiellement comme pandémique. À cette date, Christakis et ses équipes se sont déjà attelés à la planification d’analyses sur la biologie et l’impact du virus à Copan, une région isolée du Honduras, rassemblant les données de près de 30 000 personnes dispersées dans cent soixante-seize villages. Parallèlement, ils ont également commencé à étudier comment les rassemblements de masse, comme les élections et les manifestations, influent sur la propagation du virus à travers les États-Unis. En mai 2020, ils mettront au point l’application Hunala, exploitant la science des réseaux et des techniques d’apprentissage machine pour offrir à ses abonnés une évaluation individuelle de leur risque infectieux et les inciter à moduler leur comportement en fonction.
Une des meilleures armes
S’il ne prétend évidemment pas à l’exhaustivité sur le Covid-19 – à l’heure où il met la dernière touche à son livre, en août 2020, Christakis admet ses inconnues biologiques, cliniques, épidémiologiques, sociales, économiques et politiques, tout en augurant une deuxième vague plus violente que la première – le panorama que nous offre Apollo’s Arrow sur nos plus vieux ennemis, les pathogènes, démontre combien cette guerre perpétuelle nous aura dotés d’une des meilleures armes pour, si ce n’est les annihiler, faire en sorte que la cohabitation se passe du mieux possible : des ressources sociales littéralement exceptionnelles dans l’ordre du vivant. Et si l’apparition d’un virus émergent a de quoi creuser de nouvelles divisions, elle galvanise également des possibilités nouvelles de coopération « Lorsqu’une contagion mortelle fait rage, écrit Christakis, il est dans l’intérêt des plus forts de s’occuper des plus faibles. Et un contrôle efficace de la maladie, par définition, place les besoins du collectif avant ceux des individus. »
Lire aussi Ces pandémies de grippe que la France a oubliées
Comme les flèches d’Apollon pleuvant sur Troie, les épidémies finissent toujours par se taire, notamment parce qu’il est dans l’intérêt biologique du virus de circuler à bas bruit dans une population plutôt que de tuer tout ce qui bouge et lui avec une fois ses hôtes disparus – il y a ainsi de fortes chances que la grippe russe de 1889-1890 soit aujourd’hui devenue l’une des souches de nos rhumes hivernaux les plus inoffensifs. Mais aussi parce qu’en nous mettant à l’épreuve et en nous rappelant combien rien n’est jamais acquis, elles nous permettent de nous améliorer.
*Peggy Sastre
Journaliste scientifique, essayiste et docteure en philosophie des sciences
À retenir
La pandémie que nous subissons n’est pas la première que subit l’humanité, loin de là. Dans la mythologie grecque, c’est Apollon qui punissait ses ennemis par le biais d’épidémies. C’est de cette légende dont Nicholas Christakis s’inspire pour le titre de son livre sur la pandémie de Covid-19, une chronique des événements qui secouent le monde depuis la fin de 2019 et du rôle de Christakis lui-même dans la lutte contre la maladie.
Publication analysée
Nicholas A. Christakis, 2020, Apollo’s Arrow : The Profound and Enduring Impact of Coronavirus on the Way We Live, Little, Brown
Pour aller plus loin
Anonyme, « The Influenza Pandemic », The Lancet, 1890
O.J. Benedictow, The Black Death, 1346 – 1353: The Complete History, Boydell & Brewer, 2004
F.M. Snowden, Epidemics and Society : From the Black Death to the Present, Yale University Press, 2019
L. Spinney, Pale Rider : The Spanish Flu of 1918 and How It Changed the World, Public Affairs, 2017
Accès aux sites pays ALGERIE-MAROC-TUNISIE
Médecine d’Afrique Noire Médecine du Maghreb
Maître-assistant en réanimation au Chu de Blida : « De plus en plus de cas graves affluent dans les hôpitaux » Par Adel Boudahdir.
Après une régression des cas de Covid-19 qui aura duré plus d’un mois, voilà que les hôpitaux de Blida sont submergés par les malades atteints ou présentant des symptômes du coronavirus. Cela nous rappelle Blida durant les mois de mars et d’avril. Des services, jusque-là fermés après l’accalmie sont de nouveau ouverts pour pouvoir accueillir le flux des malades. Dans cet entretien, Adel Boudahdir, maître-assistant en anesthésie et réanimation au Chu Frantz Fanon, confirme la tendance haussière et tire la sonnette d’alarme.
Comment jugez-vous la situation épidémique actuelle ?
Je pense que la situation à Blida et à Alger est inquiétante. A notre niveau au Chu Frantz Fanon de Blida, on a remarqué une augmentation des évacuations des cas graves vers notre structure de réanimation, parfois même des cas familiaux. En parallèle, le burn-out est de plus en plus visible parmi le personnel médical et paramédical.
C’est l’épuisement ! A Blida, on a pris en charge beaucoup de patients depuis le début de l’épidémie, une bonne expérience de gestion des cas graves et des cas moins graves a été acquise et même partagée avec nos collègues sur tout le territoire national.
Mais d’un autre côté, il y a l’épuisement physique et moral, un personnel qui n’a pas pris de congé et qui travaille jour et nuit pour faire face à cette pandémie. Ajouté à cela, le manque d’effectif préalable et le nombre important de contaminations au sein du personnel de santé. Heureusement que les moyens de protection individuelle sont disponibles et adéquats.
Selon vous, pourquoi cette recrudescence ?
La recrudescence est expliquée par le relâchement total et global de la population. Et même dans les administrations publiques, on remarque le même phénomène. La population voulait fermer le livre alors qu’on vient juste de tourner une page.
Pas de port correct des masques malgré leur disponibilité dans les officines et les campagnes de sensibilisation, pas de distanciation au sein de la population lors des réunions et des rassemblements, dans les cafés…
Aussi, il faut noter que les cérémonies familiales ont repris sans application des mesures barrières, ce qui explique l’apparition de clusters dans quelques communes de la wilaya de Blida. Il y a un relâchement de la part des commerçants (boutiques et grandes surfaces). L’immunité collective est loin d’être atteinte apparemment et l’arrivée du vaccin ne sera pas pour bientôt.
Ces points-là risquent de prolonger la durée de l’épidémie, avec malheureusement des conséquences néfastes sur notre système de santé, comme il y a le risque de provoquer beaucoup de victimes directes atteintes de Covid-19 et des victimes collatérales en rapport avec d’autres pathologies.
Ces dernières, comme le cancer et autres maladies chroniques, les malades de la réanimation en dehors de Covid-19, les interventions chirurgicales, les greffes d’organes… risquent d’être mal pris en charge en parallèle.
Je pense que la campagne de sensibilisation a échoué, elle a été confrontée par une campagne de contre-sensibilisation et des rumeurs, surtout sur les réseaux sociaux, qui sèment le doute par rapport à l’existence de la maladie. Ils prétendent que la Covid-19 n’existe pas et que les malades hospitalisés n’ont rien à voir avec le coronavirus, mais sont déclarés victimes de la Covid-19…
Que faut-il faire alors ?
Je pense qu’il faut prendre les choses au sérieux, prendre la Chine comme exemple. La Chine a bien maîtrisé l’épidémie avec l’application des mesures barrières (sensibilisation et application sur le terrain) et un système de santé puissant. On n’a pas le choix en dehors de la prévention pour éviter la saturation de nos hôpitaux et l’augmentation des décès.
Certes, on parle de baisse de virulence par rapport au début de la pandémie, mais cela reste difficile à confirmer. Il s’agit là de suppositions. Il faut faire un vrai dépistage massif et calculer le nombre de décès par rapport au nombre de cas positifs pour avoir une réponse crédible.
Pourquoi Blida a-t-elle été classée parmi les premières wilayas en nombre de cas positifs à la Covid-19 pendant plus de huit mois ?
Je pense qu’à Blida, on teste beaucoup et donc on diagnostique beaucoup de cas. En parallèle, il y a de nombreuses personnes qui tombent malades et sont prises en charge dans le secteur privé sans faire la PCR, donc elles ne sont pas déclarées.
Est-il vrai que les malades des autres wilayas qui sont dépistés à Blida, ou qui décèdent à Blida sont comptabilisés au nom de cette wilaya ?
Non, jamais !
Le mot de la fin…
Nous sommes devant un problème sérieux et mondial, la responsabilité est collective et surtout individuelle. Pour éviter le retour aux mois difficiles qu’on a passés, surtout à Blida avec le confinement total, il faut apprendre à vivre avec le virus avec l’application des mesures barrières.
Cet apprentissage de vivre avec va éviter les répercussions économiques et sociales du confinement, et va permettre aux enfants d’avoir une scolarité correcte… Mohamed Benzerga
Les « cas contacts » non dépistés : Covid-19 : Des failles dans la stratégie de lutte.
Une dizaine de wilayas identifiées comptabilisent, à elles seules, le plus grand nombre d’infections, dont les incidences dépassent actuellement les 50 cas pour 100 000 habitants, soit la norme, selon l’OMS.
La proportion des personnes positives sur l’ensemble des personnes testées avec la PCR est en nette augmentation dans plusieurs wilayas du pays. Le taux de positivité avoisine les 32%, selon certains épidémiologistes, et les incidences affichent trois chiffres.
Le taux de positivité est un indicateur majeur quant à l’évolution de la situation, qui inquiète sérieusement les spécialistes. Ce qui explique la tendance du nombre de malades hospitalisés ainsi que les évacuations en réanimation qui risquent de connaître un accroissement dans les prochains jours.
Une dizaine de wilayas identifiées comptabilisent, à elles seules, le plus grand nombre d’infections, dont les incidences dépassent actuellement les 50 cas pour 100 000 habitants, soit la norme, selon l’OMS.
Un état de fait qui fait appel au redéploiement en termes de mesures de prévention et le renforcement des moyens et mécanismes des équipes d’enquêtes épidémiologiques afin de s’assurer que ces enquêtes soient minutieusement menées pour chaque cas et sujet contact, dans chaque région, pour enrayer l’épidémie.
Il s’agit donc du dépistage, le traçing et le confinement des cas positifs et des cas contacts, tel qu’édicté dès le début de l’épidémie dans une déclaration signée par un groupe d’experts en épidémiologie et santé publique et publiée dans la presse nationale.
Signataire de cette déclaration et expert en maladies respiratoires, le Pr Messaoud Zidouni explique ce nouveau rebond de cas de Covid-19 par le fait du relâchement des mesures de prévention, que ce soit les gestes barrières par la population et le non-confinement des cas contacts. «L’environnement du cas positif n’est pas toujours pris en considération. Ce principe n’est pas appliqué, notamment par les cas contacts, pour la simple raison qu’ils ne sont pas symptomatiques.
C’est ainsi que les cas contacts, qui représentent des milliers de personnes, ne sont pas confinés, comme cela est indiqué par les directives nationales alors qu’ils peuvent être contaminants. Il faut un mécanisme faisant obligation au confinement des cas contact », a souligné le Pr Zidouni, qui plaide pour la prescription par les médecins du secteur privé de l’hydroxychloroquine, selon le protocole thérapeutique du ministère de la Santé.
« Durant ces derniers mois, plusieurs patients testés positifs à la Covid-19 non notifiés n’ont pas été traités sous le protocole du ministère de la Santé, en l’occurrence l’hydroxychloroquine et l’azythromycine, par les médecins privés. L’antibiotique seul n’est pas suffisant pour faire baisser la charge virale.
Ce qui donne une fausse idée de la charge de morbidité réelle », a-t-il souligné. Et d’insister sur la corrélation entre les cas positifs soignés et l’isolement des cas contacts pour arriver à casser la chaîne de contamination.
Pour le Pr Zidouni, il est important de prendre sérieusement en compte les indicateurs épidémiologiques, notamment «l’incidence de la maladie, qui doit être significative au terme mensuel, le taux de positivité et surtout s’éloigner des discours rassurants qui risquent de compliquer davantage la situation ».
Il explique que le renforcement des mesures sanitaires se base justement sur l’étendue de ces indicateurs pour dicter les actions à mettre en place. « Actuellement, ce sont quelques wilayas qui enregistrent une hausse de cas, il est aisé d’agir rapidement à ce niveau pour freiner la propagation du virus et casser la chaîne de contamination. On peut agir de manière spécifique en fonction de la morbidité et prendre des mesures à chaque situation.
Ce qui semble être le maillon faible de la stratégie de lutte contre la Covid-19 », a-t-il souligné, tout en appelant les pouvoir publics à faire respecter les mesures barrières, notamment celles qui ont montré leur efficacité, à savoir le port du masque, la distanciation physique et le non-regroupement, surtout en cette période de multiplication des virus respiratoires.
Ce qui pourrait, selon lui, stopper la diffusion de l’épidémie et éviter une propagation au niveau national, d’où l’importance du travail de la cellule d’investigation et de suivi des enquêtes épidémiologiques, dont on ne connaît pas encore les conclusions au regard de son rôle dans la consolidation, l’évaluation et le développement de stratégies de lutte contre la propagation d’épidémies en Algérie.
« La cellule opérationnelle d’investigation et de suivi des enquêtes épidémiologiques contribuera à l’avenir à consolider, évaluer et développer des stratégies de lutte contre la propagation d’épidémies dans notre pays », a indiqué M. Djerad dans son allocution à l’occasion de l’installation du Pr Mohamed Belhocine à la tête de cette cellule en juin dernier. Et de déclarer : « Le renforcement du système de recherche et d’investigation des épidémies est le fer de lance de notre bataille contre la Covid-19. »
L’Institut national de santé publique (INSP) fait état, dans son dernier bulletin épidémiologique, d’une hausse des hospitalisations, l’épuisement du personnel soignant e´prouve´ par les six premiers mois de l’e´pide´mie. « Les mesures de confinement ont montre´ leurs limites lorsqu’elles sont trop e´tale´es dans le temps.
Cela sous-entend que des efforts de communication s’imposent pour expliquer l’importance de chaque mesure prise, mais qu’il est e´galement impe´ratif de revenir aux essentiels de la lutte contre cette affection, c’est-à-dire : trouver, isoler, tester et prendre en charge chaque cas et chercher sans rela^che chaque contact », a recommandé l’équipe de l’INSP. Djamila Kourta

Maison d’Accueil Spécialisée La Boréale Chambéry
Nous nous sentons humiliés d’être oubliés, bafoués, pire que ça, exclus des si nobles objectifs des « accords du Ségur de la Santé »
Je vous envoie les différents courriers que nous avons écrits à Mr Véran, Mme Cluzel, ARS, députés, sénateurs, conseillers départementaux , municipaux, mairie etc. Encore merci pour votre soutien, c’est très important pour nous de continuer à garantir la qualité de notre accompagnement au jour le jour de tous les résidents. Bien cordialement, Sylvie Laurence éducatrice à la MAS la Boréale à Chambéry.
1er Courrier MAISON D’ACCUEIL SPECIALISEE La Boréale 83 Avenue de Bassens – B.P. 653 73006 CHAMBERY CEDEX 04.79.60.30.81 Plan Ségur, fossoyeur du secteur handicap public ?
A Monsieur le Ministre, Olivier VERAN Ministère des Solidarités et de la Santé14 avenue Duquesne 75350 PARIS A Bassens, le 12 octobre 2020
Engagés pour remplir pleinement nos missions de service public auprès d’une population extrêmement vulnérable en situation de polyhandicap, de troubles déficitaires chroniques et de très grande dépendance, l’ensemble des professionnels de la Maison d’Accueil Spécialisée La Boréale (MAS) vous prie de bien vouloir accorder quelques-unes de vos précieuses minutes à la lecture de ce courrier.
Alors que les conclusions du Ségur de la Santé que vous avez présentées lors d’un discours en date 21 juillet 2020 laissaient présager une revalorisation de nos maigres salaires, le décret n° 2020- 1152 du 19 septembre 2020 annonce que les professionnels des MAS publiques, dont La Boréale, sont « expressément exclus du champ d’application de cette mesure ». Nous en sommes profondément choqués.
Dévoués, nous étions pourtant au combat, et en première ligne, face à la Covid-19 que nous avons côtoyée et côtoyons encore de bien trop près dans notre structure.
Parallèlement à la médicalisation des Etablissements d’Hébergement Pour Personnes Agées Dépendantes (EHPAD) qui concerne les plus âgés, la MAS accueille des résidents plus jeunes dont la médicalisation est tout aussi justifiée et non dénuée de spécificités. De plus, certains résidents ont été accueillis à la MAS après un échec de séjour en EHPAD, échec dû aux pathologies. Historiquement la MAS accueille des personnes porteuses des handicaps les plus lourds comme la grande majorité des MAS publiques issues de Centre Hospitalier (CH) ou de Centre Hospitalier Spécialisé (CHS).
Nous avons besoin de comprendre en quoi la mesure 1 de l’accord « Rendre attractive la Fonction Publique Hospitalière (FPH) : « revaloriser les carrières et les rémunérations et sécuriser les environnements de travail » ne concernerait pas la MAS.
Comment pouvez-vous exclure le secteur du handicap qui normalement devait être une priorité du quinquennat, comme l’avait annoncé Édouard Philippe ?
Nous sommes atterrés de constater que cette revalorisation crée des injustices de traitement et des inégalités jamais vues au sein d’une même FPH, notamment le CHS de la Savoie, avec lequel nous avons une direction commune. Nous nous sentons humiliés d’être oubliés, bafoués, pire que ça, exclus des si nobles objectifs des « accords du Ségur de la Santé [qui visent à] témoigner de l’engagement total du Gouvernement envers les personnels […] particulièrement mobilisés depuis le début de la crise sanitaire ».
Serions-nous des acteurs ne pesant pas assez lourd dans le système de santé ? Serions-nous des invisibles ? Comprenez notre immense inquiétude sur les conséquences qu’une telle mesure engendrera nécessairement en termes de recrutement sur un marché déjà tendu et de fuite de professionnels qualifiés au profit de services plus attractifs sur le plan salarial.
L’enjeu ? Celui de la survie d’un accompagnement de qualité pour nos résidents en situation de handicaps sévères. Nous déplorons être victimes d’une flagrante ségrégation. Être exclus du plan qui vise à « reconnaître l’engagement et le dévouement des soignants au service des Français » génère incompréhension, tension, déconsidération, colère et révolte au sein de notre structure.
Nous attendons la reconnaissance méritée des professionnels que nous sommes, engagés auprès des personnes en situation de handicap sévère.
Nous ne sommes pas des professionnels AU RABAIS ! Comme les agents des établissements publics de santé, ceux des groupements de coopération sanitaire et ceux des EHPAD de la FPH, nous méritons les 183 € net mensuels d’augmentation.
Nous comptons sur vous pour étendre aux professionnels du secteur du handicap de la FPH les mesures du Ségur de la Santé, enjeu de reconnaissance gouvernementale. Nous sommes déterminés pour défendre notre position dans cette situation d’injustice et prêts, s’il le faut, à venir chercher ces 183 euros au ministère.
Espérant que vous ne serez pas insensible aux professionnels du secteur du handicap, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de nos respectueuses salutations. Les professionnels de la MAS La Boréale
2ème Courrier envoyé par mail à Madame Cluzel cellule-courriers-seph@pm.gouv.fr
Madame La Secrétaire d’Etat,
En votre qualité de Secrétaire d’Etat chargée des Personnes Handicapées, vous n’ignorez sans doute pas que le décret n° 2020-1152 du 19 septembre 2020, issu du Ségur de la Santé, a expressément exclu le secteur handicap du médico-social de la Fonction Publique Hospitalière du champ d’application de la revalorisation salariale de 183€ nets par mois, accordée aux seuls hôpitaux et aux EHPAD.
Or La Boréale est la seule Maison d’Accueil Spécialisée (MAS) publique du département de la Savoie et à ce titre, doit pouvoir compter sur la considération de son investissement, au jour le jour, dans la politique nationale de santé publique auprès des personnes les plus lourdement handicapées.
Nous, professionnels, tous métiers confondus, avons à la MAS La Boréale un profond sentiment d’injustice et d’un cruel manque de reconnaissance de nos compétences auprès des résidents accueillis, par les pouvoirs publics.
A l’hôpital, en EHPAD ou en MAS, les diplômes sont les mêmes et pourtant le gouvernement entend pratiquer une ségrégation au sein d’une unique Fonction Publique Hospitalière par des salaires inégaux.
A terme, comment garantir un recrutement professionnel de qualité, nécessaire pour répondre aux missions d’accueil qui sont, rappelons-le, l’hébergement, l’accompagnement socio-éducatif et le soin dans le respect de la spécificité de chaque résident accueilli, au vu de la sévérité des handicaps ?
La Boréale accueille des adultes en situation de polyhandicap et de psycho-déficiences profondes, demandant de la part des professionnels un savoir être et un savoir-faire particuliers qui ne s’acquièrent qu’avec de l’expérience.
Alors que nous ne sommes qu’à quelques dizaines de mètres du Centre Hospitalier Spécialisé (CHS) avec lequel nous partageons une direction commune, nous craignons que les professionnels choisissent d’aller travailler là où ils pourront gagner presque 200€ de plus par mois, entraînant ainsi une désertification professionnelle par manque d’attractivité salariale.
Le travail en MAS est difficile, complexe mais humainement d’une très grande richesse et nous avons à cœur de le poursuivre. Nous nous sommes mobilisés et continuons à nous mobiliser contre le Covid, d’autant plus que notre établissement a été durement touché par cette maladie.
Nous vous transmettons en pièce jointe le courrier que nous avons envoyé à Monsieur Olivier VERAN, Ministre des Solidarités et de la Santé, pour dénoncer cette situation dégradante. Cela ne vous prendra que quelques minutes pour en prendre connaissance.
Nous avons besoin de votre soutien, vous êtes et en tant que telle, vous avez la possibilité de nous aider et de nous représenter.
En vous remerciant d’avoir pris le temps de nous lire, nous espérons vivement pouvoir compter sur votre implication dans notre combat contre cette injustice.
Au nom de l’ensemble des professionnels de la Boréale, veuillez recevoir, Madame La Secrétaire d’Etat , nos respectueuses salutations.
Le groupe sanguin O, moins vulnérable face au virus
Cette hypothèse avancée est renforcée par deux nouvelles études
Les personnes de groupe sanguin O ont-elles moins de risques d’être infectées par le virus Sars-CoV-2? Cette hypothèse avancée il y a déjà plusieurs mois est renforcée par deux nouvelles études publiées ce mois-ci dans la revue Blood Advances de la Société américaine d’hématologie. Les groupes sanguins joueraient même un rôle à plusieurs niveaux dans la vulnérabilité face au Covid-19, et à chaque fois les «O» s’en sortiraient mieux. Les groupes sanguins joueraient un rôle dans le risque d’infection. Par Anne-Laure Frémont
Une histoire d’anticorps
Comment expliquer cette résistance à géométrie variable? Elle est en fait probablement due aux anticorps, ces défenses naturelles utilisées par le système immunitaire pour débusquer puis neutraliser les agents pathogènes. Une personne de groupe sanguin A possède des antigènes A mais développe dès les premiers mois de sa vie des anticorps anti-B ; celle de groupe sanguin B, des anticorps anti-A ; celle de groupe O, à la fois des anticorps anti-A et anti-B, et celle de groupe AB, aucun anticorps.
Or ces antigènes et anticorps, contrairement à ce qu’on pourrait penser, ne sont pas seulement exprimés dans le sang mais aussi dans les cellules spécifiquement ciblées par le virus, comme celles qui se trouvent sur la paroi du poumon ou de l’intestin (les cellules épithéliales). Le virus qui va aller s’accrocher à ces cellules va être répliqué par ces dernières et donc porter la même étiquette. Autrement dit, si la cellule porte le marqueur «groupe sanguin A», le virus va aussi le porter. «Le virus qui vient d’une personne de groupe sanguin A ou B, s’il croise une personne groupe O, va ainsi rencontrer des anticorps anti-A et anti-B qui vont le neutraliser», et donc l’empêcher d’infecter la cellule cible, explique Jacques Le Pendu.
Les personnes de groupe sanguin O sont donc en quelque sorte vaccinées naturellement par leurs anticorps anti-A et B… sauf si, bien sûr, elles sont contaminées par une autre personne du groupe O. Les A sont en revanche moins protégés car ils n’ont que des anticorps anti-B, or les personnes de groupe sanguin B ne sont pas très nombreuses. En France en effet, 44 % des gens sont de groupe A, 42 % sont O, 10 % sont B, et 4 % sont AB, selon l’Établissement français du sang.
«Attention, prévient toutefois le chercheur à l’Inserm: cela ne veut pas dire qu’on ne peut pas être contaminé si on est de groupe O. Il ne faut pas changer de comportement et oublier les gestes barrières. Mais à l’échelle de la population, cela permet une certaine protection, un peu de la même façon que l’immunité collective.»
La seconde étude publiée dans Blood Advances, canadienne cette fois, explore quant à elle le lien entre groupe sanguin et sévérité de la maladie. Portant sur un petit échantillon de 95 patients hospitalisés et gravement malades à Vancouver, elle suggère que les groupes O et B ont moins de chances de voir leur état empirer que les groupes A et AB. Ils sont notamment moins susceptibles d’avoir besoin d’une ventilation mécanique (61 % contre 84 %), de souffrir d’insuffisance rénale (9 % contre 32 %) ou de mourir (14 % contre 24 %). Les auteurs de l’étude restent toutefois prudents: l’échantillon considéré reste petit et le lien avec le groupe sanguin pourrait n’être qu’une partie de l’équation.
À ce niveau-là, «les anticorps n’ont plus aucun rôle à jouer», note en tout cas Jacques Le Pendu, qui avance un élément de réponse: «On sait depuis une vingtaine d’années que les groupes sanguins ont un effet sur la coagulation du sang: le groupe O est ainsi connu pour avoir moins de protéines responsables du contrôle des saignements. Dans la vie normale, cela ne change rien. Mais dans certaines situations pathologiques, on voit l’effet apparaître. Ce n’est pas directement prouvé, mais pour les formes sévères du Covid-19, les O possèdent donc un peu moins de ces facteurs de coagulation et sont donc moins susceptibles de faire des thromboses (obstructions d’un vaisseau sanguin).»