Par Abdel Jallil Asmar
En 2014, la cour de cassation validait le licenciement d’une assistance maternelle qui portait un hijab. Il y a quelques jours, une jeune femme se voyait refuser un emploi pour la même raison, enfin, Décathlon a dû renoncer, sous la pression, à commercialiser en France une tenue de sport incorporant un foulard. Tout cela au nom de la laïcité…
Que faut-il donc penser de cette laïcité qui s’invite ainsi dans notre vie quotidienne, dans nos débats politiques ?
En réalité, ce concept de laïcité est une notion ambiguë, volatile, à géométrie variable, qui, loin d’éteindre les braises, a le pouvoir de les attiser.
Y réfléchir est essentiel. D’abord pour comprendre les raisons de cette implication dans notre quotidien, et aussi pour savoir quoi répondre à ceux qui brandissent le concept de laïcité pour entraver notre liberté d’être et d’agir.
Et pour comprendre tout cela, commençons par une
BRÈVE HISTOIRE DE LA LAÏCITÉ
Pendant des siècles, la France a été « la fille ainée de l’église ».
Une Eglise toute puissante qui apportait à la monarchie son autorité, son réseau, et lui conférait sa légitimité.
L’idée de laïcité ne se résumait pas toutefois à la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Elle exprimait aussi, pour la première fois, l’affirmation de principes universels, dont la liberté de conscience et l’égalité des droits exprimés par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. C’est ce qui a permis, par exemple, de donner aux juifs la pleine et entière citoyenneté, à laquelle ils n’avaient pas droit jusque là.
Ce principe, fut d’ailleurs intégré au préambule de la Constitution du 4 octobre 1958.
On trouve notamment à l’article 10 de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789 cette affirmation : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi »
La définition de la laïcité est alors très claire : il ne s’agit pas de combattre les religions, mais d’empêcher leur influence sur le politique et sur les institutions. Il s’agit en réalité, de renvoyer l’Eglise Catholique à son seul rôle de culte.
La première institution visée par la laïcité est, sous la 3ème République, l’enseignement public, qui devient laïc et obligatoire, depuis les lois de Jules Ferry en 1882, et Gobelet en 1886. Ces lois instaurent une « instruction morale et civique » à la place de l’enseignement de la morale religieuse et impose la neutralité religieuse aux personnels et aux programmes.
En balayant l’Ancien Régime, la Révolution Française de 1789 a fait voler en éclat les privilèges ecclésiastiques, et l’idée d’une séparation des compétences de l’Eglise, restreinte à son rôle cultuel, et de l’Etat, qui seul exercerait le pouvoir, s’est naturellement imposée.
En 1902, Emile Combes, dit « Le petit père Combes », ancien séminariste devenu athée, anti-clérical forcené, devient chef du gouvernement. Il ferme un grand nombre d’écoles privées catholiques, met fin au Concordat, ce qui provoque une rupture diplomatique avec le Vatican. Combes cherche à faire voter une loi imposant une laïcité stricte, excluant lma religion de l’espace public, contre Aristide Briand, qui propose une loi plus respectueuse des libertés individuelles. C’est la vision de ce dernier qui l’emporte finalement et , le 9 décembre 1905 est votée la loi qui codifie les principes de la laïcité en France. Elle scelle la séparation de l’église et de l’Etat, qui, pas plus que les collectivités locales, ne peut désormais financer aucun culte.
Mais surtout, cette loi de 1905 confirme les termes de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen sur la liberté de conscience et d’exercice des cultes, en rappelant – écoutez bien – que les seules restrictions admises à cette liberté sont celles concernant les troubles à l’ordre public. Précisant même : « toutes les fois que l’intérêt de l’ordre public ne pourra être légitimement invoqué, dans le silence des textes ou le doute sur leur exacte interprétation, c’est la solution libérale qui sera la plus conforme à la pensée du législateur. […] Le principe de la liberté de conscience et du libre exercice du culte domine toute la loi »
Il s’agit d’une laïcité qu’on pourrait définir par : « ne rien interdire et n’obliger à rien »
Les choses vont changer, notamment après 2001, et, on le verra, ce n’est pas tout à fait un hasard.
En 2003 François Baroin rend un rapport commandé par le premier ministre Jean-Pierre Raffarin et intitulé « Pour une nouvelle laïcité ».
Cette nouvelle laïcité se présente comme une « exception française » opposée au «modèle anglo-saxon » jugé « trop accommodant envers les religions ».
C’est un tournant. Il s’agit en effet de sortir la religion, non plus seulement de son interaction avec l’Etat, mais de l’espace public tout entier.
Comme le rappellent les professeurs de droit Stéphanie Hennette-Vauchez et Vincent Valentin, le religieux est perçu comme un microbe qui corrompt le vivre-ensemble. Les citoyens devraient renoncer à la part d’eux-mêmes qui n’est pas commune, dès lors qu’ils entrent dans l’espace public. Et cette vision de la laïcité est portée aussi bien par des personnes de droite comme de gauche.
«La religion doit rester dans la sphère privée» martèle régulièrement Eric Zemmour, par exemple.
Ce rapport se détourne délibérément de la conception libérale de la laïcité issue de la loi de 1905, dont elle inverse pratiquement le propos. Il préconise non plus seulement un État laïque, mais une société laïque – Voire une société athée.
Une inversion qui s’appuie sur un glissement de sens du mot « public ». La loi de 1905, lorsqu’elle distingue le « privé » du « public », utilise ce terme dans le sens juridique de « république », services publics, institutions administratives .
Le rapport l’utilise dans le sens spatial , c’est à dire, ce qui n’appartient pas à la sphère intime. C’est la raison pour laquelle, si la loi de 1905 n’interdit pas les pratiques, manifestations, expressions religieuses dans ce qui est aujourd’hui convenu d’appeler « l’espace public », la « nouvelle laïcité » appelle à les en exclure.
Cette logique de spatialisation de la « nouvelle laïcité « s’illustre tout particulièrement dans le rapport de la Commission Stasi et l’adoption en 2004 de la loi sur les signes religieux « ostentatoires » dans les écoles publiques françaises.
Rappelons d’ailleurs que ces interdictions s’appliquent majoritairement aux femmes (en réalité on n’a jamais empêché un homme portant une chechia ou une kippa d’entrer dans un espace public). On peut s’interroger sur un éventuel reliquat d’esprit sexiste dans ce phénomène, même si ce sont souvent des militantes féministes qui en sont les porte-paroles, mais c’est un autre débat.
Certains vont même beaucoup plus loin, en défendant une conception spirituelle, pratiquement religieuse de la laïcité, que Jean Bauberot appelle le « laïcisme »
C’est le cas par exemple de Luc Ferry, philosophe et ministre de l’Éducation nationale de 2002 à 2004 (auteur de « La Révolution de l’amour. Pour une spiritualité laïque »), et de Vincent Peillon, ministre de l’Éducation nationale de 2012 à août 2014 (auteur de « Une nouvelle religion pour la République, la foi laïque de Ferdinand Buisson »).
Comme le dit sans ambages Jean Baubérot, c’est une « laïcité falsifiée ». En fait, la « nouvelle laïcité » n’est pas laïque, bien au contraire. C’est une forme de religion qui prétend imposer sa croyance à toute la société.
Il existe pourtant quelques tentatives pour de remettre en question ce « laïcisme ». Ils viennent des mouvements de droite qui cherchent en fait, nous y reviendrons dans la seconde partie de cet exposé, à stigmatiser la religion montante : l’Islam.
Pourtant, l’ambiguïté de la définition de la laïcité se traduit aussi par des positions contradictoires au plus haut niveau de l’Etat.
Il fut par exemple question de mentionner les « racines chrétiennes » de l’Europe dans la constitution européenne. Ce qui a finalement été rejeté par Jacques Chirac et Lionel Jospin.
Dans son discours du Latran en 2007, Nicolas Sarkozy affirme que « les racines de la France sont essentiellement chrétiennes « .
Une ligne aussitôt démentie par… le pape François en personne qui déclare au quotidien catholique La Croix :
« Quand j’entends parler des racines chrétiennes de l’Europe, j’en redoute parfois la tonalité, qui peut être triomphaliste ou vengeresse. Cela devient alors du colonialisme ».
Il reste que la ligne dure de la laïcité est toujours défendue avec force par certains politiques et leaders d’opinion comme Nicolas Sarkozy, François Hollande, Manuel Valls, Alain Finkelkraut, Michel Onfray, Jean-Luc Mélanchon , et des medias comme Charlie Hebdo ou Marianne.
« LA LAÏCITÉ À LA FRANÇAISE » CONTRIBUE-T-ELLE AU « MIEUX VIVRE ENSEMBLE » ?
Honnêtement, on peut en douter. Un véritable climat méfiance s’est établi entre les croyants et les autres au sein de notre société. J’en veux pour preuve ce que me disait récemment une dame âgée, catholique pratiquante, qui m’expliquait ne plus oser parler de sa foi en public, de crainte des moqueries, et m’affirmait même avoir été agressée par les militants d’un parti politique alors qu’elle sortait de la messe.
Nous, musulmans, vivons naturellement très mal les discours et mesures comme les polémiques autour du foulard ou des prières de rues, qui visent à nous présenter comme des étrangers dans notre propre pays.
Comment ce glissement des principes édictés par la loi de 1905 vers l’avènement de la « nouvelle laïcité » ? J’y vois deux raisons principales.
La première est ce que j’appellerai la confusion de la fin et des moyens.
Une procédure est justifiable tant quelle ne vient pas à l’encontre des buts qu’elle poursuit. Cela arrive lorsque les moyens que l’on met en place pour atteindre un objectif, deviennent en eux-mêmes une fin en soi. On cherche à les perfectionner en oubliant la raison pour laquelle on les a mis en place. C’est un peu comme si un constructeur cherchait à fabriquer la voiture la plus économe en énergie et finissait par supprimer purement et simplement le réservoir, en oubliant qu’elle est d’abord faite pour rouler !
La laïcité a été conceptualisée pour pacifier la société. La République s’est alors attaché à rendre ce moyen qu’est la laïcité le plus efficace possible. Et comment rendre la laïcité intouchable si ce n’est en poussant sa logique jusqu’au bout : en supprimant carrément la religion de l’espace public ?
Cette vision, au lieu d’apaiser la société, attise les frustrations, les rancoeurs, les soupçons de discrimination, et peut même favoriser un communautarisme de défense et de protection. On a poussé la laïcité jusqu’à son paroxysme, on a simplement oublié la raison pour laquelle on l’avait mise en place.
Personne n’est d’ailleurs à, l’abri de cet écueil, nous y compris.
L’ensemble des religions du Livre préconisent une tenue dite « modeste » pour les femmes, garantes, selon elles de leur dignité. Quelle meilleure façon d’assurer cette modestie qu’en les cachant de la tête au pieds ? Les esprits simples sont souvent, hélas, tentés par cette solution.
La seconde raison est claire : Elle s’appelle 2001.
A partir des attentats de New York, puis de l’émergence de Al Qaïda, puis de Daech, tout change.
Si jusque là le débat autour de la laïcité avait opposé les militants laïcs à l’Église catholique, c’est l’Islam qui devient à partir de cette date l’objet de toutes les interrogations, et de toutes les suspicions.
Selon Jean Baubérot et Raphaël Liogier, la « nouvelle laïcité », contrairement à celle issue de la loi de 1905, n’est pas anti-cléricale mais anti-communautariste. Elle est plus liée au passé colonial de la France qu’aux guerres de religion et à la Révolution.
Pierre Moscovici affirme :
« Ceux qui évoquent sans cesse l’exclusivité des racines chrétiennes de l’Europe (…) sont souvent les héritiers de courants politiques qui voulaient jadis une Europe sans juifs, et rêvent aujourd’hui d’une Europe sans musulmans ».
Le développement de l’Islam dans l’Hexagone, qui est d’abord un phénomène de simple démographie, est instrumentalisé par certains medias et personnalités diverses. Certains vont même jusqu’à évoquer un « grand remplacement », selon les termes de Renaud Camus, lequel, rappelons-le, a été l’inspirateur de l‘auteur du massacre de Nouvelle-Zélande.
Nadine Morano déclarait le 26 septembre 2017 sur le plateau d’On n’est pas couché : « nous sommes un pays judéo-chrétien, de race blanche »
Le député chrétien-démocrate Jean-Frédéric Poisson et Philippe de Villiers proposent d’inscrire les ‘racines chrétiennes » de la France dans la Constitution française, le conseiller régional Geoffroy Didier préconise que la France « se dote d’un bouclier identitaire », en interdisant notamment « la construction de minarets » sur les mosquées. Nicolas Sarkozy, s’était prononcé en faveur de l’interdiction du port du voile à l’université.
Quant à la volonté d’évoquer des racines chrétiennes lors de la rédaction, en l’an 2000, de la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, elle était à l’évidence dictée par le souhait de faire obstacle à une candidature éventuelle de la Turquie musulmane.
LA LAÏCITÉ : UNE ARME CONTRE L’ÉMERGENCE DE L’ISLAM ?
Comment reprocher à une grande partie de la jeunesse musulmane, pratiquante ou non, de le penser ? alors qu’on interdit à leur mère d’aller les chercher à l’école un foulard sur la tête, alors qu’on refuse régulièrement aux rares mosquées de posséder un minaret, alors que Charlie Hebdo reproduit des caricatures représentant le Prophète en terroriste, et qu’au moment des attentats contre le journal, on demandait aux musulmans de prouver leur bonne foi en affichant « Je suis Charlie » après les attentats qui ont visé le journal.
Comment comprendre qu’au nom de cette soi-disant « laïcité », on ait pu confier les clés la FGondation de l’Islam de France à Jean-Pierre Chevenement, ou de l’Institut du monde arabe à Jack Lang ? Qu’aurait-on dit si on avait placé un musulman à la tête du Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme ?
Pourtant, le concept de laïcité a été mis en place pour assurer la liberté de tous. De permettre à chacun de vivre, sans se cacher ce qui fait partie intégrante de sa personnalité.
Face à l’hostilité de ceux qui cherchent à travestir l’idée de laïcité, des musulmans, juifs, chrétiens français, se sont regroupés dans diverses associations, comme Coexister, dont la vocation est de favoriser la liberté de conscience et la cohabitation harmonieuse entre toutes les fois, croyances, ou conviction. Des initiatives violemment combattues par d’autres associations, comme la LICRA qui considèrent que l’islamophobie est un mythe destiné à empêcher toute critique de l’Islam.
Le pape François lui-même, face à ceux qui prétendent parler au nom de l’Eglise, défend le principe d’un « Etat laïque » qui garantisse à chacun « la liberté d’extérioriser sa foi », et juge que « si une femme musulmane veut porter le voile, elle doit pouvoir le faire ».
En 2013, afin de conseiller le gouvernement quant au respect et à la promotion de la laïcité, un « Observatoire de la laïcité » est mis en place, avec à sa tête Jean-Louis Bianco. Au grand regret des tenants du laïcisme, comme Manuel Valls qui le critique ouvertement lors d’un dîner du Crif, l’Observatoire de la laïcité rappelle régulièrement, dans son rapport annuel, la référence à la loi de 1905. Selon lui, le port de signes religieux ne doit être considéré que dans des cas exceptionnels comme une atteinte à la laïcité.
Il affirme que le simple fait de porter des insignes ou des vêtements particuliers, ne peut être considéré comme une atteinte à la laïcité dès l’instant où il n’y a pas, derrière cette attitude, une volonté de prosélytisme.
L’observatoire insiste sur le fait que les « valeurs de la Républiques » appellent à la liberté d’expression religieuse.
Emmanuel Macron a axé une partie de sa campagne sur la liberté religieuse. Devant la Conférence des évêques de France, le chef de l’Etat affirmait :
« Je considère que la laïcité n’a certainement pas pour fonction de nier le spirituel au nom du temporel, ni de déraciner de nos sociétés la part sacrée qui nourrit tant de nos concitoyens.Je ne suis ni l’inventeur ni le promoteur d’une religion d’Etat substituant à la transcendance divine un credo républicain. Le débat politique ne doit pas faire de la laïcité une arme contre un monothéisme»
Ce qui ne l’a pas empêché de reculer devant la pression des laïcistes et de l’ambiance anti-musulmane, en annulant sa participation à une « Conférence pour la Paix et la Solidarité, qui réunissait, en septembre 2019, l’ensemble des responsables religieux français, dans le but d’établir un protocole commun de coopération et de lutte contre le terrorisme.
QUELLE DOIT ÊTRE L’ATTITUDE DES MUSULMANS FACE À CES POLÉMIQUES ?
La contestation du mot même d’« islamophobie » est significative. Elle est une manière, pour les laïcistes, de nier le fait que les reproches faits aux musulmans aient une quelconque connotation discriminatoire à l’égard des musulmans. En réalité, ils espèrent nier le fait en effaçant le mot.
En réalité, la méfiance est fille de l’ignorance.
Dans cette perspective, la mission des musulmans est d’abord d’éduquer. Mieux faire connaître leur religion, partager avec ceux qui ne pensent pas comme eux, avec beaucoup de patience et de bienveillance, car ce sont les meilleures armes contre l’intolérance.
Lutter contre l’ignorance, c’est aussi, pour les musulmans, contribuer à l’éducation de leurs frères, qui, par méconnaissance ou par réaction, tombent parfois dans l’écueil du dogmatisme.
Il faut aussi, en s’appuyant sur les données historiques évoquées plus haut, rappeler à ceux qui mettent en avant cette « laïcité à la française », les termes de la loi de 1905, et son magnifique esprit de liberté et de fraternité.
Car nous, musulmans, avons une responsabilité. Le Saint Coran et les hadiths nous enjoignent, au nom des finalités supérieures, à contribuer à offrir à nos frères et sœurs et à nos enfants un monde pacifié, où chacun peut s’épanouir.
Nous avons aussi une responsabilité vis-à-vis de la montée des populismes et des haines qui frappent à notre porte.
Faisons comprendre à nos concitoyens que le fait d’être ce que nous sommes, et de le manifester, ne met pas en danger le « vivre ensemble ». Au contraire, il le favorise, le magnifie. Notre société s’enrichit de nos différences. La laïcité bien comprise est, pour cela, un magnifique espace d’échange et de meilleure compréhension réciproque.
Le concept de laïcité permettait, dans sa conception originelle, de rassembler les citoyens autour de l’idéal républicain de liberté, d’égalité, et de fraternité. Aujourd’hui, suivant le fameux principe « divide ut impera », certains politiques en ont fait un outil de division, en mettant l’accent sur ce qui oppose les citoyens au dépend de ce qui les réunit, créant des méfiances, des frustrations, et des rancoeurs. Il est urgent de retrouver au plus vite l’esprit de tolérance, et d’enrichissement mutuel, à travers les différences, que symbolisait la loi de 1905.