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Rédigé par Foudil Benabadji,
Depuis 2011, la violence djihadiste s’est installée en Europe mais aussi en France de façon réelle et indubitable. Depuis trois décennies, l’islam ne cesse de défrayer la chronique sur notre continent. Comment en est-ton arrivé à cette décrépitude des valeurs qui altère et qui attaque la République française ? Une partie de la communauté d’origine maghrébine, de notre pays, s’est laissée séduire par des sirènes islamistes venues aussi du Proche Orient arabe et du Pakistan.
Le rôle joué par les imams autoproclamés, dans cette évolution, est grand. Leurs interventions ne sont pas neutres. N’avons-nous jamais entendu : « Je viens de la mosquée. Je n’ai rien compris au prêche de l’imam ! ». Rappelons-nous les assassinats qui se sont évalués à 273 victimes en France, avec l’électrochoc récent de l’assassinat de Samuel Paty.
Ces derniers mois, les échanges entre le Conseil national du culte musulman (CFCM), créée en 2003 et le Ministre de l’Intérieur seraient en « nette diminution », suite aux fédérations musulmanes n’ayant pas signé la Charte des principes pour l’islam de France, demandée par le président français, Emmanuel Macron, le 18 janvier 2021. L’instance, que Gérald Darmanin qualifie comme ‘la représentation de l’islam consulaire’, est morte ». Le CFCM, créé par le Ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy pour représenter les musulmans de France, n’existe plus pour les pouvoirs publics, il n’est plus l’interlocuteur de la République. Le Président Emmanuel Macron a voulu mettre fin à l’islam consulaire, imams venus du Maghreb, de Turquie, etc… et aussi être clair avec les islamistes et la signature de la charte qui reconnait les valeurs fondamentales de la République.
Devant les représentants des cultes, l’allusion est on ne peut plus claire. Emmanuel Macron confirme la création du Forum de l’islam de France (Forif), comme nouvel interlocuteur de l’Exécutif français. Il s’agit d’une forme de représentation de l’Islam basée sur les acteurs départementaux.
Une nouvelle voie semble donc être recherchée par le gouvernement, peut-être inspirée par la Deutsche Islam Konferenz, la DIK, que l’on peut traduire par « Conférence allemande sur l’islam ».
Le Forif a pour ambition de faire avancer des dossiers urgents comme la formation et le statut des cadres religieux (imams et aumôniers), au point mort depuis des années en raison des dissensions entre les huit fédérations musulmanes constituant le CFCM, accusées d’être l’instrument de « l’islam consulaire ».
Un groupe de travail s’est constitué par les préfectures, sur l’application de la loi dite « séparatisme » qui se propose, pour sa part, de se transformer en « un groupe de contacts » entre les pouvoirs publics et les associations cultuelles, avec pour mission d’accompagner et de former ces dernières « vis-à-vis de leurs nouvelles obligations et possibilités créées par la loi »
Voici bientôt 20 ans que la formation des imams de France intéresse la République. « L’État se devait de bien former les aumôniers qu’il rémunère », nous dit Didier LESCHI, ancien chef du Bureau Central des Cultes au Ministère de l’Intérieur de 2004 à 2008. C’est pour eux, musulmans, que la formation a été d’abord pensée, puis pour tous les imams et les aumôniers. « Certes ils guident la prière, mais ils sont aussi des conseillers dans la vie sociale. Comme les ministres des autres cultes, on leur demande d’être rassurants, de pouvoir parler à leurs fidèles et à l’ensemble de la société. »
Il s’agit, avant tout, de pouvoir disposer d’imams, d’aumôniers et d’éducateurs qui soient en phase avec les milieux dans lesquels ils sont amenés à intervenir, notamment dans les prisons, les hôpitaux mai aussi dans les quartiers et les cités vis-à-vis de la jeune génération.
Le Forif prend le relais des ATIF, et des Assises territoriales de l’islam de France visant à contourner la paralysie totale dans laquelle est plongé depuis un an, le CFCM. L’Exécutif français en optant pour le Forif, joue la carte des acteurs de terrain.
Pour ce faire, il faudra également mobiliser des moyens financiers publics et renouveler en profondeur la façon dont est appliquée notre laïcité, sans en revenir sur les principes fondateurs : liberté de conscience, liberté d’expression religieuse, neutralité de l’État, égalité de traitement des différentes religions et convictions. Les groupes de travail sont constitués autour d’une centaine de personnes, et ont fonctionné en visio-conférence, plusieurs fois en janvier 2022.
Les musulmans doivent être responsable, choisir une forme de représentation capable de répondre à leurs attentes, celui d’un nouveau mode de représentation du culte musulman émanant des départements, en créant des moyens nouveaux de financement par une large participation des fidèles, dans la cadre du concept de la laïcité.