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« Chaque semaine, ils sortent par 3 ou 4. »
Au total, la libération de 130 détenus condamnés dans des dossiers terroristes est programmée à quelques mois ou quelques semaines de la fin de leur peine, selon plusieurs sources au sein des services de renseignements. Un chiffre contesté par le ministère de l’Intérieur : « Les condamnés pour des faits de terrorisme stricto sensu sont hors champ des mesures de libération en relation avec le contexte sanitaire lié au coronavirus. Il ne faut pas confondre terroristes et détenus radicalisés. Certes, il peut exister des détenus condamnés et libérés avant la fin de leur peine dans des procédures antiterroristes, mais il s’agit en général de personnes agissant en périphérie de ces dossiers, elles n’ont pas directement de sang sur les mains. »
Deux personnes, mises en examen pour association de malfaiteurs criminelle, détention et cession d’arme en relation avec une entreprise terroriste dans l’attentat commis en décembre2018sur le marché de Strasbourg ont recouvré la liberté en bénéficiant, le 19 mars, d’une mesure de contrôle judiciaire décidée par le juge d’instruction chargé de l’affaire. Elles n’ont pas été condamnées mais ont reconnu avoir fourni l’arme à un tiers qui l’a lui-même fourni au terroriste Cherif Chekatt, mais sans connaître la finalité de son action. Le Parquet national antiterroriste n’a pas fait appel de leur remise en liberté.
La ministre de la Justice, Nicole Belloubet, au début de la pandémie de Covid-19, a demandé à ses services de procéder « à des libérations anticipées pour des raisons sanitaires de personnes condamnées en fin de peine ». Elle l’a rappelé au micro de France inter le 26 mars. « En revanche, je suis opposée à une mesure générale qui viserait à libérer toutes les personnes qui sont en détention provisoire », avait-elle également affirmé.
« La régulation de l’occupation des maisons d’arrêt constitue une priorité pendant cette période de pandémie », confirmait-elle. La garde des Sceaux a demandé aux juridictions de différer la mise à exécution des courtes peines d’emprisonnement. On comptabilise ces derniers jours une trentaine d’entrées en prison quotidiennes contre plus de 200 habituellement, selon elle.
Des radicalisés confinés ?
Dans le ressort de la préfecture de police, Paris et la petite couronne, les agents de la direction du renseignement (ex-RG) sont chargés du suivi de certains de ces ex-détenus. Ailleurs, c’est le service central du renseignement territorial qui a pour mission de les surveiller. La DGSI, elle, se réserve les gros poissons.
« Pour nous, le confinement, c’est à double tranchant. D’une part comme les rues sont vides, on est rapidement démasqués ; de l’autre, après des années de prison, on imagine mal un taulard rester confiné. La menace terroriste reste élevée et on nous en rajoute ! » se plaint un officier du renseignement. Avant la réorganisation du travail des services de renseignements pour cause d’épidémie de coronavirus, 5 à 6 agents étaient nécessaires au suivi d’un seul détenu remis en liberté. Aujourd’hui, on en compte 3.