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Une abjection islamiste au XXIe siècle.
2eme chapitre du prochain ouvrage qui devrait être édité
A près l’AVANT-PROPOS, l’INTRODUCTION
INTRODUCTION
Tout au long de nos rencontres, les événements sont venus rappeler l’actualité brûlante de ce sujet. Les attentats qui ont frappé la France entre les 7 et 9 janvier derniers ont placé la lutte contre le terrorisme parmi les principales préoccupations de nos concitoyens. Depuis, les faits n’ont pas démenti cette légitime préoccupation, alimentée par le récit quasi-quotidien d’une manifestation de la radicalisation de certains individus ou des exactions commises ou inspirées par Daech.
Notre collectif poursuit ses travaux avec comme objectifs : «procéder à la prise en charge des personnes radicalisées ou en voie de radicalisation et effectuer l’étude des moyens de prévention dans les cités, les quartiers, et des école. Il s’agit aussi de permettre aux familles en difficulté de venir vers nous. Nos entretiens dans les médias et nos conférences permettent une meilleure visibilité pour les familles présentant des personnes avec des risques manifestes de réalisation d’actes terroristes. Nous sommes aussi alertés, sur de pareil cas par les différents organismes autour de la Préfecture,
Le constat fait par notre équipe est d’abord celui d’une menace très élevée, qui prend plusieurs formes. Cette menace que font peser les organisations terroristes étrangères, cible particulièrement la France. Les conflits internationaux au Moyen- Orient, mais aussi, il faut bien le dire, les difficultés pour les jeunes de percevoir les lignes directrices de notre politique française, constituent un terreau fertile pour ce phénomène. Aucune des personnes dont nous avons recueilli le témoignage n’a laissé entendre que le phénomène décroîtrait à brève échéance. Les attentats de janvier dernier ont incontestablement accéléré la réponse publique au défi que constituent ces filières et individus djihadistes. Dès le 21 janvier 2016, le Gouvernement annonçait un plan de renforcement des moyens humains et matériels et le 13 avril 2016, notre collectif entamait l’examen du projet de loi sur le renseignement, répondant ainsi aux besoins très importants exprimés par tous les membres au cours de leurs propres expériences.
Le plan de lutte contre la radicalisation, dont la France s’est dotée en 2014, doit monter en puissance et être pleinement développé à l’échelon local afin de mettre en place des suivis individualisés des personnes radicalisées. Dans cette partie, nous avons examiné également la question de la radicalisation en prison, lieu de toutes les influences : votre rapporteur, ayant une longue expérience en tant qu’aumônier pénitentiaire, considère, pour sa part, que des efforts importants doivent être consentis pour protéger les détenus les plus vulnérables, prendre en charge ceux qui sont radicalisés mais aussi isoler drastiquement les «idéologues». Il faut également s’interroger sur l’opportunité d’accentuer la lutte contre la propagande djihadiste, car depuis le début de l’année, les candidats ne semblent pas découragés de rejoindre cette organisation. De même, il faut se poser la question sur le rôle que la recherche en France doit jouer pour mieux connaître les phénomènes de radicalisation et son processus, qui peuvent être à l’œuvre. Enfin, notre collectif pense nécessaire d’encourager la réflexion universitaire sur la religion musulmane.
Tels sont les principaux axes autour desquels notre association ASPRA s’est efforcée, de façon consensuelle, de faire des propositions concrètes, soucieuse d’apporter ainsi sa pierre à la construction d’une réponse publique pertinente aux problèmes soulevés par le phénomène djihadiste. Sous l’effet de la radicalisation d’un nombre croissant d’individus, et de l’aggravation de la menace terroriste djihadiste, il est apparu nécessaire d’examiner plus avant le phénomène processus de radicalisation à l’œuvre chez un nombre croissant de personnes. L’étude des processus de radicalisation décrit des phénomènes d’emprise, d’isolement et de manipulation mentale qui existent de tout temps dans les grandes sectes religieuses. Le processus de radicalisation n’est pas toujours visible mais il se traduit souvent par une rupture rapide et un changement dans les habitudes de la personne.
Le phénomène que connaît actuellement la France est largement inédit, tant au regard de son ampleur que de sa nature. Les djihadistes quittant la France rejoignent principalement les rangs de Daech et, dans une moindre mesure, ceux de Jabhat Al-Nosra – organisation affiliée à Al- Qaïda. Traqués par l’armée irakienne reconstituée grâce à l’aide extérieure, les combattants reviennent en Occident en constituant des cellules dormantes. Une aggravation très préoccupante de la menace terroriste en France apparaît, qui aura profondément modifié les rapports et les formes de violences.