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Le Musée d’art et d’histoire du Judaïsme présente l’exposition “Juifs du Maroc (1934-1937)” .
C’est dans la galerie du MahJ que quelques-unes des 1 800 photographies de Jean Besancenot sont exposées. Chacune d’elle montre de magnifiques parures, bijoux et vêtements traditionnels des communautés juives du Sud du Maroc.
Cette exposition dévoile ainsi tout un pan des traditions vestimentaires juives marocaines rurales.
Très attentif à retranscrire les us et coutumes des Juifs de ces régions, Jean Besancenot prenait des notes sur les types de tenues, les occasions lors desquelles elles étaient portées, et relevait les noms de ses vêtements et bijoux dans leur langue originale, c’est à dire en arabe.
Le travail de photographe, mais aussi de peintre, de Jean Besancenot est remarquable.
Cette exposition prend également sens grâce au témoignage de Hannah Assouline, fille du rabbin Messaoud Assouline, que l’on retrouve sur certaines photos.
C’est l’histoire derrière l’image qui touche particulièrement le spectateur de ces photographies.
Difficile de rester insensible à l’étonnante découverte par Hannah Assouline des photographies représentant son père, prises par Jean Besancenot dans la région du Tafilalet, dans le sud du Maroc.
Sur une des photos, Messaoud Assouline, jeune garçon de 13 ans, pose à côté de Sarah Abehassera, la fille du renommé rabbin Israël Abehassera, dit Baba Salé. Tous les deux portent les traditionnels costumes de mariés. Messaoud Assouline était élève à la yeshiva de Baba Salé à Erfoud.
Une magnifique gouache de Messaoud Assouline est également exposée.
En l’observant, je ne peux m’empêcher de repenser au témoignage d’Hannah Assouline et à l’anecdote racontée avec beaucoup d’humour et de tendresse, qui explique l’absence de chaussures aux pieds de son père. Son récit apporte beaucoup à cette exposition.
Prises il y a un peu moins d’un siècle, ces photographies témoignent d’un autre temps du judaïsme marocain, plus ancien, plus rural, plus artisanal, que nous connaissons peu. D’origine marocaine, c’est toujours un plaisir pour moi d’en apprendre davantage sur l’histoire des communautés juives du Maroc.
Vous pouvez visionner la vidéo de Hannah Assouline “Comment j’ai retrouvé la photo de mon père ” :
Réalisées pendant la période du protectorat français , ses images reflètent une grande proximité avec ses modèles, lui permettant de mêler enjeux esthétiques et exigence scientifique. Son œuvre documente de manière irremplaçable la culture juive rurale du Maroc , et en particulier les costumes et les parures féminines, dont le répertoire est parfois commun avec celui des femmes musulmanes.
La vie continue – Et si on découvrait l’exposition “Juifs du Maroc (1934-1937)” au MAHJ ?
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Le pays se déconfine. Les Français retrouvent peu à peu leur vie quotidienne. Dans cette nouvelle rubrique post-confinement, on vous propose de découvrir des initiatives dynamiques à explorer depuis chez vous (ou alors vraiment pas loin !).
Datant des années 1934-1937, elles offrent un témoignage exceptionnel sur les communautés juives rurales du Maroc , aujourd’hui disparues.
Réalisées pendant la période du protectorat français , ses images reflètent une grande proximité avec ses modèles, lui permettant de mêler enjeux esthétiques et exigence scientifique. Son œuvre documente de manière irremplaçable la culture juive au Maroc , et en particulier les costumes et les parures féminines, dont le répertoire est parfois commun avec celui des femmes musulmanes.
Qui est Jean Besancenot ?
Né Jean Girard, Jean Besancenot (1902-1992) fréquente l’École des arts décoratifs à Paris, entame une carrière de peintre et étudie les costumes régionaux français. À l’occasion d’un voyage d’études au Maroc , en 1934, il se met à la photographie en s’intéressant aux vêtements traditionnels. Grâce à une aide du ministère des Affaires étrangères, il y séjourne en 1935 et 1936, photographie les hommes et femmes des différentes communautés et documente avec soin leurs costumes de cérémonie.
Parallèlement à ses photographies, Besancenot filme, dessine et prend de nombreuses notes, qui l’introduisent dans le milieu, alors très actif, de l’ethnologie française. En 1937, son travail est exposé au musée de la France d’outre-mer, dans le palais de la porte Dorée inauguré en 1931 lors de l’Exposition coloniale. Il y présente des photographies, un choix de peintures, ainsi que quelques costumes et bijoux. Il collabore aussi avec le musée de l’Homme, auquel il offre cinq cent cinquante clichés documentés, ainsi que des vêtements. En 1942, il publie Costumes et types du Maroc , un ouvrage reproduisant ses dessins rehaussés à l’aquarelle qui reste une référence essentielle sur le vêtement traditionnel marocain.
Jean Besancenot explore en particulier les régions les plus méridionales du pays, peu touchées par l’occidentalisation, où vivent, mêlées aux populations berbères, des communautés juives présentes parfois depuis l’Antiquité. Réalisées pendant la période du protectorat français, ses images reflètent une grande proximité avec ses modèles, lui permettant de mêler enjeux esthétiques et exigence scientifique. Son œuvre documente de manière irremplaçable la culture juive au Maroc, et en particulier les costumes et les parures féminines, dont le répertoire est parfois commun avec celui des femmes musulmanes.
L’exposition réunit de nombreux tirages originaux réalisés par Besancenot lui-même, provenant de collections publiques et privées, et présente, sous la forme d’un audiovisuel, un large choix d’images issues du riche fonds de ses négatifs originaux.
Commissaires : Hannah Assouline et Dominique Carré
Coordination : Nicolas Feuillie, mahJ
Partenaires : Avec le concours du musée du quai Branly – Jacques Chirac, de l’Institut du monde arabe et du musée berbère, fondation Majorelle, Marrakech